Skip to content
Recherche

Pup livre un pop-punk bien affirmé sur «Who Will Look After the Dogs?»

Le groupe torontois livre un cinquième album studio en carrière.

Pup livre un pop-punk bien affirmé sur «Who Will Look After the Dogs?»
Vanessa Heins

Ceci est la traduction adaptée d’un article de Rob Sheffield, originalement publié par Rolling Stone le 2 mai 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Pup Deliver Life-Affirming Pop-Punk on ‘Who Will Look After the Dogs?’, avec la permission de son auteur. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.

«If you give me another chance, I’m probably gonna fuck it up anyway»: difficile de faire preuve d’une plus grande lucidité envers soi-même. Le groupe punk torontois Pup, actif depuis plus d’une décennie, en est maintenant à son cinquième album, Who Will Look After the Dogs?. Douze ans après un premier disque aussi frénétique qu’irrévérencieux, le groupe fonce toujours tête baissée dans ses morceaux à grand renfort de guitares saturées, tandis que les répliques narquoises de Stefan Babcock se transforment souvent en refrains braillés en chœur, façon camaraderie de sous-sol. Sauf que cette fois, Pup s’attaque à des émotions franchement plus adultes. Babcock donne voix à un certain désarroi générationnel lorsqu’il lance: «Always feeding on the rotting corpse of goodwill and what’s left of humanity/What the fuck is wrong with me?»


Lors de leur précédent album, The Unraveling of PUPTheBand (2022), les musiciens semblaient vouloir montrer qu’ils savaient évoluer, mûrir, sans renier leur ADN. On y trouvait notamment Four Chords, une chanson aussi hilarante que lucide sur leurs propres limites en tant que musiciens. Mais cette fois, ils n’ont plus besoin de prouver quoi que ce soit. Avec Who Will Look After the Dogs?, enregistré avec le réputé producteur John Congleton, Pup plonge tête première dans la crise existentielle de Babcock : ruptures, épuisement, amis qui se marient et ont des enfants pendant que lui reste à l’écart. Hallways résume bien le ton de l’album; un banger punk-pop à grande vitesse, avec une touche étrangement lumineuse. «I’m losing the will to keep dragging on», hurle-t-il, avant de conclure, résigné: «But I can’t die yet because who will look after the dog?»

Get Dumber, un duo avec leur ami de longue date Jeff Rosenstock, est une ode à l’amitié entre losers — à ce réconfort pervers de pouvoir se plaindre ensemble de sa propre médiocrité. Et même une chanson d’amour trouve sa place sur le disque: dans Olive Garden, Babcock propose un rendez-vous romantique improbable. «Let’s meet at the Olive Garden/It’s been too long/Last time your Grandma was in a coffin/It was weird to talk.»

D’un morceau à l’autre, les émotions vont de No Hope à Hunger 4 Death en passant par Shut Up. Mais malgré l’humour noir et l’autodérision constante — le nom du groupe étant un acronyme inventé pour «pathetic use of potential», une remarque faite par la grand-mère de Babcock —, il reste toujours une forme de chaleur dans leur musique. Même dans leurs moments les plus sombres, Pup réussit à insuffler un sentiment libérateur. Comme Babcock l’expliquait jadis à Rolling Stone: «De jouer des chansons super le fun, intense, à haute intensité à propos de trucs misérables est une manière cathartique, productive et amusante de composer avec toutes ces émotions négatives». Et le groupe prouve encore une fois qu’un bon sens de l’humour peut rendre les moments difficiles un peu plus supportables.

Plus de nouvelles

Ravissante soirée sous les étoiles avec l’Orchestre Métropolitain

Yannick Nézet-Séguin et l'OM en performance au pied du mont Royal

Tam Photography - Orchestre Métropolitain

Ravissante soirée sous les étoiles avec l’Orchestre Métropolitain

C’est une tradition depuis maintenant dix ans. Chaque été, l’Orchestre Métropolitain (OM) et son chef, Yannick Nézet-Séguin, offrent un grand concert gratuit en plein air à Montréal. Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées au pied du mont Royal mercredi soir pour profiter d’une formidable soirée qui a fait résonner des œuvres de compositeurs éclectiques.

