Près de quarante ans après leur séparation, les tensions persistent au sein de The Police. Le guitariste Andy Summers et le batteur Stewart Copeland ont récemment déposé une plainte contre Sting devant la Haute Cour de Londres, réclamant des millions en redevances impayées liées à leurs anciens contrats.
L’affaire concerne principalement Every Breath You Take, immense succès de 1983 et l’un des titres les plus diffusés des années 1980. Officiellement, Sting en est le seul auteur-compositeur, mais Summers revendique depuis longtemps la paternité du motif de guitare qui a largement contribué à la popularité du morceau. Selon lui, cette contribution n’a jamais été reconnue à sa juste valeur, ni sur le plan créatif ni sur le plan financier.
La plainte vise Sting, identifié sous son nom de naissance Gordon Sumner, ainsi que sa société d’édition musicale Magnetic Publishing Limited. Le différend ne date pas d’hier : les revenus générés par Every Breath You Take demeurent considérables, et Sting en serait encore aujourd’hui le principal bénéficiaire. Plusieurs tentatives de règlement à l’amiable auraient échoué au fil des ans, menant Summers et Copeland à saisir la justice pour obtenir compensation.
Séparé depuis 1986, The Police n’a jamais enregistré de nouveau matériel, même lors de sa tournée de réunion en 2007-2008. Pourtant, l’héritage du groupe reste immense, et Every Breath You Take demeure une source majeure de revenus grâce à ses innombrables diffusions et réutilisations, notamment dans des films, des publicités et des reprises.
Le magnat déchu du hip-hop, Sean Combs alias Diddy, a déjà blagué en entrevue qu’il paie Sting plusieurs milliers de dollars par jour pour avoir échantillonné Every Breath You Take sans la permission du chanteur, pour I’ll Be Missing You de Notorious B.I.G.
Au-delà de la querelle juridique, cette affaire relance un débat plus large sur la reconnaissance des contributions créatives et la répartition des droits d’auteur. Dans un contexte où l’industrie musicale est de plus en plus attentive à la paternité des œuvres, le litige pourrait avoir des répercussions importantes sur la manière dont sont établis les crédits et partagés les profits des catalogues historiques.