Ceci est la traduction adaptée d’un article de Cheyenne Roundtree et Nancy Dillon, originalement publié par Rolling Stone le 4 août 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Young Thug Released From Jail After Pleading Out of RICO Case avec la permission de ses autrices. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.
Sean «Diddy» Combs a essuyé un second refus concernant sa demande de remise en liberté en attendant sa sentence. Un juge fédéral a statué que le magnat du hip-hop n’avait pas démontré qu’il ne représentait pas un risque de fuite ni un danger pour la communauté.
«Augmenter le montant de la caution ou imposer des conditions supplémentaires ne change rien à l’analyse, compte tenu des circonstances et du lourd fardeau de preuve qui incombe à Combs», a écrit le juge de district Arun Subramanian dans une décision de deux pages obtenue par Rolling Stone. Il rappelle que Combs et ses avocats ont reconnu, lors du procès criminel, que l’artiste avait un passé de violence dans ses relations personnelles. «Ce type de violence, qui survient à huis clos… ne peut être encadré par des conditions», écrit Subramanian, reprenant ses propos tenus en cour le 2 juillet. «Ce motif à lui seul suffit pour rejeter la demande.»
Âgé de 55 ans, Combs tente depuis son arrestation en septembre dernier d’obtenir sa libération du Metropolitan Detention Center de Brooklyn. Il a renouvelé sa requête après avoir été acquitté en juillet, à Manhattan, des chefs les plus graves portés contre lui, dont complot de trafic sexuel et racket. Il a toutefois été reconnu coupable de deux accusations moindres de transport dans le but de se livrer à la prostitution. Le juge Subramanian avait alors décidé qu’il resterait détenu jusqu’à sa sentence prévue le 3 octobre.
Les avocats de Combs soutiennent que le père de sept enfants devrait pouvoir attendre son audience avec sa famille. La semaine dernière, ils ont présenté une nouvelle demande de libération, invoquant des «circonstances exceptionnelles». Ils ont notamment proposé un plan de caution de 50 millions $, évoqué les conditions difficiles à l’établissement de détention, et remis en question l’application de la Mann Act dans ce dossier. Parallèlement, ils ont demandé que la condamnation soit annulée ou qu’un nouveau procès soit ordonné pour les seules accusations liées à la prostitution.
Dans sa nouvelle décision, le juge Subramanian a rejeté ces arguments. «Combs pourra plaider à la sentence que les preuves doivent être relativisées et que les faits en cause relèvent d’un contexte de “libertinage consenti” entre adultes faisant appel à des escortes. Le gouvernement soutient au contraire que Cassie Ventura et Jane ont été battues, menacées, manipulées et contraintes par Combs», écrit-il. «Cela place l’affaire en dehors des rares exceptions prévues par la loi pour justifier une libération avant sentence.»
Le juge ajoute que les autorités carcérales ont veillé à la sécurité de Combs, même lors d’un incident impliquant une menace de violence par un autre détenu. Rolling Stone a contacté les représentants de Combs pour obtenir plus de détails.
Avant la décision, les avocats ont transmis de nouveaux documents pour tenter de rassurer le juge au sujet du tempérament de leur client. Ils affirment que, depuis la fin de sa relation avec Ventura en 2018, Combs n’a fait preuve de violence qu’à une seule reprise, lors d’un incident avec son ex-compagne Jane en juin 2024.
Les procureurs ont contesté cette version, la qualifiant de «totalement fausse». Selon un document partiellement caviardé, Combs se serait rendu coupable de plusieurs actes violents entre 2018 et 2024. Rolling Stone rappelle que Gina Huynh, une autre ex-compagne, avait déclaré en 2018 que Combs l’avait traînée au sol par les cheveux après l’avoir projetée, puis qu’il l’avait frappée au ventre lors d’une crise de jalousie.
Huynh a récemment transmis une lettre au juge pour appuyer la libération de Combs, confirmant être identifiée comme Victime-3 dans l’acte d’accusation. Elle n’a toutefois pas été appelée à témoigner. Avant le début du procès, les procureurs avaient indiqué ne pas être en mesure de la localiser.
Son nom a néanmoins été cité à plusieurs reprises au procès. Ventura et Jane ont reconnu que sa relation avec Combs avait causé des tensions. Le jury a aussi entendu que Combs aurait lancé des pommes décoratives à Huynh. En 2015, son ancien chef de la sécurité l’aurait même mis en garde contre les risques d’incarcération si des informations circulaient sur un épisode de violence entre eux.
Dans sa lettre, Huynh ne revient pas sur les accusations passées, mais évoque plutôt une évolution du comportement de Combs. «Des erreurs ont été commises, mais il a voulu les reconnaître et changer», écrit-elle. «Il a fait des efforts visibles pour devenir une meilleure personne. À la fin de notre relation, il faisait preuve d’amour, de patience et de douceur. À ma connaissance, il n’a pas été violent depuis plusieurs années et il met sa famille en priorité.»
Combs espère maintenant une peine minimale de 27 mois, incluant les 11 mois déjà purgés. Les procureurs réclament au moins 51 mois selon leur interprétation des directives de sentence.
Par ailleurs, une possible voie de contournement circule. Son entourage explore plusieurs options, dont un appel ou une grâce présidentielle. Rolling Stone rapportait la semaine dernière que des proches de Combs ont relancé leurs efforts pour obtenir une grâce de Donald Trump, misant sur son acquittement partiel. Trois sources affirment que des sommes importantes auraient été évoquées auprès d’alliés de Trump pour faciliter cette démarche.