Ceci est la traduction adaptée d’un article de Cheyenne Roundtree, originalement publié par Rolling Stone le 5 décembre 2024. Nous republions l'article originalement intitulé Sean Combs Teen Accuser Must Reveal Her Name, Judge Rules avec la permission de son autrice. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.
Une femme qui affirme avoir été transportée dans un jet privé pour rencontrer Sean P. Diddy Combs avant de subir un viol de groupe dans un studio d’enregistrement en 2003, alors qu’elle était âgée de 17 ans, devra utiliser son vrai nom dans le cadre de sa poursuite contre le magnat, a tranché un juge.
La plaignante anonyme a intenté sa poursuite pour agression sexuelle contre Combs, l’ancien PDG de son label Bad Boy Records, Harve Pierre, ainsi qu’un troisième associé anonyme, en décembre 2023, un mois après que Casandra ‘Cassie’ Ventura aint déposé sa propre poursuite explosive contre Combs pour abus sexuel et trafic sexuel. (Combs nie les affirmations de Ventura, et un accord a été conclu le jour suivant.)
Au-delà de la déposition initiale, qui inclut des photos de l’écolière originaire de Détroit assise sur les genoux de Combs, l'affaire est restée en grande partie au point mort pendant que la femme attendait de voir si son affaire pouvait se poursuivre après que l'équipe de Combs a contesté le statut spécifique à la ville de New York en vertu duquel elle déposait sa plainte.
Les avocats de Combs ont fait valoir que l'affaire Doe devait être rejetée parce que la loi sur la protection des victimes de violences motivées par le sexe (VGMVPL) était «préemptée» par l'expiration d'autres lois de rétrospection au niveau de l'État, en particulier la loi sur les victimes d'enfants, qui a expiré en août 2021.
Dans son jugement publié jeudi, la juge Jessica G. L. Clarke estime que le cas pourra suivre son cours sous le statut de la loi sur la protection des victimes de violences motivées par le sexe et a indiqué à la plaignante qu’elle devra se plier à une demande précédente de dévoiler son nom. Dans une deuxième légère victoire pour l’équipe juridique de Combs, la juge Clarke a également décidé que les sociétés défenderesses Daddy's House, le nom du studio d'enregistrement de Combs à Manhattan, et Bad Boy pouvaient être mises hors de cause.
Bien que la plaignante anonyme devra révéler qui elle est si elle souhaite aller de l’avant avec sa poursuite, cela reste une issue favorable. Cela augure aussi bien pour les autres survivants d’agressions présumées après 2000 et ont intenté une action en justice en vertu de la même disposition.
Néanmoins, la décision pourrait avoir un effet ricochet sur la manière dont d’autres juges géreront les 20 autres plaintes anonymes contre Combs. Le mois dernier, la juge Mary Kay Vyskocil a ordonné à la plaignante Candice McCrary d’utiliser son nom, après que celle-ci ait poursuivi Combs pour s’être présumément imposé sur elle lorsqu’ils se sont rencontrés lors d’une séance photo en 2004. D’autres cas sont encore en attente de jugement, tandis que les juges se font une tête sur si les accusateurs pourront rester anonymes.
It’s a toss-up on predicting which way the various judges presiding over these cases will go, UCLA law professor Eugene Volokh tells Rolling Stone. “There is no real binding precedent that is set for this kind of situation,” he explains. “Different judges will just keep reaching different results, as it appears to be the case in this particular state of litigation.”
C’est un pile ou face que de prédire comment les juges impliqués réagiront, dit le Professeur de droit de l’UCLA Eugene Volokh à Rolling Stone. «Il n'existe aucun précédent réellement contraignant pour ce genre de situation,» explique-t-il. «Différents juges continueront d'arriver à des conclusions divergentes, comme cela semble être le cas dans l'état actuel de ce litige.»
Cela n’aide pas que certaines plaignantes, comme Ventura, Dawn Richard et plusieurs autres ont déjà déposé des plaintes similaires en utilisant leurs vrais noms, établissant un précédent qui pourrait mener à ce que les plaignantes anonymes aient à expliquer pourquoi elles sont une exception. D’un autre côté, un juge pourrait prendre en compte la nature sensible des accusations et le fait que certaines victimes présumées étaient mineures au moment des faits.
Bien que les juges Clarke et Vyskocil aient rendu le même jugement, «plusieurs autres juges semblent compatir avec la demande d’anonymat. Alors je crois que ce sera partagé» dit Volokh.
Les avocats de Combs et de la plaignante anonyme n’ont pas immédiatement répondus à une demande d’entrevue.
La plaignante a déposé sa poursuite en décembre 2023, alléguant qu’elle était au secondaire lorsque Pierre l’a approchée dans un lounge de Détroit, se vantant de son amitié avec Combs et affirmant que le magnat «adorerait» la rencontrer. Cette même nuit, elle affirme avoir pris un jet privé avec Pierre et un homme inconnu à Teterboro, dans le New Jersey, avant d’arriver au studio d’enregistrement Daddy’s House, à Manhattan.
Une fois arrivée au studio, la femme allègue que les hommes se sont mis à lui donner «de copieuses doses d’alcool et de drogues.» Les choses ont tourné au vinaigre lorsqu’elle s’est mise à devenir inconsciente. La plaignante affirme qu’ensuite les trois hommes ont pris des tours pour la violer dans une toilette, alors qu’elle leur suppliait d’arrêter. Éventuellement, dit-elle, elle a perdu connaissance, se réveillant plus tard sur le plancher en position foetale et avec des douleurs vaginales. Lorsqu’elle a repris ses esprits, elle fut conduite à un aéroport puis a repris l’avion vers Détroit.
Combs nie avec véhémence les allégations de la plaignante, publiant peu après la déposition de la plainte un communiqué. «Assez c’est assez» dit-il dans le communiqué. «Ces dernières semaines, j'ai gardé le silence en regardant des gens tenter d'assassiner mon caractère, de détruire ma réputation et mon héritage. Des accusations révoltantes ont été portées contre moi par des individus en quête d'un gain facile. Soyons parfaitement clairs: je n'ai commis aucun des actes horribles qui me sont reprochés. Je me battrai pour mon nom, ma famille et la vérité.»
Le rappeur de 55 ans est présentement derrière les barreaux sans caution depuis son arrestation en septembre dernier pour une accusation criminelle au fédéral de trafic sexuel, de conspiration pour racket et transport à fins de prostitution. Il a plaidé non-coupable à ces accusations, et fait face à la prison à vie s’il est jugé coupable.