Ceci est la traduction adaptée d’un article de Nancy Dillon, originalement publié par Rolling Stone le 20 octobre 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Sean Combs Files to Appeal His Conviction and 4-Year Prison Sentence avec la permission de son autrice. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.
Sean Combs a officiellement interjeté appel lundi, déposant un avis de deux pages confirmant qu’il conteste à la fois sa condamnation pour deux chefs de transport à des fins de prostitution et sa peine d’emprisonnement de cinquante mois.
Le document, obtenu par Rolling Stone, indique qu’Alexandra A.E. Shapiro sera l’avocate de Combs en appel. Il a été soumis au tribunal fédéral de Manhattan après que Shapiro eut annoncé son intention de contester la décision dès le jour de la sentence, rendue le 3 octobre. Des mémoires plus détaillés précisant les motifs de l’appel devraient être transmis dans les prochaines semaines à la Cour d’appel du deuxième circuit, où l’affaire sera examinée par un panel de trois juges. (Les avocats de Combs n’ont pas immédiatement répondu à la demande de commentaires de Rolling Stone.)
Âgé de 55 ans, Combs est détenu depuis son arrestation l’an dernier. Le fondateur de Bad Boy Records, qui avait bâti une fortune estimée à un milliard de dollars en diversifiant ses activités dans la musique, les médias et les boissons, a été reconnu coupable le 2 juillet de deux chefs liés au Mann Act, une loi vieille de plus d’un siècle. Les jurés l’ont toutefois acquitté des trois accusations les plus graves, soit la conspiration de racket et la traite sexuelle présumée de Ventura et d'une plaignante anonyme.
Au procès, qui s’est étendu sur sept semaines, ses ex-compagnes Casandra «Cassie» Ventura et une femme ayant témoigné sous le pseudonyme Jane ont affirmé s’être souvent senties forcées de se couvrir d’huile pour bébé et d’avoir des relations sexuelles avec des escortes masculins pendant que Combs dirigeait leurs mouvements, se masturbait et filmait les scènes. Selon elles, ces longues séances étaient appelées «freak-offs» ou «hotel nights». Ventura a témoigné que Combs la frappait régulièrement, la piétinait, la projetait au sol et menaçait de diffuser des vidéos compromettantes si elle refusait de lui obéir.
Bien que la défense ait soutenu que les acquittements empêchaient le tribunal de tenir compte des allégations de coercition, le juge Arun Subramanian a estimé que les témoignages de violence et d’exploitation avaient lourdement pesé dans la peine de quatre ans et deux mois imposée à Combs. (Ses avocats réclamaient un maximum de quatorze mois.)
«Les preuves d’abus liés aux “freak-offs” et aux “hotel nights” sont accablantes. J’ai entendu le témoignage de Mme Ventura et de Jane. Nous avons vu les messages, les photos de coupures, de bleus, de portes brisées, et la vidéo de votre passage à tabac sauvage de Mme Ventura», a déclaré le juge en s’adressant directement à Combs. «C’était de la domination, et cela a conduit Mme Ventura et Jane à des pensées suicidaires. C’est la réalité de ce qui s’est passé.»
Avant la sentence, Ventura avait soumis une lettre poignante demandant une peine exemplaire. «Sean Combs a utilisé la violence, les menaces, les substances et son contrôle sur ma carrière pour me piéger dans plus d’une décennie d’abus. Il m’a forcée à subir des actes sexuels répétés avec des travailleurs du sexe masculins durant des “freak-offs” de plusieurs jours, qui avaient lieu presque chaque semaine», a-t-elle écrit. «J’étais forcée de porter lingerie et talons, droguée et saoule pour qu’il puisse me contrôler comme une marionnette. Ces événements étaient dégradants et répugnants, me laissant épuisée physiquement et émotionnellement avant qu’il ne recommence. Le sexe était devenu mon travail à plein temps, le seul moyen de rester dans ses bonnes grâces.»
Avant le prononcé de la peine, Combs s’est également adressé au tribunal pour présenter ses excuses. «Je veux m’excuser encore personnellement auprès de Cassie Ventura pour toute la douleur que je lui ai causée», a-t-il déclaré, visiblement nerveux. «Je me suis perdu dans l’excès, dans mon ego... J’ai été humilié et brisé au plus profond de moi-même. Je me déteste aujourd’hui. J’ai été dépouillé de tout. Je suis sincèrement désolé pour tout, quoi qu’on en dise.»
S’adressant ensuite à ses six enfants adultes et à sa mère de 84 ans, Janice, Combs a répété ses excuses. «J’ai échoué comme père, je suis désolé», a-t-il dit. «J’ai échoué comme fils. Je suis désolé. Tu m’as mieux élevé que ça.»