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Dieu seul sait ce que nous serions sans Brian Wilson

Sa vie aurait pu être une histoire d’horreur. Il en a fait une chanson d’amour

Dieu seul sait ce que nous serions sans Brian Wilson
Michael Ochs Archives/Getty Images

Fais de beaux rêves, Brian Wilson. Le monde se sent un peu plus seul sans lui, depuis l’annonce de sa mort mercredi, à quelques semaines seulement de son 83e anniversaire. Pour l'ultime poète de l’été, il semble prophétique qu’il ait quitté la planète en juin, comme il y est arrivé — ce garçon de Californie qui chantait The Lonely Sea, ce génie tourmenté qui a composé une des mélodies les plus mélancoliques qu’on puisse imaginer et qui l’a appelée The Warmth of the Sun, l’un des auteurs-compositeurs les plus aimés du monde. Brian a passé sa vie à transformer sa douleur et son désir en rêves à partager avec le monde entier. Voilà pourquoi ses chansons vivront pour l'éternité, tant qu’il y aura des étoiles au-dessus de nous. Comme il l’a chanté un jour, il n’était pas fait pour son époque. Mais c’est parce que Brian Wilson était fait pour toutes les époques.

«J’ai essayé de faire du surf une seule fois et la planche a failli me frapper à la tête», confiait-il à Rolling Stone en 1999. Mais Brian a transformé ses fantasmes en un rêve californien fait de voitures rapides et de vagues parfaites — un monde où même un garçon tourmenté et marginal comme lui pouvait trouver sa place. Les États-Unis aimaient les gars propres des Beach Boys avec leurs chemises rayées. Et pourtant, dès ses débuts, Brian écrivait des chansons d’une vulnérabilité touchante comme Please Let Me Wonder et When I Grow Up (To Be A Man) — des «instantanés de ce que je ressentais en grandissant», dira-t-il plus tard.


Les Beach Boys est le groupe de rock & roll américain le plus légendaire, hantant l’imaginaire collectif, avec au cœur de la saga une histoire familiale torturée. Trois frères de banlieue réunis dans un groupe de surf par leur père/gérant abusif : Brian, le compositeur hanté. Carl, le garçon timide à la voix céleste. Dennis, le batteur déchaîné qui vivait vraiment la vie de voitures et de surf que Brian ne faisait qu’imaginer. Sans oublier leur ami d’école Al Jardine et leur cousin Mike Love, fiers de propager les mauvaises vibrations. Comment ces enfants blessés ont-ils pu créer une musique aussi belle ensemble? Dieu seul le sait.

Mais Brian a créé un tableau sonore de la douleur californienne, l’écho de garçons et de filles de plage en quête d’un sentiment d'appartenance. La radio diffusait ses tubes joyeux, mais il cachait des confessions douloureuses sur les albums. Il a conclu son album décisif de 1965, Today!, avec une suite de ballades en face B, où She Knows Me Too Well sonne comme une tragédie grecque traduite en harmonies doo-wop et guitares surf. À peine sorti de l’adolescence, Brian chante comme s’il voyait déjà à quel point devenir adulte peut être brutal.

Ses mélodies étaient si personnelles que des générations de fans ont entendu ses chansons comme autobiographiques, peu importe qui en avait écrit les paroles. Il n’y a pas grand-chose que Van Dyke Parks, Mike Love, Richard Christian ou Tony Asher aient en commun, si ce n’est que leurs voix poétiques étaient si absorbées par ces mélodies qu’on percevait leurs mots comme l’histoire de Brian — de All fall down et lost in the mystery à East Coast girls are hip, don’t worry baby ou encore I know there’s an answer, I know now, but I had to find it by myself. Même une chanson sur les motos comme Little Honda pouvait résonner comme une prière, émanant du même espace spirituel que God Only Knows, Feel Flows, Wonderful ou With Me Tonight. La douleur contenue dans ces mélodies, cette mélancolie intensément douce-amère, donnait à l’ensemble des allures de méditation d’un été sans fin que Brian a poursuivie, par intermittence, pendant des décennies. Son répertoire est une symphonie adolescente pour Dieu, étendue sur toute une vie.

