Skip to content
Recherche

Sabrina Carpenter confirme sa place de superstar de la pop avec «Short n' Sweet»

⭐⭐⭐⭐

Sabrina Carpenter confirme sa place de superstar de la pop avec «Short n' Sweet»

Ceci est une traduction d’un article par Rob Sheffield et originalement publié dans Rolling Stone le 25 août 2024. Nous republions l'article originalement intitulé Sabrina Carpenter Seals Her Arrival As a Pop Superstar With ‘Short n’ Sweet’ avec la permission de son auteur. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.

On n’avait pas eu droit à un été de girl pop comme ça depuis longtemps, et Sabrina Carpenter en est l'une des raisons principales. Avec Espresso et Please Please Please, elle s'est assuré une place parmi les meilleures chansons de la saison. Mais c'est avec Short n' Sweet, son nouvel album, qu'elle confirme son ascension fulgurante, démontrant son talent unique à transformer des ruptures amoureuses en pop brillante et désinvolte. Si quelqu'un ne s'est pas encore intéressé à Sabrina, c'est qu'il est en vacances prolongées – ou en état de coma. Ces chansons sont tour à tour crues, drôles, parfois méchantes, mais Sabrina se moque autant d'elle-même que des autres. Comme elle le dit si bien, «je peux faire d’un shitshow une éternité.»

À 25 ans, l'ancienne actrice de Disney a passé des années à peaufiner ses compétences. Short n' Sweet est déjà son sixième album, suivant le succès de Emails I Can't Send, sorti en 2022. Mais comme les autres reines pop de l'été – Chappell Roan, Charli XCX, Tinashe – Sabrina est une vétérane rusée qui saisit l'énergie brute de ses fans, et leur redonne en mille. Elle savait que tous les yeux étaient rivés sur elle cette fois-ci, et Short n' Sweet scelle son statut de superstar de la pop.


Espresso et Please Please Please sont deux morceaux marquants, mais ils ne sont même pas les meilleurs de l'album. Cet honneur revient à l'hymne karaoké en devenir Lie to Girls, où Carpenter se lamente sur une guitare acoustique : «You don’t have to lie to girls/If they like you, they’ll just lie to themselves.» (Tu n’as pas à mentir aux filles/Si elles t’aiment, elles se mentiront à elles-mêmes.)

Elle y déplore les illusions romantiques de sa mère, de ses amies, même de «la fille devant le bar de danseuses, qui se faisait tirer au tarot.»

Sabrina manie les mots avec une verve digne de Dorothy Parker ou Alexander Pope, mais son approche est bien à elle. Elle se perd dans Bed Chem en se demandant pourquoi ce livre ne résout pas les problèmes que posent les hommes, de l’infidélité à la mauvaise grammaire. Elle regrette d'être coincée avec des hétéros, «puisque les bons appellent leurs exs quand ils sont défoncés/et que le Seigneur a oublié mon éveil gai.»

Short n' Sweet est un concentré de pop : 12 chansons en 36 minutes, aucun featuring, sans invités, sans faux pas. Elle a coécrit chaque morceau avec Amy Allen, qui a elle-même signé un tube de l'été avec Girl with a Problem. Parmi les producteurs, on retrouve John Ryan, Ian Kirkpatrick et Justin Bunetta. Jack Antonoff a réalisé quatre des titres les plus marquants, dont Please Please Please et Lie to Girls.

L'album est plus riche en banjo et en guitare acoustique qu'on aurait pu le prévoir, surtout mis là pour leur côté percussif, comme dans les rythmiques de finger picking, sur Slim Pickins et Sharpest Tool. L'ambiance country/synth-pop rappelle l'ère disco-cowgirl de Madonna lorsqu’elle a sorti Music – d'une certaine manière, Don't Tell Me est devenue une référence pop majeure de notre époque.

- YouTubeyoutu.be

Taste ouvre l'album avec un punch délicieusement vicieux, alors qu'elle dit à la nouvelle blonde de son ex : «tu devras me goûter quand il va t'embrasser». Mais le revers de la médaille est Coincidence, où l'ex refait surface. Dans le synth-pop style 80’s de Bed Chem, elle célèbre la luxure au point de devenir carrément shakespearienne, faisant rimer «Come right on me, I mean camaraderie» avec «Where art thou ? Why not uponeth me ?»

Sabrina déchire tellement de garçons en lambeaux dans cet album, mais l'une de ses cibles les plus hilarantes est le poseur littéraire de Dumb & Poetic. Elle ricane : «Try to come off like you’re soft and well-spoken/Jack off to lyrics by Leonard Cohen» (Essaie de paraître doux et de bien parler/Branle-toi sur des paroles de Leonard Cohen. Le regretté poète et sage montréalais aurait été flatté par cet hommage, tout comme il aurait apprécié le tout aussi dur Leonard Cohen de Boygenius l’an dernier. Cohen aimait se moquer de la vanité masculine (y compris la sienne) comme le font ces artistes, et il aurait adoré la façon dont Sabrina transforme ses malheurs amoureux en piques assassines comme «garde tout ton souffle pour ta méditation au sol» et «Je promets que les champignons ne changeront pas ta vie.» De plus, ils partagent un don pour les rimes excentriques.

