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Kendrick Lamar marque un touché hip-hop au Super Bowl

Le rappeur a tout misé sur la musique, créant le moment fort de ce Super Bowl autrement riche en bizarreries de culture pop

Kendrick Lamar marque un touché hip-hop au Super Bowl
Christopher Polk/Penske Media

Ceci est la traduction adaptée d’un article de Rob Sheffield publié par Rolling Stone le 10 février 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Kendrick Lamar Scores a Hip-Hop Touchdown at Super Bowl 2025 avec la permission de son auteur. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.

La légende du hip-hop Kendrick Lamar a triomphé lors de son spectacle de la mi-temps au Caesars Superdome de La Nouvelle-Orléans, au milieu d’un Super Bowl à sens unique où les Eagles de Philadelphie ont anéanti les Chiefs de Kansas City. «La révolution va être télévisée, a averti Lamar au début de sa performance explosive. Vous avez choisi le bon moment, mais la mauvaise personne.» Ce spectacle de la mi-temps avait tout : Samuel L. Jackson en Oncle Sam, SZA qui chante, Serena Williams exécutant un crip walk.


Sa chicane avec Drake était au cœur du spectacle. Il portait brillamment une chaîne en diamant arborant un «a» minuscule, comme dans «A minor» (la mineur). La grande question était : allait-il ou non interpréter son plus gros hit? Allait-il faire Not Like Us et traiter Drake de pédophile devant 100 millions de personnes? Oui et non — Lamar a livré Not Like Us, mais a en supprimé la ligne «certified pedophile».

Il a enchaîné un medley de ses hits, dont DNA., Euphoria, Man at the Garden et Humble. Pas de surprises, pas de fioritures, pas d’invités (à part les attendus SZA et Mustard), pas d’efforts de mise en scène extravagants — Lamar a tout misé sur la musique, avec une lumière tamisée et une troupe de danseurs vêtus de rouge, blanc et bleu.

«Salutations!, a lancé Samuel L. Jackson au début, coiffé d’un chapeau haut-de-forme. Voici votre Oncle Sam. Et voici le grand jeu américain!» Jackson est resté sur le terrain tout au long du spectacle, interrompant Squabble Up pour le réprimander: «Non, non, non! Trop bruyant, trop imprudent, trop ghetto! M. Lamar, savez-vous vraiment comment jouer le jeu? Alors resaisissez-vous!»

La dernière fois que Lamar avait joué au Super Bowl, c’était pour le spectacle de la mi-temps orchestré par Dr. Dre en 2022, avec Snoop Dogg, Eminem, 50 Cent, Mary J. Blige et Anderson .Paak à la batterie. Chaque star avait eu son moment de gloire — pour Lamar, c’était Alright, un statement politique incendiaire en plein cœur de l’interdiction ouvertement raciste de la NFL visant Colin Kaepernick, après qu’il ait commencé à poser un genou à terre pour protester contre les violences policières. La ligne «we hate po-po» avait été censurée, mais Alright restait un moment marquant. Plus tard dans le set, Eminem avait posé un genou à terre, un hommage explicite au mouvement Black Lives Matter. Mais Alright est resté le sommet de ce show historique.

En solo hier soir, Lamar s’est tenu à l’écart des déclarations politiques, évitant soigneusement d’interpréter Alright. La controverse portait plutôt à savoir s’il allait s'en prendre à Aubrey Graham. S’il y a une bonne nouvelle pour Drake, c’est qu’il a été la star du spectacle de Kendrick sans même avoir à être présent. Il a poursuivi en justice le label de Lamar — qui est aussi le sien — à cause de Not Like Us. Dans un communiqué publié avant la performance de la mi-temps, les avocats de Drake ont déclaré : «UMG se fait passer pour un défenseur de la liberté artistique en qualifiant ses actions de simple ‘divertissement’, mais il n’y a rien de divertissant dans la pédophilie ou la maltraitance des enfants dans le monde réel.»

Lamar a lui-même apporté son lot de drame avant le Super Bowl. C’est la première fois qu’une star assure le spectacle de la mi-temps après avoir déjà sorti un album numéro un et s’être plaint que personne ne l’avait félicité pour cette opportunité… à part Nas. «J’ai toujours été très transparent dans toute ma discographie et mon histoire musicale, a-t-il déclaré la semaine dernière. Et j’ai toujours eu cette passion d’amener ça sur toutes les scènes où je me produis.»

Une autre controverse a éclaté sur le fait que Lil Wayne, héros local, n’ait pas été choisi pour le Super Bowl à La Nouvelle-Orléans. «Ça fait mal, vraiment très mal», a réagi Weezy dans un post Instagram. Lors de son festival Lil Weezyana Fest, il a confié à la foule : «On m’a volé ça.» Lamar lui a répondu sur GNX, dans le morceau d’ouverture Wacced Out Murals: «Ironie, je crois que mon travail acharné a déçu Lil».

