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FME 2024: les moments forts

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FME 2024: les moments forts
Photo: Dominic McGraw

Le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue a une fois de plus prouvé que c’est l'un des rendez-vous musicaux incontournables du Québec. Fidèle à son habitude, l'événement a offert une programmation variée qui a pu ravir les mélomanes de tous horizons.

Chaque année depuis 22 ans, la ville de Rouyn-Noranda, d’habitude plutôt tranquille, devient bouillonnante d’énergie et de cultures, alors que les artistes et professionnels d’industrie d’ici et d’ailleurs bravent les heures et la route pour aller y découvrir ce qui se fait de mieux en musique émergente.


D’adieux à des retrouvailles, du funk à la minimal wave, voici nos moments forts de l’édition 2024 du FME.

Karkwa : Un bel adieu

Karkwa a fait un adieu fracassant sur la scène principale du FME. Le groupe, qui a d’ailleurs joué à la toute première édition du festival, en 2003, a régalé son public rouynorandien une dernière fois, avant de tirer sa révérence.

Photo: Louis Jalbert

Leur set a habilement mêlé des classiques et des morceaux de leur nouvel album, et a transporté la foule dans un voyage émotionnel intense. Le charismatique groupe, visiblement ravi de profiter de ses derniers moments sur scène, a livré une performance solide, en plus d’entretenir un bel échange avec le public. Paroles poignantes, arrangements musicaux magistraux: Karkwa restera à jamais une référence de la scène indie rock québécoise.

Le rap québ, en trois générations

Le FME a également fait la part belle à la scène hip-hop québécoise. Jeune poulain du label (originaire de Rouyn) 7e Ciel, Greenwoodz a électrisé la foule avec ses paroles brutes et vulnérables, posé sur des productions inventives et accrocheuses. Son énergie débordante et contagieuse a enflammé la 7e Rue, prouvant que le rap québécois a de beaux jours devant lui.

Photo: William Daigle

Rymz, quant à lui, a démontré pourquoi ses spectacles live sont considérés parmi les meilleurs du rap québécois. Ses textes incisifs et son charisme naturel ont charmé un public conquis d’avance. Une performance qui a fait Bang!

Photo: William Daigle

Le vétéran Souldia a prouvé qu'il reste une force dominante du rap québécois. Avec un set qui puisait dans son vaste répertoire, le MC de Québec a livré une performance comme seul lui sait le faire, alternant entre des déferlements intenses et des moments plus tendres. Sa personnalité magnétique et son dévouement indéniable envers la scène rap de chez nous font vraiment de son concert une véritable «masterclass» de hip-hop, comme l’ont remarqué mes collègues de France et de Belgique présents ce soir-là.

Photo: William Daigle

Loud Lary Ajust et sa réunion tant attendue

L'un des moments les plus anticipés du festival était sans doute la réunion de Loud Lary Ajust. Pour célébrer les 10 ans de leur œuvre séminale Blue Volvo, le trio montréalais a livré un show explosif, revisitant leurs classiques avec une énergie renouvelée. L'alchimie entre Loud, Lary Kidd et Ajust était palpable, comme toujours rempli d’humour et de inside jokes, prouvant que malgré le succès qu’ont connu les trois artistes dans la dernière décennie, ils restent avant tout des chums de toujours.

Photo: William Daigle

Leur performance a non seulement satisfait les nostalgiques, mais également conquis une nouvelle génération de fans, qui n’avaient pas eu la chance de les voir à l’époque.

Haviah Mighty: l'ouragan venu de Toronto

Représentant fièrement la scène hip-hop torontoise, Haviah Mighty a embrasé les planches du FME. Son flow implacable, ses productions percutantes et son message d'espoir et de résilience a trouvé écho auprès du public abitibien. Alternant entre le rap technique et le chant mélodique, Haviah a démontré une polyvalence impressionnante, confirmant son statut d'étoile montante de la scène canadienne.

Marie Davidson: immersion électro

Marie Davidson a transformé son concert au FME en une véritable expérience immersive. Connue pour son approche minimaliste de la musique électronique, elle a emporté le public dans un voyage sonore captivant. Avec ses synthés et ses drum machines, Davidson crée des atmosphères sombres et puissantes, qui rappellent à l’ordre: danser, danser toujours. Une ambiance hypnotique qui met en valeur sa maîtrise des textures sonores et sa présence scénique en ont fait un afterparty intense, drôlement propice dans le contexte industriel de Rouyn.

