Ceci est la traduction adaptée d’un article de Nancy Dillon et Cheyenne Roundtree, originalement publié par Rolling Stone le 4 juin 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Woman Who Claims Sean Combs Dangled Her Off Balcony to Testify Today avec la permission de ses autrices. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.
Une femme affirmant que Sean «Diddy» Combs l’a suspendue au-dessus du balcon du 17e étage de l’appartement de Casandra «Cassie» Ventura et l’a projetée contre du mobilier de patio dans un accès de rage imprévisible doit témoigner mercredi au procès du magnat pour trafic sexuel et racket.
Bryana «Bana» Bongolan est apparue au tribunal avant que le jury ne soit installé et a invoqué son droit au silence en vertu du Cinquième amendement. Le juge fédéral Arun Subramanian a accepté de signer un ordre d’immunité avant son témoignage prévu plus tard aujourd’hui, rapporte CNN. On ne sait pas exactement pourquoi elle aurait besoin de cette protection, mais son témoignage devrait aborder la consommation de drogues.
Bongolan était l’une des amies proches de Ventura alors que la chanteuse R&B était en couple avec Combs durant la seconde moitié de leur relation tumultueuse. Dans une poursuite de 10 millions de dollars déposée en novembre dernier, Bongolan a affirmé que l’incident «scandaleux» sur le balcon l’avait profondément traumatisée.
«Le seul but de suspendre quelqu’un au-dessus d’un balcon est soit de le tuer, soit de le terroriser intentionnellement en le privant de toute notion d’autonomie corporelle et de sécurité», indiquait la plainte déposée à Los Angeles.
Dans le document de 17 pages obtenu par Rolling Stone, Bongolan raconte qu’elle dormait avec sa conjointe dans une chambre d’amis de l’appartement de Ventura, le 26 septembre 2016, lorsque Combs est arrivé à l’improviste en cognant violemment à la porte. Bongolan a demandé à sa partenaire d’aller se cacher dans la salle de bain et d’en verrouiller la porte.
Dès que Combs est entré, il l’aurait saisie sur le balcon, l’aurait plaquée dos contre sa poitrine et lui aurait touché les seins alors qu’elle lui criait de la laisser tranquille, selon la poursuite. Bongolan affirme que Combs l’a ensuite soulevée sur la rambarde du balcon en hurlant de manière incohérente : «Est-ce que tu sais ce que t’as foutu?»
Bongolan dit qu’elle ne comprenait rien à ce que disait Combs et qu’elle tentait désespérément de résister. Mais du haut de ses 1,50 mètre (4 pieds 11 pouces) et pesant moins de cent livres, elle affirme que le magnat de la musique l’a facilement maîtrisée.
«Il l’a immédiatement soulevée plus haut, la tenant au-dessus du balcon du 17e étage de l’appartement de Mme Ventura, seul son emprise l’empêchant de chuter vers une mort certaine», précise la poursuite. Ventura serait alors sortie de sa chambre en criant à Combs d’arrêter, lui rappelant que la conjointe de Bongolan se trouvait aussi dans l’appartement.
«Apparemment conscient de la menace que représentaient tant de témoins à son agression, [Combs] a ramené Mme Bongolan en arrière du bord du balcon», poursuit la plainte. À ce moment, Combs l’aurait violemment «projetée» sur les meubles du patio, y compris une table.
«M. Combs nie fermement ces allégations graves et demeure confiant qu’elles seront ultimement jugées sans fondement», avait déclaré son représentant légal dans une déclaration transmise à Rolling Stone lors du dépôt de la plainte l’an dernier.
L’incident présumé du balcon avait d’abord été révélé dans la poursuite-choc pour trafic sexuel déposée par Ventura contre Combs en novembre 2023. Bongolan n’y était pas identifiée par son nom, et Ventura a conclu un règlement privé avec Combs dès le lendemain.
Bongolan, qui a travaillé comme consultante créative et designer sur divers projets pour Combs entre 2016 et 2018, affirme avoir observé le comportement obsessionnel et contrôlant de Combs envers Ventura, surveillant constamment sa localisation, l’appelant sans arrêt et se présentant chez elle sans prévenir.
Elle dit s’être inquiétée davantage après avoir vu Ventura avec un œil au beurre noir et remarqué régulièrement des ecchymoses sur son corps. Bongolan affirme avoir vu Combs lancer un couteau de cuisine sur Ventura, qui lui en aurait lancé un en retour pour se défendre.
Avec le temps, Combs aurait commencé à «diriger sa rage» contre Bongolan, selon sa plainte. Debout à quelques centimètres de son visage, Combs l’aurait menacée de mort: «Je suis le putain de diable», aurait-il dit. «Tu n’as aucune idée de ce que je peux te faire. Je pourrais te tuer.»
Bongolan est mentionnée, sans être nommée, dans l’acte d’accusation supplémentaire contre Combs, ainsi que dans les déclarations d’ouverture des procureurs. Ceux-ci affirment que Combs a utilisé la violence et les menaces de violence pour faire avancer et protéger l’entreprise criminelle au cœur des accusations de racket fédérales.
Combs, 55 ans, a été arrêté en septembre et a plaidé non coupable des accusations de complot de racket, de trafic sexuel de plusieurs femmes et de transport en vue de la prostitution. Les autorités allèguent qu’il a payé des escortes masculins pour avoir des relations sexuelles forcées avec ses victimes présumées. S’il est reconnu coupable, Combs pourrait passer le reste de sa vie en prison.
«Lorsque des employé·es, des témoins de ses abus ou d’autres personnes menaçaient son autorité ou sa réputation, Combs et des membres ou associés de l’Entreprise commettaient des actes de violence, de menaces de violence, de menaces financières ou réputationnelles, ainsi que des abus verbaux», stipule l’acte d’accusation supplémentaire d’avril. «Ces actes incluaient des incendies criminels et plusieurs enlèvements… À plusieurs reprises, Combs a aussi lancé des objets et des personnes, frappé, traîné, étranglé et poussé d’autres individus. À une occasion, il a suspendu une femme au-dessus d’un balcon d’appartement.»