Alors qu’un nombre sans cesse grandissant d’artistes et d’utilisateurs quittent Spotify, la plateforme a décidé de déployer une nouvelle fonction que personne n’avait demandé. Plutôt que d’améliorer l’algorithme, de parfaire l’IA qui alimente sa fonction DJ ou de payer les artistes à juste prix, Spotify a décidé de déployer des messages directs.
L’entreprise a annoncé cette semaine le déploiement de «Messages», qui permettra aux usagers d’envoyer directement à leurs amis des chansons, podcasts ou livres audio sans quitter l’application. Autrement dit, ce que tout le monde fait déjà depuis des années par textos, Messenger ou WhatsApp, mais avec une interface vert-noir.
Disponible sur mobile pour les utilisateurs gratuits et payants de 16 ans et plus, la fonction s’active en appuyant sur l’icône de partage dans l’écran de lecture. On peut alors envoyer un extrait à une personne avec qui on a déjà interagi sur Spotify via une liste collaborative, un Blend ou la fonction Jams ou à des membres d’un même forfait familial. Les échanges apparaîtront dans une nouvelle boîte de réception, logée en haut à gauche de l’application. L’idée est de centraliser toutes ces recommandations perdues dans le flot des conversations quotidiennes.
Spotify assure que les messages seront chiffrés «selon les standards de l’industrie» et que les utilisateurs pourront bloquer, signaler ou ignorer qui bon leur semble. Une façon de se protéger des importuns, même si la plateforme reconnaît qu’elle scannera aussi de son côté les échanges signalés pour contenu jugé «nuisible». Les conversations resteront limitées au format 1:1, avec textes et émojis pour pimenter l’expérience.
On ne sait toujours rien sur la fonction qui serait la plus utile; est-ce que les artistes pourront s’en servir pour parler directement à leurs auditeurs? La compagnie suédoise se contente pour l’instant d’affirmer que «Messages» vient compléter les interactions déjà possibles sur Instagram, Facebook, Snapchat et compagnie.
Ces derniers mois, Spotify est victime d’une vague de départs, autant du côté des artistes que des utilisateurs. Plusieurs musiciens, dont King Gizzard & the Lizard Wizard, Neil Young et Godspeed You! Black Emperor, ont retiré leur catalogue de la plateforme pour dénoncer les investissements de Daniel Ek, PDG de Spotify, dans Helsing, une entreprise d’IA militaire, tout en critiquant la rémunération dérisoire des artistes, qui ne récoltent que des fractions de centimes par écoute. Et tout ça sans parler des artistes fictifs qui envahissent la plateforme.
Les usagers, de leur côté, sont lassés des algorithmes qui les enferment dans des boucles de recommandations répétitives.