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Avec son nouvel album MILITIA, Kroy est fin prête pour le combat

L'artiste présente un nouvel album solo, huit ans après son dernier.

Avec son nouvel album MILITIA, Kroy est fin prête pour le combat

Difficile de croire que ça fait déjà huit ans qu’on a eu droit àSCAVENGER,, le premier effort solo de Kroy. Cette entrée remarquée de la musicienne, que l’on connaissait jusque-là pour son travail avec Milk & Bone, nous a introduit à son style de trip-pop particulier, où la noirceur et la clarté dansent lascivement au lieu de se battre.

Ce vendredi, elle nous offre MILITIA, un album qui se penche sur les vicissitudes de sa vingtaine. Ce projet, né d’un long processus créatif qui s'est étalé sur près d’une décennie, ne se contente pas d’enchaîner des morceaux bien construits; il raconte une transformation, l’évolution d’une artiste qui utilise sa musique pour livrer la guerre à ses sentiments.


«J’ai de la misère à croire que ça sort enfin», confie Kroy quelques jours avant le lancement de l’album. «Il a pris tellement de formes différentes. Il y avait des démos qui trainaient sur des disques durs, des chansons que je gardais pour d’autres artistes. Il était prévu pour 2019, mais j’ai décidé de prioriser d’autres projets. Et avec la pandémie, le projet a vraiment changé. Il y a eu un tas d’itérations différentes.»

Il faut dire que Kroy n’a pas chômé, durant les dernières années. Elle a, entre autres, composé de la musique pour des films, des jeux vidéo, et planche en ce moment sur un projet musical qui implique des robots. À travers tout cela, elle a trouvé le temps de créer cet album, entourée de fidèles collaborateurs comme Max-Antoine Gendron et Guillaume Guilbeault, mais aussi des producteurs comme les Torontois Goldchain et Casey MQ.

Avec MILITIA, Kroy se livre sans fard et part dans la nuit défricher de nouveaux territoires. Dès l’ouverture avec KILLSWITCH, le ton est donné : une mélodie envoûtante nous entraîne dans un univers intime où chaque note, chaque parole, semble surgir d’un endroit sombre pour nous tendre la main. C’est cet équilibre délicat entre la lumière et l’ombre qui fait de MILITIA une œuvre unique, à la fois introspective et universelle.

MILITIA

L’album se distingue également par ses contrastes saisissants. Prenez par exemple SATIN SATAN, un véritable ver d’oreille, avec sa mélodie doucereuse et légère qui cache en réalité un récit sombre sur les relations toxiques. Ce contraste entre la forme et le fond est au cœur de l’univers de Kroy, illustrant parfaitement la dualité qui habite l’artiste.

Sur le plan musical, si l’influence du trip hop qui a marqué ses débuts se fait toujours sentir sur des morceaux comme AIR FORCE ONE, elle explore aussi de nouveaux horizons sonores. Les touches d’hyperpop, particulièrement flagrantes sur des titres comme DEFENDER et le banger SALTWATER, ajoutent une dimension contemporaine et dynamique à l’album, sans pour autant tomber dans les clichés du style. Ces nouvelles sonorités viennent enrichir un univers déjà luxuriant, tout en gardant une cohérence qui témoigne de la maturité artistique de KROY.

«La touche hyperpop a vraiment commencé à se manifester en 2019 et, avec la pandémie, elle a pris plus d’importance, au fur et à mesure que je devenais une version numérique de moi-même, explique l’artiste. C’est un ensemble de pièces qui semblent hétéroclites, qui ont toutes été réalisées dans des conditions différentes. Chaque toune est un soldat.»

Cela explique en partie le titre, MILITIA, et en dit long sur la démarche de Kroy. Ce mot, qui évoque la force et la résistance, reflète la bataille intérieure que mène l'artiste pour trouver sa place dans un monde en perpétuel changement. L’album est un appel à la résilience, un rappel que, même dans les moments les plus sombres, il y a toujours une lumière à laquelle se raccrocher.

En ce sens, MILITIA est donc un véritable manifeste personnel. Chaque morceau est une pièce importante du puzzle, qui peint la toile d’une jeunesse marquée par l'amour débridé, une fascination pour la mort et un intérêt presque obsessionnel pour la technologie. Dans THE WOLF, ces thèmes se mélangent pour créer une atmosphère à la fois sombre et hypnotique, tandis que JOLIGENTIL fait office de berceuse moderne, à la fois douce et inquiétante.


Pour ceux et celles qui la suivent depuis son premier album solo ou son travail avec Milk & Bone, cet album sera une redécouverte, une nouvelle étape dans la carrière d'une artiste en constante évolution. Pour les gens qui la découvrent avec ce projet, MILITIA est une porte d'entrée vers un univers complexe, mais profondément humain.

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Cet article est la traduction d'un texte de Mosi Reeves originalement publié sur Rolling Stone en janvier 2024. Nous republions l'article originalement intitulé Kid Cudi Is Leaning Into the Chaos, And Getting Lost In It avec la permission de son auteur. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.

Quelques heures après la sortie du neuvième album solo de Kid Cudi, Insano, une scène curieuse est apparue sur une barge dans la rivière Hudson à New York. Il s'agissait d'une statue massive de Cudi, avec des yeux flamboyants et de la lumière fluorescente sortant de sa bouche. Une péniche similaire flottait au large de Long Beach, tandis qu'une troisième statue de Cudi se dressait au milieu de la Place de la Bourse, à Paris. «Kid Cudi: rappeur satanique critiqué pour avoir dévoilé d'énormes statues de lui-même», titrait une manchette hilarante de Page Six compilant les réactions sur les réseaux sociaux à cette mise en scène.

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