Dawn Richard a témoigné avoir «fréquemment» vu Sean Combs battre son ex-petite amie de longue date, Casandra «Cassie» Ventura, alors qu’elle était à la barre pour son deuxième jour de témoignage dans le cadre du procès pour trafic sexuel de Combs.
«Il la frappait, l’étranglait, la traînait, la giflait à la bouche, a déclaré Richard. Je l’ai vu lui donner des coups de pied, la frapper dans le ventre.»
Richard a ajouté que Combs devenait violent avec Ventura pour diverses raisons, que ce soit parce qu’elle «s’exprimait» ou simplement à la suite d’un accès de colère «aléatoire». «On ne savait même pas d’où ça venait», a-t-elle déclaré.
Richard est entrée dans l’entourage de Combs en tant que révélation de son émission de téléréalité de MTV Making the Band. Elle a ensuite rejoint le girl group Danity Kane, signé chez Bad Boy, et a également fait partie du trio de R&B Diddy-Dirty Money aux côtés de Combs et Kalenna Harper.
Un des épisodes de violence présumée dont Richard a dit avoir été témoin aurait eu lieu au domicile de Combs à New York en 2009, en présence de Harper également. Richard a affirmé que Combs avait «frappé [Ventura] au visage» pendant une dispute, laissant son visage si enflé qu’elle avait dû porter des lunettes de soleil et du maquillage pour dissimuler ses blessures.
Le jury a ensuite vu une photo montrant Ventura, Richard et Harper en public, toutes trois portant des lunettes de soleil. Richard a expliqué qu’elle et Harper les portaient «par solidarité, pour être une amie, pour être un soutien à quelqu’un qui en avait besoin.»
Une autre agression présumée se serait produite dans un restaurant, en présence de plusieurs membres du personnel de maisons de disques. Combs et Ventura étaient en train de se disputer à voix basse, selon Richard, lorsque Combs aurait frappé Ventura dans le ventre. Dans la voiture pour rentrer ensuite, a poursuivi Richard, Ventura a dit à Combs que cet incident public l’avait «embarrassée». En réponse, Richard a déclaré que Combs aurait «saisi [Ventura] par le cou et lui aurait donné un coup, une gifle à la bouche.» Les agents de sécurité de Combs étaient présents, mais n’auraient rien fait, a affirmé Richard, et le trajet s’est poursuivi en silence.
Richard a ensuite affirmé avoir encouragé Ventura à quitter Combs après avoir été témoin de ces scènes de violence présumée. Elle a décrit Ventura comme étant «partagée» lors de ces conversations, ajoutant : «Elle écoutait mais on voyait, je voyais la peur…» (sa déclaration a été interrompue par une objection de la défense, que le juge a retenue).
Mais lorsque Combs a eu vent de ces conversations, a poursuivi Richard, le magnat lui a dit d’arrêter «sinon nous le paierions». Richard a ajouté : «J’ai pris la décision que, pour ma propre sécurité, il valait mieux ne pas interférer, parce que je ne pense pas qu’elle était vraiment prête à faire quoi que ce soit.»
Richard a commencé à témoigner le vendredi 16 mai, prenant la barre après que Ventura eut terminé son propre témoignage, long et chargé d’émotion. Durant son passage à la barre, elle a corroboré et renforcé les déclarations de Ventura selon lesquelles Combs l’aurait battue violemment tout au long de leur relation.
Lors de son témoignage la semaine dernière, Richard a affirmé avoir vu Combs attaquer Ventura avec la même poêle avec laquelle celle-ci lui préparait des œufs. «Il ne semblait pas qu’elle ait reçu le coup de plein fouet, a déclaré Richard. Elle s’est mise en position fœtale… J’ai eu peur pour elle.»
Lorsque l’avocate de la défense de Combs, Nicole Westmoreland, a entamé son contre-interrogatoire, elle s’est concentrée sur cet incident, suggérant que le récit de Richard avait changé au fil du temps. Elle a d’abord cité une lettre de mise en demeure envoyée l’an dernier par les avocats de Richard à Combs, dans laquelle il était indiqué que Richard avait entendu la poêle heurter le mur, mais n’avait pas vu l’altercation présumée. Elle a mentionné deux entretiens que Richard a accordés aux procureurs : dans l’un, Richard affirmait que Combs avait frappé Ventura avec la poêle, et dans l’autre, qu’il lui avait lancé les œufs.
Lorsqu’on l’a interrogée sur ces incohérences, Richard a répondu : «J’ai dit ce dont je me souvenais du mieux que je pouvais.»
Westmoreland a également interrogé Richard sur sa déclaration à la barre selon laquelle, le lendemain de l’agression présumée avec la poêle, Combs lui aurait dit : «Si tu dis quoi que ce soit, il y aura des conséquences. Des gens disparaissent.» Westmoreland a affirmé que Richard avait dit aux procureurs, lors d’un entretien, que Combs avait déclaré : «C’était une histoire d’amour», et non : «Des gens disparaissent.» Pressée de s’expliquer, Richard a répondu : «Je ne m’en souvenais pas», ajoutant qu’elle se souvenait de «tout ce que je vous dis maintenant».
Après la fin du contre-interrogatoire mené par Westmoreland, Combs lui a donné une tape d’approbation sur l’épaule.
Lors du réinterrogatoire, le ministère public a tenté de réaffirmer la crédibilité du témoignage de Richard en lui demandant si elle avait beaucoup réfléchi à ces événements au fil des années depuis qu’elle les aurait vécus. «Non, c’était une période difficile, une mauvaise période pour moi, a déclaré Richard. Tout n’est pas revenu immédiatement… l’environnement était traumatisant, alors j’ai essayé d’effacer ces choses de ma mémoire.»
Richard a ensuite expliqué que des souvenirs lui étaient revenus au fur et à mesure qu’elle parlait aux enquêteurs, et qu’elle avait tenté de les rappeler «du mieux que je peux, aussi fidèlement que possible».
À la barre, toutefois, Richard n’a pas évoqué ses propres accusations contre Combs. L’an dernier, elle a intenté une action civile contre le magnat, l’accusant de crises de violence et d’agressions sexuelles, affirmant qu’il l’avait pelotée à de nombreuses reprises, menacée de mort et enfermée pendant deux heures dans une voiture verrouillée en guise de punition. La poursuite civile de Richard est toujours en cours.
Ceci est la traduction adaptée d’un article publié par Rolling Stone. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.