Photo: William Daigle

Safia Nolin à café fermé

Safia Nolin a une fois de plus prouvé qu'elle est l'une des voix les plus singulières de sa génération. La foule qui débordait même du café où elle se produisait le prouvait d’autant plus. Son spectacle guitares-voix alternant entre moments de fragilité extrême et d’humour a captivé l'audience du début à la fin.

Photo: William Daigle

The Brooks : la sensation funk

Apportant une touche de groove au festival, The Brooks ont donné au public un spectacle de clôture revigorant. Leur énergie contagieuse, portée par une section rythmique impeccable et des cuivres flamboyants, a fait danser les derniers fêtards.

Photo: Dominic McGraw

Entre retours triomphants, confirmations de talents établis et découvertes excitantes, le FME 2024 aura été une édition particulièrement réussie, offrant un beau tableau de la diversité musicale québécoise. Rendez-vous l'année prochaine!

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Récemment, on est passé par un processus d’apprentissage similaire, avec notre système de critiques d’albums. C’est un peu inside baseball, vous nous en excuserez, mais ça vaut la peine de vous l’expliquer, par souci de transparence. Pendant des décennies, Rolling Stone a utilisé un système d’étoiles pour noter les albums. Un album classique recevait cinq étoiles, un excellent album en recevait quatre, et ainsi de suite jusqu’à une étoile, qui représente un effort médiocre.

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JEFF HAHNE/GETTY IMAGES

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En février dernier, Alvvays a pris un moment pour réfléchir à son parcours. Le groupe indie-pop canadien était sur le tapis rouge des 66e Grammy Awards, un fait qui lui en soi semblé délicieusement absurde autrefois. Mais leur chanson Belinda Says — un moment scintillant de l’album Blue Rev (2022), qui intègre des paroles de Belinda Carlisle — était nominée pour la meilleure performance de musique alternative. Ainsi, la chanteuse Molly Rankin, la claviériste Kerri MacLellan, le guitariste Alec O'Hanley et la batteuse Sheridan Riley ont répondu aux questions sur le même tapis glamour foulé ce jour-là par Billie Eilish et Dua Lipa. «Qu'est-ce qu’on a appris? a répété Rankin. Peut-être comment assembler une tenue?»

Alvvays a perdu face à Paramore ce soir-là, mais ça n’a pas vraiment d'importance. Le moment était une validation pour les fans qui soutiennent le charmant groupe canadien depuis longtemps — une décennie, pour être exact. En effet, il y a dix ans cette année, Alvvays sortait son premier album éponyme. Il était clair dès le départ que c'était un classique instantané, même avant que nous sachions exactement comment prononcer leur nom. (Pour ceux qui se posent encore la question, ça se prononce always.)

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Kid Cudi

Kid Cudi plonge dans le chaos (et s'y perd)

Cet article est la traduction d'un texte de Mosi Reeves originalement publié sur Rolling Stone en janvier 2024. Nous republions l'article originalement intitulé Kid Cudi Is Leaning Into the Chaos, And Getting Lost In It avec la permission de son auteur. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.

Quelques heures après la sortie du neuvième album solo de Kid Cudi, Insano, une scène curieuse est apparue sur une barge dans la rivière Hudson à New York. Il s'agissait d'une statue massive de Cudi, avec des yeux flamboyants et de la lumière fluorescente sortant de sa bouche. Une péniche similaire flottait au large de Long Beach, tandis qu'une troisième statue de Cudi se dressait au milieu de la Place de la Bourse, à Paris. «Kid Cudi: rappeur satanique critiqué pour avoir dévoilé d'énormes statues de lui-même», titrait une manchette hilarante de Page Six compilant les réactions sur les réseaux sociaux à cette mise en scène.

Bien qu'il soit discutable que les statues révèlent Cudi comme un membre à part entière de l'Illuminati, elles semblent être un reflet approprié du mélange curieux de narcissisme qui définit la carrière musicale du rappeur, chanteur et producteur. Depuis son explosion avec son single classique de 2008, Day N' Nite, l'artiste né à Cleveland a présenté son esprit comme une source de magie psychédélique, de drame intense et de chagrin insondable. Dans ses meilleures œuvres, il éblouit en personnifiant les peurs et les désirs de ses auditeurs. Dans ses pires moments, il sombre dans une égocentricité pompeuse et une auto-indulgente geignarde.

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