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Le «groupe» Velvet Sundown admet être une «supercherie artistique»

Le mystérieux groupe, qui cumule des centaines de milliers d'auditeurs mensuels, utilise l'IA générative Suno.

Le «groupe» Velvet Sundown admet être une «supercherie artistique»
Velvet Sundown

Ceci est la traduction adaptée d’un article de David Browne et Brian Hiatt, originalement publié par Rolling Stone le 3 juillet 2025. Nous republions l'article originalement intitulé AI ‘Band’ the Velvet Sundown Used Suno, Is an ‘Art Hoax,’ Spokesperson Admits avec la permission de ses auteurs. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.

The Velvet Sundown, un «groupe» évidemment fictif devenu viral après avoir mystérieusement cumulé plus de 500 000 auditeurs mensuels sur Spotify, a eu recours à la plateforme d’IA générative Suno pour créer ses chansons et se considère comme une «supercherie artistique», révèle un porte-parole à Rolling Stone. Sur leur compte X, le «groupe» a nié à plusieurs reprises et avec insistance toute utilisation d’IA après que plusieurs médias se sont interrogés sur leur popularité soudaine, mais Andrew Frelon, porte-parole pseudonyme et «membre auxiliaire», admet aujourd’hui: «C’est du marketing. C’est du trolling. Avant, personne ne se souciait de ce qu’on faisait et là, soudainement, on parle à Rolling Stone, donc est-ce que c’est mal?»


«Personnellement, je m’intéresse aux canulars artistiques», poursuit Frelon. «Les Leeds 13, un groupe d’étudiants en art au Royaume-Uni, ont, genre, fabriqué de fausses photos d’eux en train de dépenser leur bourse à la plage ou un truc du genre, et ça a fait un scandale énorme. Je trouve ce genre de trucs fascinant.… On vit dans un monde où les choses fausses ont parfois plus d’impact que les vraies. C’est détraqué, mais c’est la réalité actuelle. Alors est-ce qu’on doit ignorer cette réalité? Est-ce qu’on doit ignorer les choses qui existent quelque part entre le vrai et le faux ou qui mélangent un peu les deux? Ou est-ce qu’on doit plonger là-dedans et en faire, genre, le nouveau langage natif d’internet?»

Au début de la conversation téléphonique mardi matin, Frelon soutenait que l’IA avait uniquement servi à «réfléchir» la musique, puis il a reconnu avoir utilisé Suno mais «pas sur le produit final», avant d’admettre qu’au moins certaines chansons («je ne dirai pas lesquelles») ont été générées par Suno. «Je ne l’ai encore admis à personne», dit-il. Il reconnaît aussi avoir eu recours à la fonction «Persona» de Suno — la même que Timbaland utilise pour son controversé projet TaTa — afin d’assurer une cohérence vocale entre les morceaux, tout en continuant de nier que ce soit le cas pour toutes les pistes.

Certains observateurs soupçonnent une manipulation de playlists pour gonfler l’auditoire Spotify de Velvet Sundown, mais Frelon esquive. «Je ne gère pas le back-end Spotify, donc je ne peux pas vraiment vous dire comment ça s’est passé», répond-il. «Je sais qu’on s’est retrouvés sur des playlists qui ont des tonnes d’abonnés et que ça a en quelque sorte déboulé à partir de là.» Ont-ils eux-mêmes injecté leur musique dans des playlists pour accélérer le processus? «Je n’ai pas de réponse à vous donner là-dessus parce que je ne suis pas impliqué, dit-il. Et je ne veux pas dire quelque chose qui n’est pas vrai.»

Le mystère Velvet Sundown a commencé en juin, lorsque deux albums du «groupe» sont apparus sur Spotify, Amazon Music, Apple Music et d’autres plateformes. Un groupe dont personne n’avait jamais entendu parler, sans la moindre empreinte numérique, qui revendiquait des centaines de milliers d’auditeurs pour une musique décrite comme un mélange de «textures psychédéliques des années 70, de pop alternative cinématographique et de soul analogique rêveuse».

