Ceci est la traduction adaptée d’un article de Nancy Dillon, originalement publié par Rolling Stone le 30 décembre 2024. Nous republions l'article originalement intitulé Jay-Z’s Lawyer Says Jane Doe Rape Claim Too Old to Pursue avec la permission de son autrice. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.
Jay-Z sort un autre tour de sa manche, dans son attaque contre la plaignante anonyme qui affirme que celui-ci l’a violée, en compagnie de Sean ‘Diddy’ Combs, lorsqu’elle était mineure, en septembre 2000.
Après avoir poursuivi l’avocat de la plaignante pour extorsion et avoir nié avec véhémence les accusations dans un long message publié sur X, en plus d’avoir demandé à la cour que la femme révèle son identité, l’avocat du rappeur a déposé de nouveaux documents devant la cour, affirmant qu’il prévoit aussi de contester la plainte sur la base que les allégations de la plaignante remontent à plusieurs décennies et ne remplit tout simplement pas les conditions requises pour être réactivée en vertu de la fenêtre temporelle liée à la loi sur la protection des victimes de violences à motivation sexiste (GMVA) de la ville de New York. Dans sa déposition, l’avocat Alex Spiro a dit que le GMVA n’a pas été mis en loi jusqu’au 19 décembre 2000, soit plus de trois mois après le viol présumé.
«Le GMVA ne peut être appliqué rétroactivement pour créer une cause d’action qui n’était pas disponible à la plaignante au moment en question», a écrit Spiro dans sa lettre à la cour, qui a été obtenue par Rolling Stone. «Une conclusion contraire violerait les droits de la défense tant au niveau fédéral qu'au niveau de l'État.»
La lettre cite un jugement précédent dans lequel un autre juge du District Sud de New York a rejeté une poursuite pour viol déposée par l’ancienne enfant-star Jeanne Bellino contre le chanteur d’Aerosmith, Steven Tyler. Le juge a rejeté cette demande parce qu'elle visait à utiliser la fenêtre de renaissance de la GMVA pour une agression présumée qui aurait eu lieu à Manhattan en 1975, alors que Bellino avait 17 ans et Tyler environ 27 ans. Bellino et la plaignante anonyme qui poursuit Jay-Z ont invoqué la fenêtre GMVA encore ouverte après avoir manqué la date limite d'août 2021 pour déposer des plaintes autrement prescrites en vertu de la loi new-yorkaise sur les enfants victimes.
Dans sa plainte, la dame allègue que Combs et Jay-Z l’ont tous deux violée lors d’une fête privée après la cérémonie des MTV Video Music Awards, le 7 septembre 2000. Âgée de 13 à l’époque, elle affirme avoir réussi à obtenir une invitation pour la fête après avoir discuté avec le chauffeur de limousine de Combs, qui l’aurait présumément invitée car elle «correspondait à ce que cherchait Diddy».
Le 13 décembre, la femme s’est entretenue avec NBC News et a reconnu des incosistences dans son histoire. Après avoir en premier lieu déclarer qu’elle avait discuté avec Benji Madden, de Good Charlotte, lors de la fête, elle a plus tard reconnu qu’elle se trompait peut-être de personne. Cette admission a été faite après qu’un représentant pour Madden ait souligné qu’il était en tournée dans un autre état à ce moment-là et qu’il n’était pas aux VMAs cette année-là. Le père de la femme dit aussi ne pas se souvenir d’être venu la chercher à une station-service suite au viol présumé, comme elle l’affirme. «Alors j’ai fait des erreurs», dit-elle dans une deuxième entrevue. «J’ai pu me tromper en identifiant mal [Madden.]» Elle dit néanmoins qu’elle maintient ses allégations.
Dans sa déposition de lundi, Spiro avance aussi que la plainte ne peut être qualifiée sous les provisions du GMVA car celles-ci ne s’appliquent que sur le territoire de la ville de New York. Or, la propriété où se serait déroulé les événements que la plaignante décrit comme étant «une large résidence blanche avec une allée privée en forme de U» située à environ 20 minutes en voiture du Radio City Music Hall «se serait située à l’extérieur des frontières de la ville de New York. (La poursuite de la plaignante n’indique aucune adresse ou quartier.)
La semaine dernière, le juge responsable du cas a statué que la femme pourrait entamer sa poursuite de manière anonyme, du moins durant «les stades très préliminaires du cas». Le juge a aussi renié à Spiro ses demandes de recevoir des jugements de manière expéditive. «La cour ne hâtera pas le processus judiciaire simplement car la défense le demande», a déclaré la juge Analisa Torres.
Une deuxième lettre envoyée à Torres, Spiro dit avoir compris le message de la cour. Il a retiré sa demande pour un «ordre de préservation des preuves», disant qu’il n’avait reçu qu’un document directement de l’avocat de la plaignante, Tony Buzbee, et qu’il n’avait donc pas besoin que la cour s’implique.
La plaignante anonyme qui poursuit Combs et Jay-Z est l’une de plus de 30 personnes qui allègue des viols de la part de Combs, depuis que son ancienne copine Casandra ‘Cassie’ Ventura l’a d’abord poursuivi pour viol et trafic sexuel en novembre 2023. Cette poursuite a été réglée à l’amiable en moins de 24 heures, mais a ouvert la porte à un déluge d’accusations et une enquête au criminel.
Combs, 55 ans, a été mis en examen en septembre dernier et a plaidé non-coupable à des accusations de trafic sexuel, de conspiration pour racket, et transport dans le but de prostitution. Le magnat des médias a été arrêté à New York le 16 septembre dernier et est depuis en détention. Son procès est prévu en mai. «M Combs a une totale confiance en les faits et l’intégrité du processus judiciaire. En cour, la vérité sera exposée: que M Combs n’a jamais agressé ou traffiqué qui que ce soit- homme ou femme, adulte ou mineur», indiquent les avocats de Combs dans un communiqué.