Ceci est la traduction adaptée d’un article de Jon Blistein, originalement publié par Rolling Stone le 1er octobre 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Nirvana’s ‘Nevermind’ Cover Does Not Constitute Child Pornography, Judge Rules avec la permission de son autrice. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.
Nirvana a de nouveau remporté sa bataille judiciaire entourant la pochette de Nevermind, un juge ayant rejeté la poursuite intentée par Spencer Elden, qui affirmait que la photo de lui nu bébé violait les lois sur la pornographie juvénile.
Dans une décision rendue plus tôt cette semaine, le juge Fernando M. Olguin a conclu que l’image iconique montrant Elden nageant vers un billet d’un dollar accroché à un hameçon ne relevait pas de la définition légale de la pornographie juvénile. Il a comparé la photo à «un cliché familial d’un enfant nu dans son bain», ajoutant qu’elle était «manifestement insuffisante pour conclure à une intention lascive».
Elden, qui avait quatre mois au moment de la prise de vue, a déposé sa poursuite en 2021, à 30 ans. Celle-ci avait été rejetée en 2022 après qu’Olguin eut jugé qu’il avait attendu trop longtemps pour agir en civil. Mais une cour d’appel avait renversé cette décision à la fin de 2023, lui permettant de relancer sa cause.
Cette fois, la décision d’Olguin s’attaque directement aux allégations de pornographie juvénile. Le juge a rappelé que les tribunaux doivent appliquer plusieurs critères — établis dans l’affaire United States vs. Dost — pour déterminer si une image de mineur relève de la pornographie. Ces critères incluent le fait que le point focal soit ou non les organes génitaux, que la pose ou l’attitude soit sexuellement suggestive, et que l’image soit «destinée à provoquer une réaction sexuelle chez le spectateur».
Concernant la pochette de Nevermind, Olguin a conclu que «ni la pose, ni le point focal, ni le contexte ne suggèrent la présence d’une conduite sexuellement explicite». Et d’ajouter: «Hormis le fait que le demandeur apparaissait nu, aucun des critères Dost ne rapproche l’image du champ d’application des lois sur la pornographie juvénile.»
Le juge a aussi relevé la présence des parents d’Elden lors de la séance photo, le lien d’amitié entre eux et le photographe Kirk Weddle, ainsi que le fait qu’Elden avait déjà «embrassé et tiré profit de son apparition sur la pochette». Il a notamment rappelé qu’il avait été payé pour recréer la photo, vendu des autographes, adopté le surnom de «Nirvana baby», tatoué Nevermind sur sa poitrine et envoyé à Weddle une carte de remerciement illustrée de la pochette.
«Les gestes du demandeur au fil du temps cadrent mal avec ses allégations voulant que la pochette constitue de la pornographie juvénile et qu’il ait subi de graves préjudices en conséquence», a écrit Olguin.
L’avocat de Nirvana, Bert Deixler, s’est réjoui de la décision dans un communiqué transmis à Rolling Stone: «Nous sommes heureux que la Cour ait mis fin à cette cause sans fondement et libéré nos clients de la stigmatisation engendrée par de fausses accusations.»
De leur côté, les avocats d’Elden ont affirmé «respectueusement en désaccord» avec le jugement et ont annoncé leur intention de porter la cause en appel. «Tant que l’industrie du divertissement privilégiera les profits au détriment de la vie privée, du consentement et de la dignité des enfants, nous poursuivrons nos efforts de sensibilisation et de responsabilisation», a déclaré James R. Marsh du cabinet Marsh Law Firm.