Ceci est la traduction adaptée d’un article de Jon Blistein, originalement publié par Rolling Stone le 26 septembre 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Kneecap’s Mo Chara Beats U.K. Terror Case on Technical Grounds avec la permission de son auteur. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.
Un tribunal londonien a rejeté l’affaire de terrorisme visant Mo Chara de Kneecap, estimant que l’accusation contre le rappeur de Belfast n’avait pas été correctement déposée.
Liam Óg Ó hAnnaidh était accusé d’avoir brandi un drapeau du Hezbollah sur scène lors d’un concert de Kneecap à Londres en novembre 2024. Mais la Metropolitan Police n’aurait été informée de l’incident présumé qu’en avril 2025, après la controverse suscitée par les critiques du groupe envers Israël et la guerre à Gaza lors de leur prestation à Coachella. Ó hAnnaidh a ensuite été inculpé en mai.
Au cours de l’été, ses avocats ont demandé l’annulation des poursuites pour des raisons techniques, affirmant que l’accusation avait été déposée un jour après l’expiration du délai légal de six mois. Les procureurs soutenaient le contraire, mais le juge Paul Goldspring a finalement donné raison à la défense.
Le magistrat a précisé que sa décision ne concernait pas «l’innocence ou la culpabilité» d’Ó hAnnaidh, mais uniquement la compétence du tribunal. À ce titre, a-t-il écrit, «l’accusation est illégale et nulle».
Le débat portait sur les modalités d’application de la loi antiterroriste britannique. Ó hAnnaidh a reçu notification de l’accusation le 21 mai, mais ses avocats ont soutenu que cela ne constituait pas une inculpation officielle puisque le procureur général n’avait pas encore autorisé les poursuites. Selon eux, le dépôt officiel n’a eu lieu que le lendemain, le 22 mai, soit un jour trop tard.
Le Crown Prosecution Service a plaidé que l’acte du 21 mai était valide sans approbation du procureur général, mais le juge a estimé que «la procédure n’avait pas été engagée dans la forme requise, sans les autorisations nécessaires du DPP et du procureur général, dans le délai légal de six mois».
Selon la BBC, la décision a été applaudie dans la salle. L’avocat d’Ó hAnnaidh, Jude Bunting KC, a déclaré devant le tribunal: «Cette affaire était aussi injustifiée que viciée.»
S’adressant aux journalistes et aux partisans réunis à l’extérieur, Ó hAnnaidh a affirmé: «Ce processus n’a jamais porté sur moi. Il n’a jamais concerné une menace pour le public ni le terrorisme — un mot utilisé par votre gouvernement pour discréditer les personnes qu’il opprime. Il a toujours été question de Gaza, et de ce qui arrive quand on ose parler. Vos tentatives de nous faire taire ont échoué parce que nous avons raison et vous avez tort.»
Le Crown Prosecution Service a indiqué qu’il «examine attentivement la décision du tribunal», précisant qu’un appel n’était pas exclu. La Metropolitan Police a pour sa part déclaré: «Nous prenons acte de la décision du tribunal concernant cette affaire. Nous travaillerons avec le CPS pour en comprendre les implications potentielles et voir comment cela pourrait affecter le traitement de dossiers similaires à l’avenir.»