Jack White a tenu sa parole. Lui et son ex-femme, Meg White, a officiellement déposé une poursuite pour violation des droits d'auteur contre Donald Trump, lundi dernier, après que ce dernier ait utilisé sans autorisation le célèbre hymne rock de leur duo White Stripes, Seven Nation Army, dans une vidéo de campagne.
Selon la plainte obtenue par Rolling Stone, Trump et son équipe auraient «détourné de façon flagrante» ce succès mondial en utilisant son riff d’intro «hautement distinctif et instantanément reconnaissable» comme bande sonore d’une vidéo montrant Trump embarquant dans un avion en direction des États-clés du Michigan et du Wisconsin. La poursuite affirme que l’équipe de Trump a partagé la vidéo sur X ainsi que sur Instagram, dans le but d’injecter de l’«énergie», de l'«excitation» et, bien sûr, du financement à sa campagne.
«This machine sues fascists», a écrit White dans un post Instagram, évoquant la célèbre phrase de Woody Guthrie pour annoncer officiellement la poursuite. Deux semaines plus tôt, White avait partagé la vidéo en question, jurant de poursuivre Trump et balançant un «double fuck you» à ce dernier, après qu’un de ses assistants aurait agressé un employé du Cimetière national d’Arlington lors d’une visite le 26 août.
«Oh… N'ose même pas utiliser ma musique, espèce de fasciste. Mes avocats vont te coller une poursuite en plus des 5000 autres que tu as déjà», avait-il lancé dans son post. «Et tant qu’on y est, un double fuck you DonOLD, pour avoir insulté nos vétérans à Arlington, sale ordure. Tu devrais perdre le vote de toutes les familles militaires sur-le-champ, si jamais il reste un peu de logique dans ce monde.»
Trump, sa campagne et sa porte-parole, Margo Martin, sont nommés comme défendeurs dans cette nouvelle plainte qui réclame des «dommages-intérêts significatifs». (La campagne de Trump n’a pas répondu aux demandes de commentaire de Rolling Stone). Un des avocats de Trump, qui le défend également dans un litige avec la succession d’Isaac Hayes pour l’utilisation non autorisée de Hold On, I’m Coming, a confirmé qu’il représentait aussi Trump dans cette affaire contre les White Stripes. «Notre bureau s’occupe de ce dossier», a déclaré Ronald Coleman, de Dhillon Law Group, dans un courriel envoyé lundi après-midi. «Nous n’avons pas encore eu l’occasion de revoir les allégations.»
L’iconique groupe rock n’est pas le seul à s’opposer publiquement à Trump pour avoir utilisé sa musique sans autorisation. La liste des musiciens qui ont exprimé leur mécontentement s’allonge chaque jour. Récemment, Beyoncé a menacé de poursuites après qu’un représentant de Trump ait utilisé sa chanson Freedom dans une vidéo montrant Trump descendant d’un avion.
Alors que Beyoncé avait donné la permission à Kamala Harris pour utiliser le morceau lors de sa campagne, une source proche de l’artiste a affirmé à Rolling Stone que «Trump n’avait absolument pas eu l’autorisation» et que le label de Beyoncé envisageait d’envoyer une lettre de cessation et d’abstention. Parmi les autres musiciens et héritiers qui ne veulent plus voir Trump utiliser leur musique, on compte Céline Dion, les Foo Fighters, Neil Young, ABBA, les Village People, et la succession de Sinéad O’Connor.
Dans leur poursuite, déposée lundi, les White Stripes affirment que Seven Nation Army est «l’une des œuvres musicales les plus connues et influentes de tous les temps». Ils reprochent à Trump d’avoir tenté d’utiliser cette chanson pour «polir son image publique et générer un soutien financier et autre à sa campagne, sur le dos des plaignants, sans jamais demander ni obtenir leur permission, en violation de leurs droits selon la loi fédérale sur le droit d’auteur».
Le duo a également dénoncé le fait que Trump, «un homme d’affaires soi-disant sophistiqué et expérimenté dans l’industrie du divertissement depuis des décennies», ait enfreint leurs droits de manière aussi flagrante. Ils ont ajouté que c’était d’autant plus choquant qu’ils avaient déjà «publiquement dénoncé» l’utilisation de cette chanson durant sa campagne de 2016, se disant à l’époque «dégoûtés par cette association».
Cette nouvelle tombe alors que Donald Trump s’apprête à affronter Kamala Harris ce soir, 10 septembre, lors d’un débat télévisé sur NBC.