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Sur son nouvel album, Naya Ali fait les choses en grand

«We Did the Damn Thing» témoigne de la polyvalence de l'artiste montréalaise.

Sur son nouvel album, Naya Ali fait les choses en grand
Neil Mota

La rappeuse montréalaise Naya Ali s’apprête à dévoiler demain, 7 février, son nouvel album tant attendu, We Did The Damn Thing. Après avoir partagé une belle brochette de singles au cours des derniers mois, Naya propose ici un opus qui fusionne introspection et gratitude, tout en célébrant les victoires collectives de sa communauté.

«Le titre m’est venu dans la nuit», dit Naya Ali de We Did the Damn Thing, cet album de 14 chansons, dont trois interludes. «Pour moi, cet album est à propos de la communauté et la culture afrodescendante, de rendre leurs fleurs à ceux qui sont venus avant nous et qui nous permettent de faire ce qu’on fait. Mais c’est aussi un truc personnel, pour voir où j’en suis rendu. C’est facile d’être aveuglé par ses ambitions et de perdre de vue le bien qui nous arrive.»


Sur cet album enregistré entre Montréal, Toronto et Paris, Naya Ali a désiré explorer une variété de genres musicaux. Elle y mélange des influences vairées, du country au punk à l’afropop.

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Cette diversité témoigne de sa volonté de sortir de sa zone de confort et d'embrasser sa polyvalence artistique. Coréalisé avec ses proches collaborateurs Adrian X et Kevin Figs, We Did The Damn Thing est fort en instrumentations riches et en 808 lourds, le tout ponctué par des inspirations gospel.

Au niveau des collaborations, Naya a souhaité que ça soit le plus organique possible. Clairement, elle est bien entourée, et a réussi à réunir des artistes tels que la pionnière Kim Richardson, le rappeur Zibz et la chanteuse soul Dominique Fils-Aimé.

«Pour cet album, j’ai vraiment pris contrôle de la direction artistique. De la sélection de chansons à l’édition des textes; j’ai pris une approche très méthodique», révèle Naya Ali, quelques heures avant de s’envoler pour Toronto. «J’ai aussi pris ça comme une occasion de réaliser des choses que je souhaitais depuis longtemps, comme de diriger une chorale. J’ai pu apprendre et faire beaucoup de choses de manière concrète, avec ce projet.»

Née en Éthiopie, Naya Ali a grandi dans le quartier de Notre-Dame-de-Grâce, où elle a pris l’habitude de traîner dans des studios d’enregistrement avec d’autres jeunes du quartier. Tout en entretenant une passion pour la musique, elle obtient son diplôme universitaire à Concordia, avant de trouver un emploi en marketing. Ce n’est qu’après quelques années en tant que salariée qu’elle décide de tout lâcher pour se consacrer au rap.

Elle lance d’abord Higher Self, un EP de six pièces qui lui attire beaucoup d’attention. Elle sort par la suite Godspeed: Baptism (Prelude) en 2020 et Godspeed: Elevated l’année suivante, s’imposant vite comme la MC anglophone la plus captivante de la province, représentant la ville à l’international lors de festivals en Europe et aux États-Unis.

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Avec ce nouvel album, Naya Ali démontre une claire envie de prouver qu’elle n’est pas qu’une MC. Elle combine la sagesse acquise au fil des ans avec un message de gratitude et de persévérance, rendant hommage à ses expériences en tant qu'immigrante de première génération et en tant que femme noire. Cela se retrouve de manière plus explicite sur The Heist, son plus récent single, où elle traite de dédommagements pour les communautés descendantes de l’esclavagisme, en le décrivant comme un braquage.

«Il y a beaucoup de moi, dans cet album, beaucoup de mes racines éthiopiennes. La flûte que l’on entend dans l’intro est celle que les bergers jouent pour ramener leurs troupeaux vers les montagnes. Il y aussi des extraits de l’ancien empereur d’Éthiopie, que l’on entend sur Jericho

Au-delà de sa propre histoire, Naya Ali souhaite que son album résonne auprès d'un large public. Elle espère inspirer les autres à reconnaître leurs propres victoires et à célébrer les progrès réalisés collectivement. «Visuellement aussi, je veux supporter la notion que "on" a fait le "damn thing"; la culture hip-hop, c’est la culture noire. Il y a une fierté très assumée, beaucoup de codes que les gens extérieurs à la culture ne peuvent pas comprendre. C’est pour ça que j’ai choisi cette photo comme pochette d’album, pour représenter les gouttes de sueur qui ont coulé de nos tresses pendant des siècles.»

We Did the Damn Thing est, malgré le sérieux des sujets dont il traite, un album audacieux, avec des moments de fulgurances qui rappellent parfois Kanye au sommet de son art. Inventif et conceptuel sans en faire trop, c’est l’un des albums canadiens les plus attendus de l’année, avec raison.

Pour célébrer la sortie de son nouvel album, Naya Ali se produira au Ministère à Montréal le 15 février prochain. Elle poursuivra ensuite sa tournée avec des concerts à Québec le 28 février, puis à Gatineau le 15 mars.

We Did the Damn Thing paraît le 7 février, chez Bonsound.

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