Mais tout cela était-il réel? Les morceaux, comme «Dust on the Wind», sonnaient comme des reproductions génériques de rock des années 70 et les «photos» du groupe affichaient clairement l’esthétique artificielle propre aux contenus générés par IA. Sur Reddit, deux internautes ont qualifié le projet de «groupe complètement fake»; le musicien et chroniqueur Chris Dalla Riva a remis en question leur existence sur TikTok; et la plateforme Deezer a souligné que «certains morceaux de cet album pourraient avoir été créés à l’aide de l’intelligence artificielle». Le site Music Ally a déterminé que la plupart des playlists Spotify qui contenaient le groupe provenaient de seulement quatre comptes — et personne n’a su expliquer comment leur catalogue s’est retrouvé dans une playlist évoquant la guerre du Vietnam.

En début de semaine, le «groupe» a contre-attaqué sur X, qualifiant de «complètement débile» le fait que des «soi-disant journalistes» «continuent de propager la théorie paresseuse et infondée selon laquelle Velvet Sundown serait généré par IA, sans aucune preuve.… Ce n’est pas une blague. C’est notre musique, composée lors de longues nuits moites dans un bungalow exigu en Californie, avec de vrais instruments, de vrais cerveaux et une vraie âme.» («Alors passez à la télé en direct», a répondu un internaute. «Prouvez-le, faites une vraie vidéo», a renchéri un autre.)

Spotify, de son côté, n’a aucune règle contre la musique créée par IA. Selon Glenn McDonald, ancien «alchimiste des données» chez Spotify, «les faux auditeurs étaient un plus gros problème que la fausse musique. Peut-être que la tendance s’est inversée.» Il estime que l’algorithme de Spotify, désormais davantage piloté par IA, favorise l’émergence d’artistes fictifs en sélectionnant des morceaux selon leurs caractéristiques sonores plutôt que leur ancrage dans des communautés humaines réelles.

En combinant ces facteurs, McDonald estime que cela «accentue la dimension aléatoire du système, ce qui réduit les barrières à l’émergence de faux groupes. La plupart des groupes fictifs resteront invisibles, évidemment, mais il n’y a aucune protection contre leur succès éventuel. Et d’un point de vue commercial, il n’est même pas sûr que Spotify considère cela comme un problème.» (Spotify a refusé de commenter.)

Pour un vétéran du milieu A&R, l’engouement autour de Velvet Sundown «vient du fait que c’est généré par IA, pas parce que la musique est bonne. Ça ne sonne pas authentique. Mais il est évident qu’on finira par avoir un vrai hit créé par IA. Pas sûr que ça engendrera un artiste durable, mais il y aura une chanson que le public adorera. Quand on révélera que c’est généré par IA, tout le monde s’en fichera parce qu’ils aimeront la chanson.»

Frelon, lui, estime que les amateurs de musique doivent accepter les outils d’IA et qualifie la peur ambiante de «totalement exagérée». «Je respecte le fait que les gens aient des émotions fortes là-dessus», dit-il. «Mais je pense que c’est important de permettre aux artistes d’expérimenter les nouvelles technologies et de ne pas leur tomber dessus juste parce qu’ils utilisent ou n’utilisent pas un programme. Les gens croient qu’il faut plaire à tout le monde et suivre les règles. Mais ce n’est pas comme ça que la musique et la culture avancent. La musique et la culture progressent grâce à des expériences bizarres, parfois ça marche, parfois non. Et c’est dans cet esprit qu’on [fonctionne].»

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Que l’on l’admire ou qu’on le déteste, Drake ne montre aucun signe de ralentissement. Après avoir essuyé une défaite marquante lors de la grande «guerre civile du rap» de l’an dernier, il reconstruit méthodiquement son image, rallie ses fans et multiplie les initiatives pour regagner du capital sympathie. Bien avant le diss track dévastateur de Kendrick Lamar, Not Like Us — désormais au centre d’un litige judiciaire probablement mal avisé —, Drake était déjà l’une des plus grandes stars de la planète, rivalisant seulement avec Taylor Swift (il le rappelle d’ailleurs sur Red Button, tiré de For All The Dogs: Scary Hours Edition). Cette stature mondiale lui a permis de rebondir plus facilement: d’abord avec $ome $exy $ongs 4 U, son projet collaboratif avec PartyNextDoor, qui a donné le succès Nokia, puis avec une série de concerts en Australie et en Europe, incluant une prise de contrôle remarquée du Wireless Festival à Londres, où il a invité Lauryn Hill, Fakemink et Rema.

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