L’un des plus beaux spectacles de Brian que j’aie vus a eu lieu à l’été 2016 au Northside Festival à Brooklyn, où il interprétait Pet Sounds, assis sur son banc devant le piano. Mais il a oublié le deuxième couplet de I Just Wasn’t Made For These Times — il a simplement perdu le fil, a souri et dit : «Oh, j’ai oublié les paroles.» La foule les a chantées pour lui jusqu’à ce qu’il retrouve son repère pour le refrain. Cela aurait pu être un moment triste ou pathétique; au contraire, il était rempli de chaleur. La gratitude collective que nous avons ressentie en lui renvoyant sa chanson était si puissante, tout comme la joie tangible qu’il éprouvait en nous entendant, particulièrement lorsqu’il est revenu pile au bon moment pour chanter What’s it all about? Ce moment-là, je ne l’oublierai jamais. Mais Brian Wilson nous en a offert toute une vie, des moments comme celui-là.

Comme l’a écrit un jour le grand critique Tom Carson, le rêve éternel de Brian était de réunir I Get Around et In My Room dans une seule et même chanson. C’était une lutte impossible, mais pour un garçon maltraité et méprisé par son père tyrannique, qui le battait encore bien après l’enfance, la musique était son seul moyen de se connecter au monde. Son influence est partout — de Dr. Dre et Tupac qui citent Surfin’ U.S.A. pour célébrer la Californ-I-A, jusqu’à Taylor Swift qui monte sur scène à L.A. pendant sa tournée Speak Now avec cette phrase écrite au marqueur sur son bras : Don’t worry baby, everything will turn out all right.

Pet Sounds est son chef-d’œuvre archétypal, concentrant tout son romantisme blessé en un seul album. Il a commencé à l’écrire au matin de la première écoute de Rubber Soul des Beatles — il s’est réveillé, s’est installé au piano et a écrit God Only Knows. Il a payé le prix de s’être éloigné de la formule — Pet Sounds a fait un flop. Pendant des années, il était quasiment introuvable, aussi étrange que cela puisse paraître aujourd’hui. Mais il est devenu l’un des classiques les plus aimés au monde, atteignant la deuxième place dans la liste des 500 meilleurs albums de tous les temps selon Rolling Stone, avec notamment Wouldn’t It Be Nice. Comme l’a écrit Brian dans ses mémoires : «Le dernier mot de l’album est no, mais l’album dans son ensemble est un grand yes

J’ai interviewé Brian une fois, à l’été 2000. Il ne parlait pas aux médias à ce moment-là, mais sa femme Melinda m’a décroché une entrevue parce qu’elle avait aimé une critique ultra cinglante que j’avais écrite sur une mini-série télé stupide intitulée The Beach Boys: An American Family — une charge anti-Brian produite par John Stamos, présentant Mike Love comme le véritable génie du groupe. (Il y a même une scène où ses collègues traitent Brian de «Staline du studio.») Au téléphone, je lui ai demandé d’où venait une chanson comme Good Vibrations. Il m’a répondu : «Dieu. Et Phil Spector. Dieu, Phil Spector et les Beach Boys réunis.»

Il s’est tellement emballé qu’il a mis sa télé en sourdine — c’était en plein après-midi et The People’s Court hurlait en arrière-plan. Quand il a dit : «Attendez, je baisse la télé», j’ai pensé : wow, Brian est en train de couper le son du juge Wapner. Il m’a raconté la première fois qu’il avait entendu Be My Baby à la radio de sa voiture et comment il s’était rangé sur le bord de la route pour pleurer. Good Vibrations était sa tentative de recréer cette même magie. «Je savais que Dieu était avec nous pendant qu’on l’enregistrait, m’a-t-il dit. Ce n’est pas Be My Baby, mais c’est un bon disque.»

On entend son angoisse fragile dès ses débuts, dans les élans de Surfer Girl et les harmonies en falsetto de I Get Around, une chanson sur le fait de sortir entre amis, écrite par quelqu’un qui n’y était sans doute jamais invité. Il y avait déjà beaucoup de tendresse dans une chanson mineure (et magnifique) comme Don’t Hurt My Little Sister. Elle est revenue le hanter dans sa vieillesse : dans ses mémoires de 2016,I Am Brian Wilson, il écrit : «peut-être parce que c’est une chanson sur la protection, et que j’avais peur que personne ne me protège.»