Mais il a brillamment exploité la tension autour de Not Like Us. Oncle Sam Jackson a déclaré : «Arbitre, retirez une vie.» Puis Lamar s’est tourné vers une équipe de quatre expertes en disant : «Je veux faire leur chanson préférée, mais ils adorent poursuivre en justice.» Il a joué quelques notes du riff de clavier («ouais, CETTE chanson»), puis a changé de direction pour introduire SZA, qui l’a rejoint sur Luther et All the Stars.

«C’est de ça que je parle! s’est exclamé Oncle Sam. C’est ça que l’Amérique veut. Doux, calme.» Mais c’est alors que Dot a entamé Not Like Us, annonçant : «C’est une fracture culturelle.» Il a évité le mot «pédophile», ce qui a sans doute soulagé les avocats de la NFL, mais il a surjoué la ligne culte : «Tryna strike a chord and it’s probably a minor!» (L’équipe de production a ajouté un énorme signal sonore «chœur du public» à ce moment-là — une tradition des spectacles de la mi-temps du Super Bowl, comme les rires enregistrés des sitcoms, bien que le public ait été quasiment inaudible pour le reste du show.)

Lamar a été le moment musical fort d’un Super Bowl rempli de bizarreries de culture pop, comme une affreuse pub de Mountain Dew avec Seal en phoque animé. Les caméras du stade ont capté Paul McCartney en pleine discussion avec Adam Sandler, tandis que Kevin Costner et Pete Davidson formaient un duo improbable dans la foule.

Jon Batiste a offert une magnifique interprétation de l'hymne national, devenant le premier artiste à s’accompagner lui-même au piano depuis Alicia Keys en 2013. Batiste a chanté «the land of the freeee» trois fois, comme s’il lançait une pique subtile au président en exercice, présent au match.

Taylor Swift a suivi le match depuis une loge avec les sœurs Haim et Ice Spice, regardant son équipe perdre. Elle portait autour du cou une certaine chaîne aux initiales d’un joueur des Chiefs — cette fois à son cou, et non à sa cuisse, comme elle l’avait fait aux Grammys une semaine plus tôt. Honnêtement, Swift aurait dû descendre sur le terrain pour jouer à la place des Chiefs, puisqu’elle semblait mieux préparée qu’eux pour l’événement.

Mais ne vous y trompez pas, c’était bel et bien la soirée de Lamar. Comme l’a dit Oncle Sam : le véritable grand jeu américain, ce n’est pas seulement le football, c’est aussi le hip-hop.

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Ozzy Osbourne, légende singulière du métal dont le groupe Black Sabbath a pratiquement inventé le heavy metal, et qui est par la suite devenu une figure de la téléréalité, est décédé mardi à l’âge de 76 ans.

La famille d’Osbourne a confirmé son décès dans un communiqué: «C’est avec une tristesse indescriptible que nous vous annonçons que notre bien-aimé Ozzy Osbourne est décédé ce matin. Il était entouré de sa famille et d’amour. Nous demandons à tous de respecter notre intimité en cette période difficile.»

Aucune cause exacte de décès n’a été donnée, bien qu’Osbourne ait souffert de nombreux problèmes de santé ces dernières années, notamment la maladie de Parkinson et des blessures subies lors d’une chute nocturne en 2019.

Le chanteur avait une présence scénique électrisante et imprévisible, ainsi qu’un sens de l’humour sec qui lui a valu l’affection de hordes de fans. Son énergie fébrile a contribué à transformer les hymnes qu’il chantait — Iron Man, Paranoid et Crazy Train — en incontournables des stades. Membre fondateur de Black Sabbath, il a contribué à établir les fondations du heavy metal, tout en restant humble quant à sa place dans l’histoire de la musique. Il connaissait ses limites, parlait ouvertement de ses dépendances, et cherchait toujours à s’améliorer. Il incarnait l’outsider pour qui tout le monde voulait prendre parti.

En tant que prophète de l’apocalypse chez Black Sabbath, Osbourne savait évoquer une véritable terreur dans ses cris perçants, ce qui amplifiait la puissance des lamentations lourdes du groupe. Lorsqu’il hurlait «What is this that stands before me, figure in black which points at me?» dans Black Sabbath, c’était une performance digne d’un film d’horreur. Il chantait Iron Man, récit d’un golem trahi en quête de vengeance, avec une fureur crédible. Et lorsqu’il hurlait «Dreams turn to nightmares, Heaven turns to Hell» dans Sabbath Bloody Sabbath, c’était avec une rage démoniaque que même Milton n’aurait su évoquer. Il donnait un sens à la lourdeur surnaturelle du groupe et l’ancrait dans le réel d’une façon qui a résonné chez des millions de personnes depuis des décennies.

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