Ceci est la traduction adaptée d’un article de Cheyenne Roundtree, originalement publié par Rolling Stone le 15 janvier 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Drake Sues UMG for Defamation, Harassment Over Kendrick Lamar’s ‘Not Like Us’ avec la permission de son autrice. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.
Drake a officialisé son combat acharné contre la diss-track de Kendrick Lamar, Not Like Us, en intentant mercredi une poursuite pour diffamation et harcèlement contre le géant de la musique Universal Music Group (UMG).
Le rappeur torontois, de son vrai nom Aubrey Drake Graham, affirme dans une plainte de 81 pages, obtenue par Rolling Stone, qu’UMG a «utilisé toutes les armes à sa disposition» pour transformer la diss track en un «hit viral». Selon Drake, la chanson avait pour but «de transmettre une allégation factuelle spécifique, indubitable et fausse selon laquelle Drake est un pédophile criminel».
Notamment, Drake ne poursuit pas Lamar pour la chanson ou ses paroles, précisant que la poursuite «ne concerne pas l’artiste qui a créé Not Like Us». Il affirme plutôt que son action en justice vise «uniquement UMG, la maison de disques qui a décidé de publier, promouvoir, exploiter et monétiser des allégations qu’elle savait non seulement fausses, mais dangereuses».
«Comme UMG le sait et l’a toujours su, les allégations contenues dans l’enregistrement, l’image et la vidéo sont sans équivoque fausses», rapportent les documents judiciaires. «Drake n’est pas un pédophile. Drake n’a jamais commis d’actes qui nécessiteraient qu’il soit “placé sous surveillance de quartier”. Drake n’a jamais eu de relations sexuelles avec une personne mineure. Drake n’a jamais été accusé ou condamné pour quelque acte criminel que ce soit.»
Drake soutient qu’UMG l’a diffamé en menant une «campagne incessante» pour promouvoir la chanson et ses déclarations mensongères, parce qu’«elle comprenait que les allégations choquantes et incendiaires de cet enregistrement étaient une véritable mine d’or». (Rolling Stone a contacté les avocats de Drake pour plus de commentaires.)
Les représentants d’UMG n’ont pas répondu immédiatement à la demande de commentaire de Rolling Stone. Dans une déclaration antérieure, un porte-parole d’UMG avait nié les accusations de Drake: «L’idée qu’UMG ferait quoi que ce soit pour nuire à l’un de ses artistes est offensante et fausse. Nous employons les pratiques éthiques les plus élevées dans nos campagnes de marketing et de promotion. Aucun argument juridique artificiel ou absurde dans cette soumission préliminaire ne peut masquer le fait que ce sont les fans qui choisissent la musique qu’ils veulent écouter.»
Les deux rappeurs s’affrontent depuis le printemps 2024, échangeant des attaques voilées dans plusieurs morceaux. Cependant, les choses ont dégénéré en une guerre lyricale ouverte, lorsque Drake a sorti Family Matters en mai, insinuant que Lamar avait trompé sa fiancée et avait été violent avec elle. Lamar a immédiatement riposté avec la sortie consécutive de Meet the Grahams et Not Like Us, ce dernier comprenant un refrain cinglant : «Certified Lover Boy, certified pedophile», qui a marqué un coup dur dans leur rivalité.
En plus des paroles de la chanson, Drake a été offensé par sa pochette, qui montre une vue satellite de son manoir à Toronto, parsemé de marqueurs rouges censés représenter des délinquants sexuels enregistrés résidant à cette adresse. Identifier l’adresse de Drake et l’accuser d’être pédophile était «l’équivalent de 2024 de Pizzagate», affirme la plainte.
Après la sortie de la chanson, Drake affirme avoir été victime de trois incidents distincts d’intrusion à son domicile, dont une tentative de cambriolage et une fusillade qui a blessé son garde de sécurité. «Ces événements ne sont pas une coïncidence», déclare la plainte. «La cupidité d’UMG a eu des conséquences réelles.»
Drake est représenté par l’avocat Michael J. Gottlieb, connu pour avoir défendu James Alefantis, le propriétaire d’une pizzeria de Washington D.C. ciblée par un complot de type Pizzagate, lorsqu’un homme avait ouvert le feu dans l’établissement en décembre 2016.
Cette poursuite fait suite au retrait volontaire, mardi, par la société de Drake, Frozen Moments, de ses requêtes préliminaires déposées en novembre contre UMG et Spotify, au profit de ce nouveau dépôt fédéral. Drake avait initialement tenté d’impliquer Spotify dans son litige, accusant UMG d’avoir mis en œuvre un «stratagème» impliquant des bots et des pots-de-vin pour propulser la popularité la chanson sur les radios et les plateformes de streaming. Il affirmait aussi que Spotify «recommandait» la chanson aux utilisateurs ou permettait à des bots de «gonfler artificiellement» ses écoutes.