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Speed porte le flambeau du hardcore australien

En restant fidèle à ses racines et sa scène locale, le groupe s’est attiré un succès planétaire.

Speed porte le flambeau du hardcore australien
James Hartley

Même si vous n’êtes pas impliqué dans le hardcore, il y a de ces moments qui transcendent les styles et les genres. Comme le fameux moment «What the fuck is up, Denny’s» de Live Without, le groupe australien Speed a lui aussi vécu son instant viral cette année. Des vidéos de performances enflammées de leur single The First Test ont explosé sur TikTok, mais ce n’est pas que l’énergie déchaînée qui a captivé le public : c’est la flûte traversière, jouée par le leader Jem Siow, qui a fasciné des centaines de milliers de curieux.

Formé il y a seulement quatre ans, Speed a littéralement accéléré le rythme. Avec seulement deux EPs et un album studio sous la ceinture, le groupe est rapidement devenu la référence du hardcore en Australie, emportant avec lui l’industrie tout entière.


«L’ampleur que ce groupe, et la scène hardcore australienne, a pris, personne ne pouvait s’y attendre», dit Jem Siow. «Quand on a commencé Speed, et qu’on a chacun décidé de mettre fin à nos autres groupes pour s’impliquer à fond dans celui-ci, la scène était presque morte. On voulait former un groupe qui serait par Sydney, pour Sydney, et s’assurer qu’il continuerait à y avoir des shows de hardcore. On voulait être un groupe dont l’Australie pourrait être fière.»

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Lorsque je rencontre Jem sur la terrasse des Foufounes Électriques, on sent que le pari est réussi. La file pour le spectacle de ce soir-là ne fait que s’allonger, même si le groupe a joué MTelus il y a à peine deux mois. Speed viennent aussi tout juste d’apprendre qu’ils sont nommés pour trois Prix Aria, équivalent australien des Grammys, dont meilleur artiste et meilleur album hard rock/heavy metal.

C’est paradoxal, mais d’une certaine manière, c’est de revenir aux bases qui fait toute la modernité et le côté unique de Speed. «On savait en partant le groupe que la plupart des gens en Australie n’avaient aucune littératie du hardcore. Alors ce qu’on fait est très intentionnel: on essaie de développer la scène hardcore DIY de Sydney. On veut que tout le monde qui nous voie comprenne que Speed, comment on opère et comment on se comporte, c’est dans l’esprit et l’éthos de la culture hardcore.»

Depuis, le groupe a transcendé la scène locale qu’elle a aidé à raviver, collaborant notamment avec des marques comme Nike et faisant le tour du monde avec des groupes établis comme Knocked Loose et Turnstile. Leur approche inclusive et lisible du hardcore, un style connu pour être sectaire, leur a attiré une horde de fans dédiés à travers la planète. Comme leur approche, leur son est à l’image du hardcore avec tous ses codes: agressif, intuitif, et primal. Sans tomber dans le easycore, leurs chansons restent plus accessibles que beaucoup de groupes du genre.

Il y a chez Speed du groove, et une positivité infectieuse qui ne peut laisser personne indifférent, comme en témoignait l’importante et enjouée foule entassée dans le club ce soir-là.

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«Ce groupe a été conçu comme une expérience, je voulais en quelque sorte prouver que n’importe qui pouvait jouer du hardcore. Je voulais être dans un band avec mon frère, Aaron, donc il a appris à jouer de la basse juste pour être dans Speed. Il ne sait jouer que nos chansons, et même là il ne sait pas toutes les jouer!», m’explique le vocaliste, qui a étudié la flûte classique, se rendant même au Conservatoire de musique de Sydney, avant de devenir enseignant.

«J’ai eu cette dualité toute ma vie, où d’un côté je suis un gars de hardcore, et de l’autre un joueur de flûte classique. J’ai toujours cru que si les gens du Conservatoire apprenaient que j’étais dans un band, ou vice-versa, ils ne comprendraient pas, et que je n’aurais jamais de succès dans une scène ou l’autre.»

C’est entre autres cette dualité qui explique leur moment viral: il rêvait d’un jour trouver une manière d’intégrer la flûte dans une de leurs chansons. L’occasion est venue avec The First Test, où la structure avait été pensée pour que chaque instrument ait son moment de solo, dans le breakdown. C’est la magie de ce genre: il est basé autour d’une liberté totale et d’une confiance en soi, et sa communauté, inextinguible.

«C’était aussi ça, l’autre partie de l’expérience qu’est Speed, d’avoir un projet qui aiderait à mieux nous connaître nous-même. Dans les groupes dans lesquels j’étais auparavant, et la personne que j’étais, je trouvais que je faisais les choses pour cocher certaines cases dans la perception que les gens pouvaient avoir de moi», dit Siow. «Je me disais qu’il fallait que j’agisse ou que je m’habille d’une certaine manière pour que les gens trouvent mon band cool. Mais avec Speed, what you see is what you get

En revenant aux bases et en offrant la version la plus sincère d’eux-mêmes possible, Speed sont devenus le porte-étendard mondial de la scène locale qu’ils ont essayé de raviver.

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Le chanteur avait une présence scénique électrisante et imprévisible, ainsi qu’un sens de l’humour sec qui lui a valu l’affection de hordes de fans. Son énergie fébrile a contribué à transformer les hymnes qu’il chantait — Iron Man, Paranoid et Crazy Train — en incontournables des stades. Membre fondateur de Black Sabbath, il a contribué à établir les fondations du heavy metal, tout en restant humble quant à sa place dans l’histoire de la musique. Il connaissait ses limites, parlait ouvertement de ses dépendances, et cherchait toujours à s’améliorer. Il incarnait l’outsider pour qui tout le monde voulait prendre parti.

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