Skip to content
Recherche

«Sept»: Marie-Mai, entre ombre et lumière

Avec ce septième album, la superstar québécoise revient sur ses 20 ans de carrière.

«Sept»: Marie-Mai, entre ombre et lumière

Marie-Mai fait son grand retour aujourd'hui avec Sept, son septième album, cinq ans après la sortie de Elle et moi. Cet album, né d'une collaboration étroite avec le réalisateur Lucas Liberatore, a été conçu au cours de la dernière année et demie, une période de création plus longue qu’à l’habitude pour l’artiste, qui a dû revoir son horaire en conséquence de ses nombreuses autres obligations, notamment en tant qu’animatrice télé.

Pour l’écrire, Marie-Mai s’est entouré d’une solide équipe de collaborateurs, dont Claire Ridgely, Betta Lemme, Clément Langlois-Légaré et Adel Kazi-Aoual (alias Pops and Poolboy, connus pour leur rôle dans Clay and Friends), ainsi que Nate Ferraro, Rêve et Jean-Pascal Langlois. Le résultat est un album éclectique, mêlant pop, ballades et une bonne dose d’électro.


L’amour des mots est un thème qu’elle évoque souvent au cours du projet. «J’appelle ça ma ‘zone laser’. Quand j’écris, c’est tellement précis: la seule chose que je vois c’est le mot sur la page et la banque de mots dans ma tête. C’est comme faire de la plongée sous-marine et être capable de respirer sous l’eau avec mes propres poumons. Je me sens tellement bien, c’est ma zone préférée», dit la chanteuse.

L’album, conçu alors que Marie-Mai fête ses 40 ans, est le reflet d’un cheminement personnel, où la musicienne jette un regard rétrospectif sur sa vie et cette carrière qu’elle mène depuis maintenant 20 ans. Après s’être fait connaître pour son passage à Star Académie il y a deux décennies, l’artiste et animatrice est aujourd’hui l’une des célébrités les plus adulées de la province. Mais ça ne veut pas dire que son cheminement a été sans embûche: être aussi visible veut aussi dire être une cible facile. Sur Je le berce dans mes bras, par exemple, elle aborde ses détracteurs: «Quand l’ennemi ne fait plus son effet, il se tait. Pour le vaincre à son propre combat, je le berce dans mes bras.»


«Mon public est extrêmement bienveillant avec moi. Mais il y a parfois une dichotomie entre l’image que les gens peuvent avoir de moi et qui je suis vraiment. Mon public me comprend, et a évolué. Mais le reste des gens décident de voir ce qu’ils ont envie de voir quand ils me regardent», dit-elle. «Si tu veux me voir comme étant la fille qui porte des vêtements extravagants, tu vas voir ça. Mais moi, mon coeur mes valeurs et qui je suis n’est pas impacté par les vêtements que je porte. Je ne change pas selon ce que j’ai sur le dos. Je me fais beaucoup aimer comme je fais beaucoup juger, ça fait partie de la game

Sur C’est la vie, un morceau lumineux composé avec Betta Lemme, la chanteuse part en quête du bonheur et de la paix intérieure. Marie-Mai y trouve un équilibre entre méditation, sérénité et le quotidien parfois tumultueux. Cette chanson incarne en musique et en paroles l’optimisme et la résilience, avec un beat minimal et puissant.

D'autres titres, comme Sur le plancher, la voient donner dans l’électro-pop très actuelle. Fruit d’une collaboration avec Hubert Tremblay et Nate Ferraro, elle trouvera sans aucun doute sa place sur plusieurs playlists de party, et semble taillée pour être un incontournable lors de ses futurs concerts.

Elle aborde par ailleurs abordant des thèmes plus délicats, comme dans la chanson Combien de temps, où Marie-Mai montre une facette encore plus vulnérable de son art. Inspirée par sa propre expérience personnelle, elle y traite du deuil périnatal, et dit de la chanson que «quand je l’écoute, je viens encore les yeux pleins d’eau». Elle trouve ici habilement un moyen d’exprimer la douleur, tout en trouvant des mots d’espoir, de façon poignante et sincère.

«Je suis vraiment meilleure à exprimer mes émotions à travers l’écriture qu’en en parlant. Souvent, je ne sais même pas de quoi la chanson va parler tant que je n’ai pas entendu l’arrangement», dit Marie-Mai. «Il y a quelque chose d’intangible que je ne contrôle pas totalement, je laisse l’inspiration faire ce qu’elle a à faire.»

