Skip to content
Recherche

On ne change pas les classiques de Céline Dion pour lui rendre hommage

Le spectacle «D’eux, 30 ans déjà : Célébrons Céline!», présenté dimanche aux Francos, offre une relecture classique et puissante de son album culte

On ne change pas les classiques de Céline Dion pour lui rendre hommage

Les sept interprètes de l'hommage à Céline Dion présenté aux Francos dimanche soir

Photos: Frédérique Ménard-Aubin

Aucune voix n’arrive à la cheville de celle de notre diva nationale, Céline Dion. Mais sept des plus belles voix du Québec peuvent, ensemble, aspirer à y parvenir. C’est ce qu’ont fait Brigitte Boisjoli, Lou-Adriane Cassidy, Safia Nolin, Marie-Denise Pelletier, Rita Baga, Ariane Roy et Martine St-Clair dimanche soir à la salle Wilfrid-Pelletier dans le cadre des Francos de Montréal.

Comme son titre (peu original) l’indique, le spectacle D’eux, 30 ans déjà : Célébrons Céline! rend hommage aux chansons intemporelles de D’eux, cet album culte de Céline Dion paru en 1995. S’étant écoulé à près de 10 millions d’exemplaires, il demeure à ce jour l’album francophone le plus vendu au monde. Et pour cause : il s’agit d’un diamant dans le vaste répertoire de l’icône de Charlemagne. D’eux, c’est la rencontre au sommet entre le talent exceptionnel d’auteur-compositeur de Jean-Jacques Goldman et celui inégalé d’interprète de Céline Dion. Un mariage artistique béni des dieux qui crée encore aujourd’hui des étincelles.


Le spectacle qui en a été tiré fait la démonstration éloquente que ces classiques indémodables de la chanson francophone n’ont pas pris une ride 30 ans après leur sortie. Dimanche soir, on a eu droit à un nombre incalculable de frissons et de prouesses vocales, pour le plus grand plaisir des spectateurs, qui ne se sont pas fait prier pour chanter et danser debout devant leurs sièges.

Cet hommage orchestré avec précision par Alex McMachon n’a pas été conçu pour réarranger ou mettre au goût du jour cet album incontournable de Céline Dion, il a plutôt été monté dans le but d’offrir aux admirateurs de la chanteuse des relectures fidèles de ses chansons originales, dont Pour que tu m’aimes encore, Je sais pas et Destin. C’est consensuel, certes, mais diablement efficace. Pourquoi changer une formule gagnante?

Toutes de noir vêtues, les sept interprètes se sont succédées au micro, chantant la plupart du temps en solo, mais aussi parfois en duo ou en trio. Sur la scène étagée munie d’une passerelle centrale, elles étaient entourées de quatre choristes et de neuf musiciens, dont il faut saluer le talent et la vitalité. Durant les 90 minutes de la performance, un bel équilibre a été maintenu entre moments survoltés et chants intimistes. Entre chaque pièce, des extraits audios d’entrevues accordées à l’époque par Céline Dion et ses collaborateurs donnent un peu de contexte sur la création de D’eux.

Brigitte Boisjoli

Parmi les moments de forte intensité, citons la performance à «100 000 volts», comme l’a qualifiée Marie-Denise Pelletier, de Regarde-moi par Brigitte Boisjoli, dont la voix d’une puissance inouïe ressemble par moments à s’y méprendre à celle de Céline Dion. Dans un registre plus doux, Boisjoli a aussi été particulièrement émouvante en interprétant La mémoire d'Abraham, chanson qu’elle a dédiée à son père, qui est aux soins palliatifs, et qui lui a valu une ovation.

Des ovations, il y en a eu pratiquement à la fin de chaque chanson. C’était particulièrement mérité pour l’ultra dynamique interprétation de J’irai où tu iras par Martine St-Clair et Marie-Denise Pelletier accompagnées – surprise! – de Louis-Jean Cormier, reprenant la partie de Goldman. Ces deux grandes chanteuses ont du coffre, c’est le moins qu’on puisse dire, et elles l’ont chacune démontré à plusieurs reprises au cours de la soirée.

Dans une facture plus intimiste, Safia Nolin a offert un moment de grâce lors de sa livraison sentie de S’il suffisait d’aimer, qu’elle a dédiée à la Palestine. (Pour monter un spectacle de 90 minutes, les interprètes ont débordé de l’album D’eux.) Sa voix déchirante se prête à merveille à cette chanson, durant laquelle les spectateurs ont fait brandir les lumières de leurs téléphones. Magistral.

Safia Nolin

Et que dire de Lou-Adriane Cassidy qui, au lendemain de son triomphe sur la grande scène extérieure des Francos samedi, a livré avec sa fougue légendaire de formidables interprétations de Tout l’or des hommes et du classique suprême, Pour que tu m’aimes encore.

S’il y en avait pour se demander ce que pouvait bien faire Rita Baga aux côtés de ces grandes voix du Québec, l’alter ego de Jean-François Guevremont a prouvé qu’elle méritait sa place en livrant avec une énergie et une exubérance dont seules les drag queens sont capables la dansante Dans un autre monde.

Si l’interprétation de Destin d’Ariane Roy nous a un peu laissée sur notre faim – malgré des solos de guitare enlevants –, la chanteuse qui a fait paraître l'album Dogue cette année s’en est très bien tirée avec Les derniers seront les premiers.

