Après avoir effectué un passage du mannequinat à la musique il y a quelques années, Clodelle prend aujourd’hui un virage pop francophone avec son nouvel album, Domino. Après le succès de Gemini en 2022, un premier album anglophone qui a cumulé plus de six millions d’écoutes, la chanteuse explore maintenant une voie différente.
Au fil des chansons de Domino, qui sort le 22 novembre chez Coyote, on retrouve la perpétuelle remise en question comme fil d'Ariane de Clodelle, tantôt confiante et déterminée (Poor Baby, Rien ne m’étonne), parfois vulnérable et inquiète (Rassure-moi, Ronds).
«J’avais fait Gemini en anglais parce que c’était plus naturel pour moi, c’est, avec l’espagnol, mes langues maternelles. Je voulais me lancer le défi de faire de la musique en français, ce qui n'est pas toujours évident!» concède en riant la chanteuse qui a grandi au Mexique et dans les Caraïbes.
Malgré une notoriété enviable et plusieurs millions d’écoutes au compteur, l’artiste admet que la musique ne faisait pas partie de ses plans. C’est au fil de sa relation avec son ex, Claude Bégin, ainsi qu’une amitié avec le regretté Karim Ouellet, que Clodelle s’est peu à peu mise à la musique. «Je ne pensais pas avoir ce qu’il fallait pour faire ça. On me disait souvent que j’avais une belle voix, alors que je trouvais que j’avais une voix différente. Je ne savais pas que j’avais ce grain-là dans ma voix qui plaisait aux gens. Je ne pensais pas non plus avoir le guts que ça prend pour se rendre aussi vulnérable devant un public.»
Cette dernière déclaration étonne; on l’a après tout connue pour sa carrière en tant que mannequin pour des marques comme Nike et Sephora, avant qu’elle effectue cette reconversion vers la musique. Puis, durant la pandémie, le Québec a pu la découvrir lors de son passage à Occupation Double.
«C’est différent, parce que dans le mannequinat, c’est très physique. Les gens ne connaissent pas ta voix, c’est quoi tes opinions ou qui tu es en tant que personne. Donc, oui, j’étais habituée à être mise de l’avant, mais d’une manière purement physique, ce qui est beaucoup moins demandant. En musique, tu es à nu, tu es toi-même. Il faut que tu aies l’estime de montrer qui tu es.»
Si sur Gemini, produit en majorité par Claude Bégin, Clodelle s’essayait tour à tour à différents genres en différentes langues, on sent sur Domino une vision un peu plus précise de son expression artistique. L’album s’appuie sur une équipe de collaborateurs de renom, dont Benny Adam, connu pour ses productions aux côtés de La Zarra et Niro, qui signe six des dix morceaux. John Nathaniel, qui a signé des chansons pour OneRepublic et Shawn Mendes, ainsi que Mariane Cossette-Bacon, apportent leur expertise sur les quatre autres.
Clodelle explore les zones d’ombre de sa vie, notamment à travers des chansons qui parlent de dépression et des défis personnels qu’elle a dû surmonter.
Mais au-delà des textes sombres, Domino reste un album lumineux. Clodelle célèbre aussi l’amour, le désir et ces instants fugaces où tout peut basculer. Le titre reflète d’ailleurs parfaitement cette vision: quand une seule décision, un seul geste ou mot, peut déclencher une réaction en chaîne qui transforme une vie.
Si la ligne directrice de l’album est claire, cela n’empêche pas Clodelle d’explorer différentes facettes de ses inspirations. Rassure-moi s’appuie sur des sonorités funk accrocheuses et Combien je t’aime explore des rythmes latino-espagnols. Rien ne m’étonne s’inspire d’esthétiques rétro, tandis que Ses dents, en duo avec Benny Adam, propose une énergie plus dansante. Je brûlerai encore, réalisée en collaboration avec Rymz, se distingue quant à elle par une intensité émotionnelle percutante.
«La musique sur cet album-là me ressemble beaucoup plus, dans son aspect vulnérable et assumé. Dans la profondeur des paroles, mais aussi dans les rythmes et les sonorités, dit Clodelle. D’avoir grandi dans les Caraïbes et au Mexique, d’avoir voyagé à travers le monde; j’essaie de ramener tout ça dans ma musique. Parce que si il n’y avait pas des sons latins, des sonorités arabes, ça ne serait pas aussi authentique. Je me sens Québécoise, bien entendu, mais je suis aussi très mêlée culturellement, donc j’avais envie de mettre ça dans ma musique pour que ça me ressemble.»
Pour célébrer la sortie de Domino, Clodelle se produira le 22 novembre au Café Cléopâtre dans le cadre du festival M pour Montréal. Alors qu’elle était autrefois accompagnée sur scène uniquement d’un DJ et de deux danseurs, elle s’entoure maintenant d’un groupe de musiciens, ainsi que de choristes. «Ça va être la première fois qu’on essaie ça, j’ai hâte de voir ce que ça va donner. Je crois que je vais me sentir vraiment plus à l’aise en ayant cette équipe derrière moi.»
Avec ce nouvel album, la chanteuse démontre un équilibre réussi entre accessibilité et sophistication, ce qui devrait lui permettre d’élargir son public. Tout en s’inscrivant dans une mouvance pop contemporaine, aux teintes internationales, Clodelle propose un projet solide et engageant, qui devrait séduire autant les amateurs de pop que ceux à la recherche d’une musique plus introspective et alternative.
Le lancement de Domino aura lieu le 22 novembre dans le cadre de M pour Montréal. Pour vous procurer vos places, visitez le site web officiel du festival.