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De la musique et des mots magiques en hommage à Jean-Marc Vallée

L'exposition «Mixtape» célèbre la vie et l'œuvre du regretté cinéaste à travers la musique et les témoignages de nombreuses personnalités, allant de Reese Witherspoon à Marc-André Grondin

De la musique et des mots magiques en hommage à Jean-Marc Vallée
Judy Servay

C’est connu, Jean-Marc Vallée était un véritable maniaque de musique. Cette passion transpirait dans chacune de ses œuvres. Bien plus qu’une simple bande sonore pour accompagner des images, les choix musicaux toujours soigneusement réfléchis par le cinéaste suscitaient à tout coup des émotions vives. L’exposition gratuite Mixtape, qui s’ouvre ce jeudi au Centre Phi, est une formidable célébration de son héritage guidée par son amour de la musique et celui de ses proches.

De son propre aveu, Jean-Marc Vallée aurait voulu être une rock star. Selon son fils Alex, il avait beaucoup en commun avec le personnage d’Antoine, joué par Kevin Parent dans son film Café de flore. «C’était pratiquement son double, relate-t-il. Jean-Marc aurait pu vivre cette vie, mais il est allé dans le cinéma à la place». Pour la petite histoire, Vallée aurait eu cette révélation un bon matin alors qu’il faisait «son numéro 2». «Il a pogné les nerfs et a dit à ma mère : «Babe, je sais ce que j’aurais dû faire, j’aurais dû être une rock star!» relate Alex en riant de bon cœur.


L’idée originale de Mixtape vient d’ailleurs du fils ainé de la rock star du cinéma. Au départ, il voulait présenter une exposition aux funérailles de son père, décédé subitement le 25 décembre 2021. En assistant à des obsèques quelques années auparavant, Jean-Marc Vallée aurait dit à ses fils : «J’espère qu’à ma mort, on fera pas une cérémonie de même. Il faut de la musique, il faut que ce soit un party, il faut qu’on célèbre la vie!»

C’est exactement ce que propose Mixtape, un parcours visuel et sonore conçu par Pheobe Greenberg, Sylvain Dumais et Émilie Heckmann avec la même minutie que mettait le réalisateur de Wild, Dallas Buyers Club et Big Little Lies dans la confection de ses trames sonores. («Sans m’en rendre compte, je mets de moi dans les personnages par mes choix musicaux», m’avait confié Vallée à ce sujet dans une entrevue en 2019.)

Au fil des différentes salles d’exposition, on s’émeut de revisiter des scènes marquantes de son œuvre – pensez à Zachary dans C.R.A.Z.Y. qui lévite à l’église sous la chorale de «whoo-hoo» de Sympathy for the Devil des Rolling Stones –, et à découvrir ses premiers courts métrages, Les fleurs magiques et Les mots magiques, où la thématique des relations familiales et la place prépondérante de la musique donnaient déjà un bel aperçu de la suite à venir de son corpus.


Camille Dubuc

Mixtape recèle d’extraits visuels et sonores de son œuvre, mais surtout, de témoignages généreux, sincères et élogieux de ses nombreux collaborateurs québécois et hollywoodiens. La liste des gens qui restent marqués à tout jamais d’avoir côtoyé Jean-Marc Vallée est longue et prestigieuse. Parmi eux : Reese Witherspoon, Laura Dern, Matthew McConaughey, Denis Villeneuve, Vanessa Paradis, Michael Kiwanuka, Alexandra Stréliski, Evelyne Brochu et Marc-André Grondin.

Dans la salle des mixtapes, on est invité à prendre place à un bureau et à manipuler une console qui permet d’associer l’écoute d’une chanson importante dans l'univers de Vallée aux témoignages de ses proches. On peut notamment y entendre Reese Witherspoon raconter avec un sourire dans la voix une anecdote de karaoké impliquant le réalisateur ainsi que Matthew McConaughey confier en poussant la note qu’il pense à Vallée chaque fois qu’il écoute du ZZ Top. «C’était lui, le compositeur de ses films», observe avec justesse Alexandra Stréliski, dont la musique figure dans la trame sonore de Sharp Objects.

Dans une autre salle, confortablement installé sur des coussins dans la pénombre, on peut écouter d’autres témoignages, dont celui de Vanessa Paradis répétant à son sujet : «le mec était irrésistible». Certaines prises de parole sont particulièrement émouvantes, comme celle de son ami Denis Babin qui, parlant des projets en cours de Jean-Marc Vallée au moment de son décès (notamment le film John & Yoko, qui n’a jamais vu le jour), dit que «le meilleur était à venir».

Cette exposition à la fois «touchante» et «feel good», comme l’a résumé Alex Vallée, offre une formidable incursion dans l’univers musical et humain du cinéaste. Son fils aîné avait sans doute raison lorsqu'il a dit aux journalistes mercredi lors de la visite de presse : «Vous avez pas fini d'entendre parler de Jean-Marc Vallée».

Camille Dubuc

L'exposition Mixtape est présentée gratuitement au Centre Phi jusqu’au 4 mai.

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Au Théâtre Beanfield, dans sa ville natale, Auf der Maur a rejoint le groupe pendant le rappel, déclenchant les acclamations du public. Elle en a profité pour raconter sa première conversation avec Corgan. «Billy, est-ce que tu te souviens des premiers mots qu’on s’est échangés, le 23 juillet 1991?» lui a-t-elle demandé après avoir introduit l’anecdote en français. «Je suis allée sur le côté de la scène après que vous ayez joué I Am One. Tu rangeais ton équipement, tu te souviens de ce que je t’ai dit?» Il a plaisanté en répondant : «Je t’aime, ne me quitte jamais?» Elle a ri avant de répliquer : «Presque. J’ai dit : “Au nom de Montréal, je m’excuse pour la bouteille de bière cassée qui a été lancée sur toi. Je m’appelle Melissa, je viens de Montréal, et je te suivrai jusqu’à la fin des temps.”»

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