Sept se clôt sur une note de sagesse et de gratitude avec Conte de fée, une chanson qui résume essentiellement toute l’expérience accumulée par l’artiste au fil des ans. Coécrite avec Claire Ridgely, Marie-Mai y exprime sa reconnaissance pour les hauts et les bas qu’elle a traversés, soulignant que même les périodes les plus difficiles ont contribué à la forger en tant qu’artiste et en tant que femme.

Sept se présente comme une œuvre accomplie, où chaque chanson semble profondément personnelle et universelle à la fois. Après vingt ans de carrière, Marie-Mai prouve qu’elle sait encore se renouveler, tout en restant fidèle à ce qui a fait d’elle l’une des plus grandes stars de la scène musicale québécoise.

Plus de nouvelles

FME 2024: les moments forts
Photo: Dominic McGraw

FME 2024: les moments forts

Le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue a une fois de plus prouvé que c’est l'un des rendez-vous musicaux incontournables du Québec. Fidèle à son habitude, l'événement a offert une programmation variée qui a pu ravir les mélomanes de tous horizons.

Chaque année depuis 22 ans, la ville de Rouyn-Noranda, d’habitude plutôt tranquille, devient bouillonnante d’énergie et de cultures, alors que les artistes et professionnels d’industrie d’ici et d’ailleurs bravent les heures et la route pour aller y découvrir ce qui se fait de mieux en musique émergente.

Keep ReadingShow less
Rolling Stone a un nouveau système de notation des albums

Rolling Stone a un nouveau système de notation des albums

Comme toutes les publications, Rolling Stone a eu son lot d’idées innovantes, mais qui sont mal passées. Comme en 1968, quand on a distribué gratuitement aux lecteurs des pinces à joints, ou quand on a mis Blind Melon sur notre couverture, complètement nus, en 1993. Ce qui est important, c’est qu’on a compris et appris de nos erreurs (la plupart du temps). Il n’y a jamais eu de cuiller à coke avec le logo Rolling Stone, et on n’a jamais tenté une couverture semi-érotique avec Yello Mollo.

Récemment, on est passé par un processus d’apprentissage similaire, avec notre système de critiques d’albums. C’est un peu inside baseball, vous nous en excuserez, mais ça vaut la peine de vous l’expliquer, par souci de transparence. Pendant des décennies, Rolling Stone a utilisé un système d’étoiles pour noter les albums. Un album classique recevait cinq étoiles, un excellent album en recevait quatre, et ainsi de suite jusqu’à une étoile, qui représente un effort médiocre.

Keep ReadingShow less
Avec son nouvel album MILITIA, Kroy est fin prête pour le combat

Avec son nouvel album MILITIA, Kroy est fin prête pour le combat

Difficile de croire que ça fait déjà huit ans qu’on a eu droit àSCAVENGER,, le premier effort solo de Kroy. Cette entrée remarquée de la musicienne, que l’on connaissait jusque-là pour son travail avec Milk & Bone, nous a introduit à son style de trip-pop particulier, où la noirceur et la clarté dansent lascivement au lieu de se battre.

Ce vendredi, elle nous offre MILITIA, un album qui se penche sur les vicissitudes de sa vingtaine. Ce projet, né d’un long processus créatif qui s'est étalé sur près d’une décennie, ne se contente pas d’enchaîner des morceaux bien construits; il raconte une transformation, l’évolution d’une artiste qui utilise sa musique pour livrer la guerre à ses sentiments.

Keep ReadingShow less
Osheaga jour 3: Une dernière journée haute en couleur
Photo: Tim Snow

Osheaga jour 3: Une dernière journée haute en couleur

Et une autre année réussie pour Osheaga!

C’est sous des températures plus clémentes et des pluies occasionnelles qu’une centaine de milliers de festivalières et festivaliers se sont réunis au Parc Jean-Drapeau pour clôre cette célébration musicale. Comme pour s’assurer de garder le public en haleine jusqu’à la prochaine édition, les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands. Au programme, du punk et du funk, de la French Touch explosive et de la R&B alternative.

Keep ReadingShow less
Osheaga jour 1: de la chaleur et un public comblé
Photographe: Benoît Rousseau

Osheaga jour 1: de la chaleur et un public comblé

C’est reparti pour la grand-messe des amateurs de musique! Le festival Osheaga est de retour sur le Parc Jean-Drapeau, et le premier jour a bien marqué le ton pour l’édition 2024. Sous une chaleur parfois accablante, des dizaines de milliers de festivaliers étaient réunis pour des performances électrisantes et variées dans leurs genres. De Skepta à Teddy Swims en passant par Overmono, Rolling Stone Québec vous présente quelques-uns des points forts de la première journée d’Osheaga.


Keep ReadingShow less