Ceci est la traduction adaptée d’un article de Nancy Dillon, originalement publié par Rolling Stone le 18 avril 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Sean Combs Loses Bid to Delay Racketeering and Sex Trafficking Trial avec la permission de son autrice. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.
Un juge fédéral a rejeté la demande de Sean Combs visant à reporter de deux mois son procès criminel à venir pour complot de racket et traite sexuelle. Lors d’une audience vendredi matin à Manhattan, le juge de district Arun Subramanian a affirmé que le procès se tiendrait comme prévu le 5 mai, selon Inner City Press.
Combs, 55 ans, avait demandé ce report plus tôt ce mois-ci, affirmant avoir besoin de plus de temps pour se préparer après qu’une troisième inculpation modifiée eut été déposée, incluant une nouvelle accusation de traite sexuelle concernant la Victime 2. Les procureurs s’y sont opposés, arguant que cette accusation ne constituait en rien une «nouvelle conduite substantielle», puisqu’ils avaient déjà cité les messages de la Victime 2 à Combs lors des premières audiences sur la libération sous caution à l’automne dernier. Ces messages impliquaient Combs dans la traite alléguée.
«Le gouvernement a constamment désigné la Victime 2 comme une victime de traite sexuelle», ont fait valoir les procureurs dans une lettre adressée au tribunal mercredi. Ils ont rappelé que l’acte d’accusation modifié, présenté devant un grand jury le 30 janvier 2025, alléguait déjà explicitement des actes de traite sexuelle à l’encontre de la Victime 2 dans le cadre des activités de racket.
Au moins trois victimes dans cette affaire se sont également opposées à un report du procès, selon les procureurs. «Ces victimes ont, en vertu de la Loi sur les droits des victimes d’actes criminels, un droit légal à ce que les procédures soient exemptes de délais injustifiés et à être traitées avec équité et respect», ont-ils écrit. «La demande de report du défendeur enfreint ces droits.»
Combs a été arrêté en septembre dernier et a immédiatement plaidé non coupable aux accusations selon lesquelles il aurait exploité plusieurs femmes dans le cadre d’une «entreprise criminelle» recourant à la violence, aux menaces et à la manipulation pour satisfaire ses «désirs sexuels». Le fondateur de Bad Boy Records est en détention depuis et s’est vu refuser la libération sous caution à plusieurs reprises.
L’acte d’accusation initial reprenait en grande partie les allégations contenues dans la plainte pour viol et traite déposée en novembre 2023 par son ex-compagne, Casandra «Cassie» Ventura. Les procureurs ne l’ont pas identifiée par son nom, mais ses avocats étaient présents lors de la première comparution de Combs, et elle est largement reconnue comme étant la Victime 1. Les procureurs ont récemment indiqué que la Victime 1 était prête à témoigner en utilisant son vrai nom lors du procès.
La Victime 2 a demandé à témoigner de façon anonyme, ont précisé les procureurs. Selon les documents judiciaires, Combs l’aurait contactée peu après le dépôt de la plainte de Ventura. La femme lui aurait écrit que la lecture de la plainte de Ventura équivalait à «lire son propre traumatisme sexuel», selon les procureurs.
«Ça me rend malade à quel point trois pages entières, mot pour mot, décrivent exactement mes expériences et ma détresse», aurait-elle écrit à Combs par message. Dans un autre message à une personne non identifiée, elle aurait déclaré que Combs «m’a menacée au sujet des sex tapes qu’il a de moi sur deux téléphones. Il a dit qu’il les rendrait publiques. Et notez bien que ce sont des sex tapes où je suis fortement droguée et où je faisais ce qu’il me demandait depuis trois ans.»
Plus tôt cette semaine, Combs a ajouté à son équipe de défense Brian Steel, célèbre avocat de Young Thug. En rejetant la demande de report, le juge Subramanian a notamment cité le fait que Combs est désormais représenté par quatre cabinets juridiques, toujours selon Inner City Press.
Steel a défendu Young Thug, de son vrai nom Jeffery Williams, pendant son long procès de près de deux ans à Atlanta lié au gang YSL et à des accusations de racket. Steel s’est notamment illustré en acceptant une condamnation pour outrage au tribunal, après avoir refusé de révéler comment il avait eu connaissance d’une conversation controversée entre le juge, les procureurs et un témoin clé. L’accusation d’outrage a finalement été abandonnée, et le juge initial a été retiré de l’affaire.