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Le virtuose jazz-funk Roy Ayers est décédé, à 84 ans

Le vibraphoniste derrière «Everybody Loves the Sunshine» a ouvert la voie au néo-soul, et est devenu l'un des artistes les plus samplés du hip-hop.

Le virtuose jazz-funk Roy Ayers est décédé, à 84 ans
David Redfern/Redferns

Ceci est la traduction adaptée d’un article de Stephen Thomas Erlewine, originalement publié par Rolling Stone le 5 mars 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Roy Ayers, Jazz-Funk Virtuoso, Dead at 84 avec la permission de son auteur. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.

Roy Ayers, vibraphoniste de jazz dont la fusion raffinée a ouvert la voie à l’acid jazz et au néo-soul, est décédé mardi à l’âge de 84 ans.


Sa famille a confirmé son décès sur la page Facebook du musicien: «C’est avec une grande tristesse que la famille du légendaire vibraphoniste, compositeur et producteur Roy Ayers annonce son décès, survenu le 4 mars 2025 à New York après une longue maladie.» La cause précise de sa mort n’a pas été immédiatement précisée.

Initialement adepte du hard bop, Ayers s’oriente vers le jazz fusion au début des années 1970, une transition marquée par la création de son groupe Roy Ayers Ubiquity. Cultivant un son distinctif mêlant soul enveloppante, jazz souple et funk ciselé, il met l’accent sur le rythme et les textures, une approche qui lui vaut plusieurs succès crossover en R&B. Running Away atteint le Top 20 du classement R&B de Billboard en 1977, un exploit réédité en 1985 avec Hot.

Ce mélange unique rend également sa musique idéale pour l’échantillonnage. Everybody Loves the Sunshine, morceau de Ubiquity sorti en 1976, devient un sample incontournable des années 1990, notamment grâce à My Life de Mary J. Blige. Au fil des décennies, ses morceaux sont repris par Dr. Dre, Kendrick Lamar, A Tribe Called Quest, Kanye West, Common et Tyler, The Creator, entre autres.

«Roy Ayers était une sorte de parrain du vibraphone contemporain. Son approche était unique», déclarait le vibraphoniste Warren Wolf au New York Times l’an dernier. «Sa musique, on peut la savourer activement ou simplement la laisser flotter en fond. L’ambiance est toujours puissante.»

Né le 10 septembre 1940 à Los Angeles, Ayers grandit dans un foyer musical. Il découvre le vibraphone à cinq ans en assistant à un concert du Big Band de Lionel Hampton. Il apprend ensuite le piano, chante dans une chorale d’église et acquiert son premier vibraphone à 17 ans. Pendant ses études de théorie musicale au Los Angeles City College, il se produit dans les clubs de jazz.

Sa première apparition sur disque a lieu lors d’une session du saxophoniste Curtis Amy. En 1963, il signe son propre contrat d’enregistrement et sort son premier album, West Coast Vibes. Il se fait remarquer grâce à sa collaboration avec le flûtiste Herbie Mann, dont il rejoint le groupe en 1966. En retour, Mann produit trois albums pour Ayers à la fin des années 1960, contribuant à son évolution vers une fusion teintée de funk.

Sous contrat avec Polydor, il publie Ubiquity en 1970 et fonde rapidement un groupe du même nom. Son jazz-funk naissant prend une dimension cinématographique qui s’épanouit sur la bande sonore du film emblématique de la blaxploitation Coffy en 1973.

Ayers atteint son apogée au milieu des années 1970 avec Everybody Loves the Sunshine, album sorti en 1976 qui devient la pierre angulaire de son héritage musical. Son atmosphère chaleureuse et apaisante en fait un standard intemporel, dépassant largement son classement dans les charts, notamment grâce à son utilisation massive dans les productions hip-hop des générations suivantes.

«Cette chanson a tout changé pour moi», confiait Ayers au Guardian. «C’est toujours le dernier morceau de mes concerts. Le public chante avec moi, et il a été samplé plus de 100 fois, par Dr. Dre, Pharrell Williams et bien d’autres. Il semble toucher chaque génération. Tout le monde aime le soleil– sauf Dracula.»

Tandis que l’engouement pour ses anciens albums se consolide, Ayers continue d’explorer la fusion. Il soutient les nouvelles générations de musiciens qui s’inspirent de son travail pour créer l’acid jazz, le néo-soul et le jazz-rap. Il participe à l’album pionnier Jazzmatazz Vol. 1 de Guru en 1993, puis profite de son statut dans le néo-soul avec Mahogany Vibe en 2004, où figurent Erykah Badu et Betty Wright.

Après Mahogany Vibe, il ne sort plus d’album, mais reste actif. Il fait une apparition sur Find Your Wings de Tyler, The Creator et collabore avec Adrian Younge et Ali Shaheed Muhammad sur Roy Ayers JID002 en 2020.

Interrogé par Dummy en 2016 sur l’attrait persistant de sa musique, il déclarait: «C’est merveilleux de voir les jeunes s’intéresser autant à mon travail. C’est encore plus incroyable parce que ma popularité continue de croître.»

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La famille d’Osbourne a confirmé son décès dans un communiqué: «C’est avec une tristesse indescriptible que nous vous annonçons que notre bien-aimé Ozzy Osbourne est décédé ce matin. Il était entouré de sa famille et d’amour. Nous demandons à tous de respecter notre intimité en cette période difficile.»

Aucune cause exacte de décès n’a été donnée, bien qu’Osbourne ait souffert de nombreux problèmes de santé ces dernières années, notamment la maladie de Parkinson et des blessures subies lors d’une chute nocturne en 2019.

Le chanteur avait une présence scénique électrisante et imprévisible, ainsi qu’un sens de l’humour sec qui lui a valu l’affection de hordes de fans. Son énergie fébrile a contribué à transformer les hymnes qu’il chantait — Iron Man, Paranoid et Crazy Train — en incontournables des stades. Membre fondateur de Black Sabbath, il a contribué à établir les fondations du heavy metal, tout en restant humble quant à sa place dans l’histoire de la musique. Il connaissait ses limites, parlait ouvertement de ses dépendances, et cherchait toujours à s’améliorer. Il incarnait l’outsider pour qui tout le monde voulait prendre parti.

En tant que prophète de l’apocalypse chez Black Sabbath, Osbourne savait évoquer une véritable terreur dans ses cris perçants, ce qui amplifiait la puissance des lamentations lourdes du groupe. Lorsqu’il hurlait «What is this that stands before me, figure in black which points at me?» dans Black Sabbath, c’était une performance digne d’un film d’horreur. Il chantait Iron Man, récit d’un golem trahi en quête de vengeance, avec une fureur crédible. Et lorsqu’il hurlait «Dreams turn to nightmares, Heaven turns to Hell» dans Sabbath Bloody Sabbath, c’était avec une rage démoniaque que même Milton n’aurait su évoquer. Il donnait un sens à la lourdeur surnaturelle du groupe et l’ancrait dans le réel d’une façon qui a résonné chez des millions de personnes depuis des décennies.

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