Don't Smile est le seul faux pas de l'album, avec un message un peu trop forcé – «don’t smile because it happened, baby, cry because it’s over» – mais qui manque de mordant. Carpenter semble plus s'amuser à chanter la haine que la défaite. Récemment, l'une de ses idoles, Kacey Musgraves, l'a rejoint sur scène pour interpréter en duo le classique de Nancy Sinatra, These Boots Are Made for Walkin', un véritable passage de flambeau, car c'est l'esprit que Sabrina vise ici. Sur l'édition vinyle de Short n' Sweet, Carpenter conclut avec Needless to Say, où elle se moque de ses jugements précoces du début de la vingtaine. Mais si ces erreurs lui ont permis de créer des chansons aussi géniales, personne ne remet en cause son jugement.

Cet article a été traduit et adapté, pour lire l'article original, rendez-vous sur le site de Rolling Stone US.

Plus de nouvelles

Taylor Swift conquit sa plus grande scène sur «The Life of a Showgirl»
TAS Rights Management

Taylor Swift conquit sa plus grande scène sur «The Life of a Showgirl»

Ceci est la traduction adaptée d’un article de Maya Georgi, originalement publié par Rolling Stone le 3 octobre 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Taylor Swift Conquers Her Biggest Stage Ever on ‘The Life of a Showgirl’ avec la permission de son autrice. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.

✭✭✭✭✭

Keep ReadingShow less
Justin Bieber: le garçon qui avait trop de Swag
Renell Medrano*

Justin Bieber: le garçon qui avait trop de Swag

Ceci est la traduction adaptée d’un article de Rob Sheffield, originalement publié par Rolling Stone le 5 septembre 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Justin Bieber: The Boy Who Swagged Too Much avec la permission de son auteur. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.

Parfois, dans la vie, on en fait trop. Il y a deux mois, Justin Bieber a pris tout le monde de court avec Swag, son premier album en quatre ans. C’était le retour artistique qu’il lui fallait, une forme de validation après ses déboires publics, les manchettes troublantes, les affrontements avec les paparazzis et les fiascos sur les réseaux sociaux. Il y a donc quelque chose de presque logique dans Swag II: après avoir surpris tout le monde, il revient aussitôt avec l’album fade que plusieurs s’attendaient à entendre la première fois. Il aurait pu l’appeler Swag and It’s Completely Different and Not Very Good but Also Still Swag.

Keep ReadingShow less
Avec «Ain't No Damn Way», Kaytranada revisite l'histoire de la dance music
Liam MacRae

Avec «Ain't No Damn Way», Kaytranada revisite l'histoire de la dance music

Ceci est la traduction adaptée d’un article de Michaelangelo Matos, originalement publié par Rolling Stone le 15 août 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Kaytranada’s ‘Ain’t No Damn Way’ Is an Airy Amble Through Dance Music History avec la permission de son auteur. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.

Kaytranada compose une musique pensée pour les systèmes de sonorisation des clubs, mais qui trouve aussi un écho chez ceux qui n’y mettent jamais les pieds. Né à Port-au-Prince et élevé à Montréal, il s’inscrit dans la lignée de maîtres du beat comme J Dilla, Madlib et Flying Lotus. La chaleur de ses productions se distingue toutefois: moins «analogique poussiéreux» que chez les deux premiers, moins maximaliste en 3D que chez FlyLo, elle évoque plutôt une patine numérique adoucie.

Keep ReadingShow less
Ravissante soirée sous les étoiles avec l’Orchestre Métropolitain

Yannick Nézet-Séguin et l'OM en performance au pied du mont Royal

Tam Photography - Orchestre Métropolitain

Ravissante soirée sous les étoiles avec l’Orchestre Métropolitain

C’est une tradition depuis maintenant dix ans. Chaque été, l’Orchestre Métropolitain (OM) et son chef, Yannick Nézet-Séguin, offrent un grand concert gratuit en plein air à Montréal. Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées au pied du mont Royal mercredi soir pour profiter d’une formidable soirée qui a fait résonner des œuvres de compositeurs éclectiques.

Les musiques choisies, allant de l’icône russe Igor Stravinsky à la remarquable oubliée française Augusta Holmès, en passant par le Québécois Hector Gratton et l’Allemand Félix Mendelssohn, ont ratissé large, faisant traverser une gamme d’émotions, entre orchestrations épiques et instrumentations tout en retenue. Un programme habilement conçu.

Keep ReadingShow less
Mariage harmonieux entre Beck et l’Orchestre Métropolitain
Miikka Skaffari/Getty Images

Mariage harmonieux entre Beck et l’Orchestre Métropolitain

Avec son éternelle allure de gamin frêle, même à 55 ans, Beck semble toujours prendre un malin plaisir à monter sur scène. Mercredi soir, il a offert une performance énergique et incarnée en compagnie de l’Orchestre Métropolitain (OM), sous la direction du chef Edwin Outwater. En revisitant son répertoire éclectique en mode orchestral, l’artiste emblématique de la génération X a donné une amplitude inégalée à ses compositions, les plus festives comme les plus introspectives.

Dans le cadre de cette tournée, Beck revisite ses chansons en compagnie de différents orchestres locaux. Après s’être produit mardi soir à New Haven, au Connecticut, avec le Westville Philharmonic et mercredi à Montréal avec l'OM, il montera sur scène vendredi et samedi dans la Ville Reine avec l’Orchestre symphonique de Toronto.

Keep ReadingShow less