Ceci est la traduction adaptée d’un article d'Andre Gee originalement publié par Rolling Stone le 19 novembre 2025. Nous republions l'article originalement intitulé ‘Faith Is Under Attack’: Nicki Minaj Spreads Misleading Information at the United Nations avec la permission de son auteur. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.
Nicki Minaj a pris la parole aujourd’hui au siège des Nations unies et a dénoncé ce qu’elle perçoit comme de «l’extrémisme» dirigé contre les chrétiens au Nigéria. «Je tiens à remercier le président Trump d’avoir fait de cette question une priorité et pour son leadership sur la scène mondiale en appelant à une action urgente afin de défendre les chrétiens au Nigéria», a-t-elle déclaré dans un discours de quatre minutes où elle affirmait aussi que «la foi est attaquée dans bien trop d’endroits au Nigéria. Des chrétiens sont ciblés, chassés de chez eux et tués. Des églises ont été incendiées, des familles ont été déchirées et des communautés entières vivent dans la peur simplement en raison de leur manière de prier.»
Avant le discours de Minaj, l’ambassadeur Mike Waltz avait repris l’idée d’une persécution visant les chrétiens, puis avait remercié Nicki d’avoir utilisé la tribune de l’ONU pour «exiger une action» en leur faveur. L’intervention introduisait une table ronde intitulée Combating Religious Violence and the Killing of Christians in Nigeria. Le journaliste de TIME Eric Cortellessa avait révélé plus tôt que le conseiller de Donald Trump, Alex Bruesewitz, avait facilité la participation de Minaj.
Le discours survient quelques semaines après une publication sur X où elle saluait un message de Trump sur Truth Social affirmant que le christianisme faisait face à une «menace existentielle» au Nigéria. Plus tôt en novembre, elle avait relayé un extrait pro-MAGA publié sur le compte X de la Maison-Blanche, accompagné de sa chanson «Beez In the Trap», ainsi qu’une vidéo xénophobe et transphobe vantant les accomplissements de Trump depuis le début de son second mandat, ce qui lui avait fait perdre plus de 100 000 abonnés.
Trump a soutenu que des chrétiens avaient été victimes de «persécution» et tués par des «islamistes radicaux», et il a menacé d’envahir le Nigéria «pour éliminer complètement les terroristes islamistes qui commettent ces atrocités». Le 11 septembre, le sénateur texan Ted Cruz a présenté un projet de loi «contre la persécution des chrétiens nigérians». Or l’organisme non partisan Armed Conflict Location & Event Data Project, basé aux États-Unis, ainsi que le Council on Foreign Relations affirment depuis longtemps que l’idée selon laquelle les chrétiens seraient disproportionnellement visés constitue une vision dangereusement réductrice de la violence au Nigéria et qu’elle n’est pas appuyée par les données. Des citoyens nigérians partagent cet avis.
Dans une tribune publiée par Al-Jazeera, Gimba Kakanda, adjoint spécial du président du Nigéria, a écrit que «chaque région du Nigéria compte à la fois des chrétiens et des musulmans qui vivent côte à côte, et que les conflits se déroulent généralement selon des lignes communautaires ou régionales plutôt que strictement religieuses». Bulama Bukarti, chercheur nigérian spécialisé dans les conflits et avocat en droits humains, a déclaré à ABC News que la violence était «indiscriminée», dans un reportage où un imam affirmait que «la souffrance des dernières années touche les deux confessions». Le Nigéria compte environ 220 millions d’habitants, divisés en majorité entre chrétiens et musulmans.
Minaj persiste toutefois à soutenir, comme Trump et ses alliés conservateurs, l’idée que les chrétiens seraient particulièrement pris pour cible au Nigéria. «Il s’agit de se lever face à l’injustice», a-t-elle déclaré pendant son discours. «C’est ce que j’ai toujours défendu durant toute ma carrière, et je continuerai à le faire pour le reste de ma vie. Je me soucierai toujours de toute personne persécutée pour ses croyances, où que ce soit.»