Filant à la vitesse de l’éclair, le spectacle s’est conclu avec L’amour existe encore, chantée à sept voix. «Avec tout ce qui se passe dans le monde, cette chanson peut apporter un peu de réconfort», a mentionné Marie-Denise Pelletier en guise de préambule. C’est exactement ce qu’a procuré ce spectacle, qui sera présenté à nouveau le 13 juillet au Festival d’été de Québec.

Plus de nouvelles

Ravissante soirée sous les étoiles avec l’Orchestre Métropolitain

Yannick Nézet-Séguin et l'OM en performance au pied du mont Royal

Tam Photography - Orchestre Métropolitain

Ravissante soirée sous les étoiles avec l’Orchestre Métropolitain

C’est une tradition depuis maintenant dix ans. Chaque été, l’Orchestre Métropolitain (OM) et son chef, Yannick Nézet-Séguin, offrent un grand concert gratuit en plein air à Montréal. Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées au pied du mont Royal mercredi soir pour profiter d’une formidable soirée qui a fait résonner des œuvres de compositeurs éclectiques.

Les musiques choisies, allant de l’icône russe Igor Stravinsky à la remarquable oubliée française Augusta Holmès, en passant par le Québécois Hector Gratton et l’Allemand Félix Mendelssohn, ont ratissé large, faisant traverser une gamme d’émotions, entre orchestrations épiques et instrumentations tout en retenue. Un programme habilement conçu.

Keep ReadingShow less
Mariage harmonieux entre Beck et l’Orchestre Métropolitain
Miikka Skaffari/Getty Images

Mariage harmonieux entre Beck et l’Orchestre Métropolitain

Avec son éternelle allure de gamin frêle, même à 55 ans, Beck semble toujours prendre un malin plaisir à monter sur scène. Mercredi soir, il a offert une performance énergique et incarnée en compagnie de l’Orchestre Métropolitain (OM), sous la direction du chef Edwin Outwater. En revisitant son répertoire éclectique en mode orchestral, l’artiste emblématique de la génération X a donné une amplitude inégalée à ses compositions, les plus festives comme les plus introspectives.

Dans le cadre de cette tournée, Beck revisite ses chansons en compagnie de différents orchestres locaux. Après s’être produit mardi soir à New Haven, au Connecticut, avec le Westville Philharmonic et mercredi à Montréal avec l'OM, il montera sur scène vendredi et samedi dans la Ville Reine avec l’Orchestre symphonique de Toronto.

Keep ReadingShow less
Ozzy Osbourne fait des adieux tonitruants lors du spectacle «Back to the Beginning»
Dia Dipasupil/Getty Images for The Rock and Roll Hall of Fame

Ozzy Osbourne fait des adieux tonitruants lors du spectacle «Back to the Beginning»

«Que la folie commence!» a rugi un Ozzy Osbourne malicieux depuis son trône orné de chauves-souris et de crânes, devant un Villa Park plein à craquer, à Birmingham, en Angleterre. Le Prince des Ténèbres foulait enfin la scène après qu’un marathon de groupes de metal légendaires eut rendu hommage à sa vie et à son œuvre tout au long de la journée, dans le cadre du concert Back to the Beginning de Black Sabbath, le samedi 5 juillet.

Mais à Birmingham, l’été de Sabbath battait déjà son plein depuis plusieurs semaines. La fière ville natale du heavy metal avait déroulé le tapis pourpre pour le retour à la maison de ses fils les plus célèbres. Les pubs étaient décorés de ballons et de drapeaux violets, des murales s’affichaient partout où l’on posait les yeux, et les gens se promenaient en habits d’Ozzy, envahissant les rues avec leurs t-shirts élimés et leurs vestes en jean. Pour les fans de metal venus des quatre coins du monde, c’était l’équivalent d’une finale de Coupe du monde.

Keep ReadingShow less
Comme un vent de renouveau au Festival en chanson de Petite-Vallée
Photos: Alexandre Cotto

Comme un vent de renouveau au Festival en chanson de Petite-Vallée

L’émotion était palpable jeudi soir entre les murs flambants neufs ornés de boiseries et de fenêtres avec vues sur le fleuve du nouveau Théâtre de la Vielle Forge. Huit ans après avoir été emporté par les flammes, le cœur battant du Festival en chanson de Petite-Vallée a été inauguré avec la tenue d'un grand spectacle rassemblant dix artistes de talent, dont Michel Rivard, Klô Pelgag, Marie-Pierre Arthur et Patrice Michaud.

Après près de 45 minutes d’allocutions protocolaires rappelant à quel point la réouverture de ce «symbole, ce point d’ancrage», comme l’a décrit la mairesse de Petite-Vallée, Monika Tait, est événementielle, la musique a enfin pu commencer.

Keep ReadingShow less
Le meilleur du festival BleuBleu: P’tit Belliveau, Édith Butler, Klô Pelgag et plus encore

Le meilleur du festival BleuBleu: P’tit Belliveau, Édith Butler, Klô Pelgag et plus encore

Le festival BleuBleu se démarque par son emplacement idyllique au bord de la baie des Chaleurs, en Gaspésie, par sa programmation musicale riche et variée et par son ambiance décontractée des plus agréables. Malgré le temps frais et pluvieux, cette septième édition de l’évènement a donné lieu à d’excellentes performances, à de formidables révélations et à des reprises éclectiques allant de Nickelback à Jean Leloup en passant par La compagnie créole. En voici les meilleurs moments.

Keep ReadingShow less