Sean «Diddy» Combs a été arrêté à Manhattan lundi soir, après qu'un grand jury a inculpé le magnat du hip-hop, ont indiqué les autorités. Cette arrestation fait suite aux perquisitions menées par la Sécurité intérieure américaine dans les résidences du fondateur de Bad Boy en mars dernier; perquisitions apparemment déclenchées par une série de poursuites pour abus sexuels à son encontre.
Tout a commencé en novembre 2023, lorsque Cassandra «Cassie Ventura», ancienne petite amie de Combs et chanteuse R&B, a intenté une poursuite explosive pour trafic sexuel et abus. Un règlement privé a été conclu dès le lendemain, mais les conséquences légales n'ont fait qu'empirer. Depuis, huit autres femmes et un homme ont porté plainte contre Combs, l'accusant d'actes allant du trafic sexuel à l'agression sexuelle.
Les charges exactes auxquelles Combs fait face n'ont pas été révélées lundi soir, mais la poursuite est menée par le District Sud de New York, qui a confirmé l'information. «Ce soir, des agents fédéraux ont arrêté Sean Combs, en vertu d'une mise en accusation scellée déposée par le District Sud de New York», a déclaré Damian Williams, procureur pour le district. «Nous prévoyons de rendre l'acte d'accusation public demain matin, et auront plus de choses à dire à ce moment-là.»
Après l'arrestation, l'avocat de Combs s'est dit «déçu» par la décision du District Sud de poursuivre une «accusation injuste». «Sean "Diddy" Combs est une icône de la musique, un entrepreneur autodidacte, un père de famille aimant et un philanthrope reconnu qui a passé les 30 dernières années à bâtir un empire et à soutenir la communauté noire. Il n'est pas parfait, mais ce n'est pas un criminel», a déclaré Agnifilo. «Combs a été coopératif tout au long de cette enquête et s'est volontairement rendu à New York la semaine dernière en prévision de ces accusations. Je vous demande de suspendre votre jugement jusqu'à ce que tous les faits soient connus. Ce sont les actions d'un homme innocent, et il est impatient de prouver son innocence devant la justice.»
Puis, ce matin, l'acte a été rendu public. Les documents allèguent que, «pendant des décennies», Diddy a «abusé, menacé et contraint des femmes et d'autres personnes de son entourage pour satisfaire ses désirs sexuels, protéger sa réputation et dissimuler ses actions.»
«Pour y parvenir,» poursuivent les documents, «Combs s'est appuyé sur les employés, les ressources et l'influence de son empire commercial tentaculaire qu'il dirigeait et contrôlait—créant ainsi une entreprise criminelle dont les membres et associés se sont livrés, ou ont tenté de se livrer, entre autres, au trafic sexuel, au travail forcé, à des enlèvements, à des incendies criminels, à des tentatives de corruption et à l'entrave à la justice.»
Tyrone Blackburn, l'avocat de Liza Gardner, Rodney "Lil Rod" Jones et April Lampros, trois autres accusateurs ayant intenté des poursuites pour agression sexuelle contre Combs, a déclaré à Rolling Stone qu'il n'était pas surpris par l'inculpation. «L'arrestation tant attendue de Sean Combs est la première étape pour que nos clients obtiennent justice», a-t-il dit après l'annonce de l'acte d'accusation. «Nous laissons l'aspect criminel de cette affaire entre les mains du peuple et du système judiciaire. Pour ce qui est des affaires civiles, nous attendons que les faits soient révélés et que justice soit rendue à nos clients. Nous nous attendons également à ce que d'autres victimes se manifestent. Les preuves sont claires et ce n'était qu'une question de temps.»
En juillet, NBC News rapportait qu'un grand jury avait commencé à entendre des preuves liées à l'enquête criminelle. Le 25 mars, des agents fédéraux ont exécuté un mandat de perquisition dans les résidences de Combs à Los Angeles et Miami, saisissant notamment ses téléphones à l'aéroport de Miami-Opa Locka. Aaron Dyer, l’un des avocats de Combs, a qualifié ces perquisitions de «surutilisation grotesque de la force militaire» et d'une «chasse aux sorcières fondée sur des accusations sans fondement».
En mai, Rolling Stonea publié une enquête de six mois sur Combs, dévoilant une allégation de violence contre une femme sur le campus de Howard, des détails inédits sur ses agressions physiques présumées et des accusations de harcèlement sexuel lors d’une fête en 2001. Plusieurs témoins décrivent Combs comme un prédateur en série, utilisant sa célébrité et sa fortune pour masquer un comportement narcissique et violent pendant des décennies.
La chute de Combs a commencé avec la plainte de Cassie, qui l’accusait de l’avoir agressée physiquement à plusieurs reprises et de l’avoir forcée à participer à des relations sexuelles sous l’effet de drogues avec des prostitués masculins, qu’il appelait des «freak offs». Un incident survenu en 2016 dans un hôtel de Los Angeles, où Combs est vu sur des images de vidéosurveillance poursuivant Cassie, la jetant au sol, et lui lançant un vase, a confirmé ces allégations. Alors que l’avocat de Combs avait initialement qualifié cette plainte de «pure extorsion remplie de mensonges», une vidéo incriminante a poussé Combs à s’excuser publiquement.
Depuis cette affaire, plusieurs autres femmes ont porté plainte contre Combs, dont certaines remontent aux années 90. Malgré ces allégations, il nie toujours toute faute. Il a néanmoins démissionné de la présidence de sa chaîne télé, Revolt TV, et a vendu ses parts dans l'entreprise. En janvier, le géant des spiritueux Diageo a mis fin à leur partenariat, forçant Combs à se retirer de la gestion des marques Cîroc et DeLeón.
Cet article a été traduit et adapté. Pour consulter l'article original, visitez le site de Rolling Stone US.