Les musiques choisies, allant de l’icône russe Igor Stravinsky à la remarquable oubliée française Augusta Holmès, en passant par le Québécois Hector Gratton et l’Allemand Félix Mendelssohn, ont ratissé large, faisant traverser une gamme d’émotions, entre orchestrations épiques et instrumentations tout en retenue. Un programme habilement conçu.

Keep ReadingShow less
Mariage harmonieux entre Beck et l’Orchestre Métropolitain
Miikka Skaffari/Getty Images

Mariage harmonieux entre Beck et l’Orchestre Métropolitain

Avec son éternelle allure de gamin frêle, même à 55 ans, Beck semble toujours prendre un malin plaisir à monter sur scène. Mercredi soir, il a offert une performance énergique et incarnée en compagnie de l’Orchestre Métropolitain (OM), sous la direction du chef Edwin Outwater. En revisitant son répertoire éclectique en mode orchestral, l’artiste emblématique de la génération X a donné une amplitude inégalée à ses compositions, les plus festives comme les plus introspectives.

Dans le cadre de cette tournée, Beck revisite ses chansons en compagnie de différents orchestres locaux. Après s’être produit mardi soir à New Haven, au Connecticut, avec le Westville Philharmonic et mercredi à Montréal avec l'OM, il montera sur scène vendredi et samedi dans la Ville Reine avec l’Orchestre symphonique de Toronto.

Keep ReadingShow less
Ozzy Osbourne fait des adieux tonitruants lors du spectacle «Back to the Beginning»
Dia Dipasupil/Getty Images for The Rock and Roll Hall of Fame

Ozzy Osbourne fait des adieux tonitruants lors du spectacle «Back to the Beginning»

«Que la folie commence!» a rugi un Ozzy Osbourne malicieux depuis son trône orné de chauves-souris et de crânes, devant un Villa Park plein à craquer, à Birmingham, en Angleterre. Le Prince des Ténèbres foulait enfin la scène après qu’un marathon de groupes de metal légendaires eut rendu hommage à sa vie et à son œuvre tout au long de la journée, dans le cadre du concert Back to the Beginning de Black Sabbath, le samedi 5 juillet.

Mais à Birmingham, l’été de Sabbath battait déjà son plein depuis plusieurs semaines. La fière ville natale du heavy metal avait déroulé le tapis pourpre pour le retour à la maison de ses fils les plus célèbres. Les pubs étaient décorés de ballons et de drapeaux violets, des murales s’affichaient partout où l’on posait les yeux, et les gens se promenaient en habits d’Ozzy, envahissant les rues avec leurs t-shirts élimés et leurs vestes en jean. Pour les fans de metal venus des quatre coins du monde, c’était l’équivalent d’une finale de Coupe du monde.

Keep ReadingShow less
Comme un vent de renouveau au Festival en chanson de Petite-Vallée
Photos: Alexandre Cotto

Comme un vent de renouveau au Festival en chanson de Petite-Vallée

L’émotion était palpable jeudi soir entre les murs flambants neufs ornés de boiseries et de fenêtres avec vues sur le fleuve du nouveau Théâtre de la Vielle Forge. Huit ans après avoir été emporté par les flammes, le cœur battant du Festival en chanson de Petite-Vallée a été inauguré avec la tenue d'un grand spectacle rassemblant dix artistes de talent, dont Michel Rivard, Klô Pelgag, Marie-Pierre Arthur et Patrice Michaud.

Après près de 45 minutes d’allocutions protocolaires rappelant à quel point la réouverture de ce «symbole, ce point d’ancrage», comme l’a décrit la mairesse de Petite-Vallée, Monika Tait, est événementielle, la musique a enfin pu commencer.

Keep ReadingShow less
Le meilleur du festival BleuBleu: P’tit Belliveau, Édith Butler, Klô Pelgag et plus encore

Le meilleur du festival BleuBleu: P’tit Belliveau, Édith Butler, Klô Pelgag et plus encore

Le festival BleuBleu se démarque par son emplacement idyllique au bord de la baie des Chaleurs, en Gaspésie, par sa programmation musicale riche et variée et par son ambiance décontractée des plus agréables. Malgré le temps frais et pluvieux, cette septième édition de l’évènement a donné lieu à d’excellentes performances, à de formidables révélations et à des reprises éclectiques allant de Nickelback à Jean Leloup en passant par La compagnie créole. En voici les meilleurs moments.

Keep ReadingShow less