Ceci est la traduction adaptée d’un article de Jon Blistein originalement publié par Rolling Stone le 24 janvier 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Marilyn Manson Won’t Face Criminal Charges Tied to Abuse Allegations avec la permission de son auteur. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.
Marilyn Manson ne sera pas accusé au criminel, dans le dossier lié aux multiples accusations d’agressions sexuelles portées contre lui.
Le procureur du district de Los Angeles, Nathan Hochman, a indiqué qu’après une enquête qui a duré quatre ans, les autorités ont déterminé que les allégations de violence domestique à l'encontre de Manson (de son vrai nom Brian Warner) étaient imprescriptibles et que les accusations d'agression sexuelle ne pouvaient être prouvées au-delà de tout doute raisonnable.
«Nous reconnaissons et saluons le courage et la résilience des femmes qui ont eu la force de porter plainte et de partager leurs expériences, et nous les remercions pour leur coopération et leur patience durant l’enquête», peut-on lire dans la déclaration du bureau du procureur. «Bien que nous ne puissions porter d’accusations dans cette affaire, nous reconnaissons que le plaidoyer vigoureux des femmes impliquées a contribué à sensibiliser davantage aux défis auxquels font face les survivantes de violence domestique et d’agression sexuelle.»
Evan Rachel Wood, l’une des premières personnes à accuser publiquement Manson, a déclaré être «infiniment fière de toutes les survivantes qui ont tout risqué pour protéger les autres en disant la vérité». Elle a également évoqué la décision de ne pas poursuivre les accusations de violence domestique en raison de leur prescription légale. Wood avait soutenu activement le Phoenix Act en Californie, qui a prolongé ce délai de trois à cinq ans, bien que cette loi ne s’applique pas aux cas survenus avant son adoption.
«Nous savions dès le départ que la prescription serait un obstacle, c’est pourquoi nous avons créé le Phoenix Act — afin qu’autres victimes n’aient pas à vivre une telle issue», a affirmé Wood, ajoutant: «J’espère que cela mettra en lumière l’importance de plaider pour de meilleures lois.»
L’avocat de Warner, Howard King, a publié une déclaration affirmant: «Nous sommes très satisfaits qu’après un examen approfondi et incroyablement long de toutes les preuves concrètes, le procureur ait conclu ce que nous savions et affirmions depuis le début : Brian Warner est innocent.»
Comme détaillé dans un reportage de Rolling Stone en 2021, plus d’une dizaine de femmes ont accusé Warner d’abus, y compris Wood, l’actrice Esmé Bianco, la mannequin Ashley Morgan et l’ancienne assistante personnelle de Warner, Ashley Walters. Warner a constamment nié les accusations portées contre lui.
Dans une déclaration, Bianco s’est dite «profondément déçue» par la décision de ne pas poursuivre Warner, mais «hélas, pas surprise».
Elle a poursuivi : «Dans une culture toxique qui blâme les victimes; où la compréhension du contrôle coercitif, de la complexité des agressions sexuelles au sein des relations intimes et des délais de prescription ne soutiennent pas les réalités de la guérison, les poursuites judiciaires rencontrent des obstacles souvent insurmontables. Une fois de plus, notre système de justice a failli aux survivantes. Ce n’est pas la faute des procureurs ou des détectives individuels qui ont travaillé pendant des années sur cette affaire, mais du système qui les a contraints à le faire avec une main attachée dans le dos. Il y a sept ans, lorsque j’ai été confrontée pour la première fois à cet échec, cela m’a menée sur un chemin de plaidoyer et d’activisme, mais avec cela est venu un objectif clair. Ma guérison et ma paix ne pouvaient pas dépendre d’un système désespérément brisé.»
Bianco s’est ensuite adressée directement à Warner, déclarant: «En m’entraînant en enfer, tu m’as permis de découvrir la force inarrêtable de mon propre pouvoir. J’ai appris à quel point je suis forte, courageuse et audacieuse. Je suis sortie telle un Phénix des cendres de ma vie, que tu avais réduite en miettes. Toi aussi, tu connais la vérité, et je te souhaite de trouver la paix avec cela.»
En novembre 2021, peu de temps après la publication de l’article de Rolling Stone, le domicile de Warner a été perquisitionné par le département du shérif du comté de Los Angeles, à la recherche de biens liés aux allégations d’agression sexuelle formulées contre lui entre 2009 et 2011. Près d’un an plus tard, le département du shérif a finalement soumis les résultats de son enquête de 19 mois au bureau du procureur.
Au cours des années suivantes, Warner a fait face à plusieurs poursuites civiles (certaines ont été réglées, d’autres rejetées, et d’autres sont toujours en cours). Cependant, l’enquête criminelle à son encontre a connu peu de développements publics.
L’automne dernier, l’affaire est devenue un point de discorde lors de l’élection du procureur entre Hochman et son prédécesseur, George Gascón. Lors d’une conférence de presse début octobre, Bianco a pris la parole aux côtés de Hochman, affirmant qu’elle se sentait «ignorée» par Gascón après avoir signalé son cas présumé à la police. Hochman a critiqué Gascón pour avoir prétendument refusé à «des centaines de femmes» leur «jour au tribunal». Peu de temps après, Gascón a déclaré que les procureurs évaluaient «de nouvelles pistes et des preuves supplémentaires» liées à l’enquête sur Warner.
Jean-Martin Fortier et Alexandra Stréliski à C2 Montréal