Cet esprit vulnérable se retrouve dans des chansons comme Til I Die, une ballade énigmatique de 1971 tirée de Surf’s Up, une élégie pour sa jeunesse perdue. Il n'avait pas encore 30 ans et il affrontait déjà la mort sur fond de solo de vibraphone psychédélique. Il chantait : I’m a leaf on a windy day / Pretty soon I’ll be blown away / How long will the wind blow? (Je suis une feuille emportée par le vent / Bientôt je vais m’envoler / Combien de temps soufflera le vent ) Til I Die est encore plus bouleversante dans sa version longue de cinq minutes, tirée du coffret essentiel Feel Flows, avec des paroles alternatives. C’est l’une de ses œuvres les plus puissantes — mais Brian allait si loin qu’il a fini par effrayer son groupe autant que son public.

Les classiques des Beach Boys des années 1960 ne se sont jamais effacés, alors qu’ils racontaient la vie et la mort du rêve américain. Ce sont les chansons qui ont fait rêver le monde entier de Californication, depuis la virée euphorique de Fun, Fun, Fun et Be True To Your School jusqu’à la mélancolie brumeuse de In My Room. Les morceaux se font écho : Don’t Worry Baby et Shut Down racontent la même course de voitures, mais sous deux angles émotionnels différents. Ce sont encore aujourd’hui ses titres les plus connus — parmi les nombreuses compilations de succès, la meilleure reste Endless Summer, qui est devenue un succès surprise dans les années 1970, à une époque où le groupe croyait que le temps les avait oubliés. Tout le monde en avait un exemplaire — on aurait dit que les parents des années 1970 recevaient Endless Summer en cadeau à la maternité.

Mais sa mélancolie était là depuis le tout début, comme dans The Lonely Sea, une ballade gothique de plage déchirante parue en 1963 sur l’album Surfin’ Safari. «The lonely sea, it never stops for you or me», chante Brian, prévenant sa petite amie qu’elle lui brisera le cœur, car elle est pareille à l’océan. Dans le film pour ados kitsch de 1965 The Girls on the Beach, il interrompt une fête de surf pour chanter The Lonely Sea aux filles en bikini — quelle ambiance gâchée. On comprend facilement pourquoi les Beach Boys n’ont pas fait d’autres films après celui-là.

Brian a toujours visé l’histoire. Ça s'entendait déjà dans une rareté des débuts comme The Surfer Moon, en 1963, où il joue les jeunes producteurs tentant pour la première fois d’imiter un vieux standard de showbiz. (L’orchestre semble un peu perdu sur la plage, mais mettons ça sur le dos de la lune des surfeurs.) Little Honda est une ode à une muse à deux roues — pas une grosse moto, juste une petite bécane cool. La chanson est si bien construite que chaque changement de vitesse semble monumental. La version à guitares saturées de Yo La Tengo en 1997 est l’un des hommages les plus tendres jamais faits aux Beach Boys.

Pet Sounds fut son manifeste ultime — mais il ne s’est pas assez vendu pour couvrir les factures de thérémine. L’album est resté une rareté pendant des décennies. (J’avais 22 ans la première fois que je me suis retrouvé dans la même pièce qu’un exemplaire de Pet Sounds, dans le grenier de Rhymes Records à New Haven, et oui, je me souviens de chaque détail de cet après-midi de juin bouleversant, en particulier du fait que That’s Not Me et I’m Waiting for the Day furent mes coups de cœur immédiats.) Il reste à ce jour un choc auditif — surtout God Only Knows, une chanson que tout le monde rêve de pouvoir chanter, même si seules les anges — ou Carl Wilson — peuvent atteindre de telles hauteurs.

