La Foundation to Assist Canadian Talent on Record (FACTOR), pendant anglo-canadien de Musicaction, qui finance une myriade de projets importants pour la musique canadienne, a récemment annoncé avoir été victime de cyberfraude, selon un reportage du Globe and Mail.
Selon les informations rapportées par FACTOR, un fraudeur aurait «obtenu accès à son compte de la Banque Scotia et transféré 9,8M$ à un autre compte de la même banque appartenant à une société à numéro».
Les événements remonteraient à juin dernier, lorsque le ministère du Patrimoine canadien a déposé 14,3 millions de dollars dans le compte de la Banque Scotia de Factor. Après en avoir transféré 5 millions vers un autre compte, les malfaiteurs sont parvenus à prendre possession des 9,8 millions restants. Seuls 379 000$ ont pu être récupérés par la banque.
Les informations contenues dans la déposition de FACTOR auprès de la Cour de l’Ontario rapportent qu’un Montréalais, James Campagna, serait le seul actionnaire de la compagnie à numéro associée au compte vers lequel le montant de 9,8 millions aurait été illégalement transféré. Toutefois, quatre différentes enquêtes indépendantes semblent indiquer que FACTOR ne serait pas à blâmer et qu’il n’y aurait «aucune preuve» que le vol présumé a été causé par une vulnérabilité, une action ou une défaillance de sa part.
Selon la Fondation, en janvier 2024, un nouveau profil utilisateur aurait été associé au compte numérique de FACTOR. Cette inscription utilisait une adresse courriel tierce et empruntait le nom de Sara Stasiuk, ancienne directrice financière à temps partiel de l’organisme. D’après les allégations, la Banque Scotia n’aurait pas informé FACTOR de ce changement. Hors, seule une autre comptable de FACTOR détenait l’autorisation officielle pour accéder au compte bancaire numérique, ce qui rend cette modification suspecte, selon les documents soumis. Reste à déterminer s’il y aurait eu de l’ingérence interne, ou si les fraudeurs ont réussi à obtenir les accès nécessaires à travers d’autres moyens, comme le hameçonnage ou l'ingénierie sociale.
Selon les documents déposés, dans les minutes après que les millions aient été déposés dans le compte de cette mystérieuse société à numéro, ils ont été transférés vers le compte de Campagna, qui l’a ensuite transféré vers un compte sur la plateforme de cryptomonnaie VirgoCX Direct. Ces fonds ont ensuite été convertis en cryptomonnaie USDC avant d’être divisés entre divers portefeuilles. Campagna et son entreprise nient «avec véhémence» les accusations de fraude, alors que l’entrepreneur affirme que sa compagnie aurait été contactée par quelqu’un utilisant un compte FACTOR qui cherchait à se procurer 2800 machines d’extraction de cryptomonnaies.
Actif dans le monde des technologies et d’internet depuis 20 ans, James Campagna est un entrepreneur montréalais qui serait derrière Vipera, qui selon sa page LinkedIn serait «une source de premier ordre pour l'électronique sélective et très recherchée et les solutions technologiques de pointe destinées aux secteurs de la publicité numérique, des crypto-monnaies, du traitement de l'I.A., de les technologies de l’information en entreprise et des jeux sur PC».
FACTOR est l’une des sources principales de financement de l’industrie musicale au Canada, ayant distribué plus de 50 millions de dollars à une grande variété de projets l’an dernier. Tegan Quin, du duo Tegan & Sara et membre du conseil de FACTOR, s’inquiète des répercussions de cette fraude sur les projets qui dépendent du soutien financier de FACTOR, ajoutant que les gens les plus touchés seraient «les musiciens, les producteurs, les gérants, les labels et les employés de salles de concert.»
Nous vous tiendrons au courant des nouveaux développements dans ce dossier. Pour rester à l’affût, continuez de consulter Rolling Stone Québec régulièrement.