Brian aurait pu tirer une leçon de cet échec et choisir la voie de la sécurité — mais, inutile de le préciser, il ne l’a pas fait. À la place, il s’est lancé dans la création d’un album encore plus expérimental. En avril 1967, Brian apparaît dans l’émission télé Inside Pop animée par Leonard Bernstein, assis à son piano chez lui, éblouissant les spectateurs avec une première version solo d’une nouvelle chanson : Surf’s Up, une ballade épique tirée de son projet à venir, Smile. Brian promettait que ce magnum opus surpasserait ceux de ses rivaux ultimes, les Beatles; il a été anéanti lorsque les Fab Four l’ont devancé dans les bacs avec Sgt. Pepper. Paul McCartney a d’ailleurs rendu visite à Brian en studio, lui a joué She’s Leaving Home au piano et lui a lancé : «Tu ferais mieux de te dépêcher!»

Mais il n’a même pas pu terminer l’album, victime d’une dépression qui l’a laissé avec une pile de prises abandonnées. C’est tragique qu’il n’ait pas simplement sorti cette version piano en une seule prise de Surf’s Up — cela aurait suffi à faire entrer la chanson dans la légende. Lorsque la pièce est finalement parue en 1971, elle était oubliée de tous, sauf des quelques chanceux qui l’avaient vue à la télévision. Smiley Smile est devenu la version faite maison de Smile, une sorte de démo en sous-sol, avec des perles planantes comme la séance de spiritisme doo-wop With Me Tonight. Wild Honey marqua un retour formidable à leurs racines rock & roll brutes, un concentré de 24 minutes de plaisir garage. Mais personne ne l’a acheté non plus — Wild Honey est devenu leur plus gros échec commercial à ce jour. Le garçon prodige était devenu un génie brisé.

Désormais des hommes mûrs à barbe, les membres du groupe ont signé avec Sunflower une déclaration adulte et pleine d’âme pour la nouvelle décennie — si soignée qu’on pourrait y voir leur Abbey Road. Sunflower est sorti le dernier jour d’août 1970, Surf’s Up presque exactement un an plus tard — ce qui, à première vue, semblait aller à l’encontre de l’image des Beach Boys. Mais en réalité, c’est parfaitement logique, car ces deux albums parlent de l’après-surf, du moment où il faut avancer, et c’est précisément pour cela qu’ils résonnent encore aujourd’hui. Surf’s Up a enfin révélé la chanson-titre, ainsi que des joyaux hantés comme Long Promised Road et Til I Die. Ce furent les dernières grandes chansons que Brian parvint à achever pendant des années.

Dans les années 1970, Brian est devenu le garçon perdu le plus notoire du rock, reclus dans son manoir, noyé dans une brume de drogues, les stores baissés. Comme il l’a admis plus tard : «J’étais au lit au début des années 1970.» Il portait une robe de chambre derrière le comptoir de son magasin d’aliments naturels, le Radiant Radish. (Le moment fort pour lui : «J’ai appris à utiliser une caisse enregistreuse.») Mais lorsqu’il parvenait à se concentrer sur la musique, il pouvait encore livrer de grandes choses — comme Marcella, un morceau audacieux à la Rolling Stones, inspiré de sa masseuse préférée. Il est revenu en force en 1977 avec The Beach Boys Love You, une curiosité culte prisée des Brianistas les plus dévoués. Il y chante des confessions douloureusement franches dans une voix rauque (et souvent fausse), mais toujours avec son éclat mélodique. Comme il l’a expliqué : «J’ai écrit des chansons qui parlaient de ce que je ressentais dans la trentaine, de la même façon que Pet Sounds reflétait ce que je ressentais dans la vingtaine.»

Il exprime sa solitude d’adulte dans Airplane, I Bet He’s Nice, et dans la touchante et étrange Johnny Carson, où son seul compagnon semble être l’animateur de fin de soirée. I Wanna Pick You Up demeure l’une des plus belles chansons sur la paternité — même si l’on a parfois l’impression que le papa, lui aussi, aurait bien besoin d’une gardienne.

Les années 1980 et 1990 ont été ponctuées de tentatives de retour, avec des résultats inégaux, parfois pas si mauvais. Mais Brian était considéré comme un génie déchu, une âme brûlée. En 1987, pour le numéro du vingtième anniversaire de Rolling Stone, on lui a posé quelques-unes des questions qu’il chantait en 1965 dans When I Grow Up (to Be a Man). Aimait-il toujours les choses qui le faisaient vibrer dans sa jeunesse? «Rire. J’aime rire.» Et lui arrivait-il de regretter ce qu’il avait fait? «Les drogues, a-t-il dit doucement. J’aurais aimé ne pas en avoir pris.» Mais il ne pensait pas avoir encore une place dans l’imaginaire collectif. «Pas vraiment d’identité, non. Juste une voix aiguë. C’est à peu près tout.»

C’est justement ce qui a rendu sa renaissance des années 2000 si bouleversante : il est revenu à la vie créative, composant enfin à nouveau de la musique digne de son nom, sur scène comme en studio. Le spécial télé An All-Star Tribute to Brian Wilson, diffusé en 2001, annonçait son retour en pleine forme. Ce concert de quatre heures fut une soirée inoubliable de dévotion à Brian : Paul Simon chantant Surfer Girl, Elton John qui dansait le twist avec Billy Joel sur Fun, Fun, Fun, les Go-Go’s déchaînées sur Little Honda, et David Crosby hurlant «This is the worst trip I’ve ever been on.» Mais c’est Brian qui a volé la vedette, faisant briller une froide nuit pluvieuse de mars à New York de toute The Warmth of the Sun.

Il est même revenu à son grand projet inachevé de jeunesse : Smile. L’œuvre incomplète la plus mythique du rock, dont les chutes ont été réunies en 2011 dans la boîte The Smile Sessions. Mais la version définitive reste celle qu’il a enfin complétée en 2004, fort et serein, rendant justice à ces chansons dans des moments d’automne sublimes comme Cabin Essence et Surf’s Up. Le sommet : Wonderful, une rêverie de deux minutes sur l’enfance, un morceau si fragile qu’il n’avait jamais eu la voix pour l’interpréter — jusqu’alors. Ce qui fut jadis son échec le plus célèbre est devenu l’un des plus grands triomphes artistiques de sa vie. Good Vibrations, en effet.

Il a continué à revisiter ces chansons pendant des décennies, entendant toujours les nouvelles histoires qu’elles racontaient au fil du temps. Keep an Eye on Summer, un morceau oublié de l’album jetable Shut Down Volume 2 de 1964, a pris tout un nouveau sens quand il l’a chanté sur Imagination en 1998, méditant sur la façon dont le temps s’efface. Dans une entrevue radio de 2018, Al Jardine résumait parfaitement In My Room : «Je pensais que c’était l’histoire personnelle de Brian Wilson sur l’isolement, la solitude et ces sentiments que nous avons tous.»

Il a écrit son dernier classique avec Summer’s Gone, sa chanson finale pour la réunion des Beach Boys en 2012, That’s Why God Made The Radio. C’était un adieu à ses frères perdus Carl et Dennis, mais comme il l’a dit : «C’était aussi un peu Caroline, No, parce que je pensais aux versions plus jeunes de moi-même.» Brian chante en regardant les vagues, peut-être sur la même plage où il chantait The Lonely Sea des décennies plus tôt. «Les vieux amis sont partis, ils ont pris des chemins séparés, chante-t-il. Nos rêves tiennent bon pour ceux qui ont encore tant à dire.»

Summer’s Gone semble résumer toute la saga de Brian Wilson en cinq minutes teintées d’une douce amertume, transformant le chagrin et la solitude en une beauté intemporelle. Les blessures de ses premières années auraient pu le détruire — pourtant, il a trouvé un moyen de les métamorphoser en musique qui sera chantée partout dans le monde tant que des voix existeront. Sa vie aurait pu être une histoire d’horreur — il en a fait une chanson d’amour.

C’est une lourde perte pour tous ceux qui aiment la musique — plus on parle de lui, plus il devient difficile de vivre sans lui. Mais parlons de lui. Nous avons tous la chance de partager le monde qu’il a contribué à créer dans sa musique. Il l’a transformé en un monde où nous appartenons. Bonne nuit et merci, Brian Wilson. Surf’s up, pour toujours.

Ceci est la traduction adaptée d’un article publié par Rolling Stone. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.

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