Ceci est la traduction adaptée d’un article de Nancy Dillon et Althea Legaspi, originalement publié par Rolling Stone le 8 décembre 2024. Nous republions l'article originalement intitulé Jay-Z, Sean Combs Accused of Raping 13-Year-Old Girl in Amended Lawsuit avec la permission de ses autrices. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.
Jay-Z est accusé dans une poursuite au civil d’avoir violé une fille de 13 ans en 2000 aux côtés de Sean ‘Diddy’ Combs. La poursuite, d’abord déposée en octobre, avait initialement listé le dirigeant de Roc Nation, Shawn Carter de son vrai nom, en tant que ‘célébrité non-identifiée’. Carter nie avec véhémence les allégations et accuse l’avocat derrière la poursuite de chantage et de fausses accusations.
La plaignante, identifiée anonymement sous le nom de Jane Doe, affirme avoir été agressée par Combs et Carter après avoir été conduite à une fête organisée à l'occasion des MTV Video Music Awards à New York.
La plainte amendée, obtenue par Rolling Stone, affirme que Doe a demandé à une amie de la déposer près de Radio Music City Hall pour qu’elle tente d’entrer à la cérémonie des Video Music Awards, pour laquelle elle n’avait pas de billet. Puisqu’elle voulait accéder à la cérémonie ou un afterparty, elle dit avoir approché les chauffeurs de limousine afin qu’ils l’aident à la faire rentrer. Un des chauffeurs a dit travailler pour Combs et l’a invitée à un afterparty. Selon la poursuite, il lui a dit de venir le rejoindre au même endroit après le gala afin qu’il puisse l’amener à l’after, après y avoir conduit Combs et d’autres personnes.
La plainte allègue que deux hommes ont ensuite demandé à Doe de signer un document, qu’elle concède ne pas avoir lu mais qu’elle reconnaît aujourd’hui comme étant un accord de non-divulgation. Elle a été prévenue de ne pas en parler lors de l’événement. À l’intérieur, Doe dit avoir reconnu plusieurs célébrités et avoir été témoin de consommation de drogues généralisée.
Après s’être fait offert un verre de la part d’un des employés, Doe dit s’être sentie «faible et étourdie, l’obligeant à se coucher pour se reposer», selon la poursuite. Doe a tenté de trouver un endroit où se poser, et a trouvé une pièce avec un grand lit. Peu après, Combs serait entré dans la pièce en compagnie de Carter et d’une célébrité féminine qui n’est pas nommée dans la plainte.
Combs aurait «agressivement approché la plaignante avec un regard fou dans ses yeux, l’a agrippé et a dit ‘Tu es prête à faire le party!’».
«Combs a ensuite jeté la plaignante contre un mur, la faisant s’effondrer», continue la plainte. Lorsque la victime présumée a tenté de se relever, «Combs l’a agrippé à nouveau et l’a jeté sur le lit. À ce moment, Carter s'est mis à retirer les vêtements de la plaignante, qui devenait de plus en plus désorientée». Doe dit avoir été retenue par Carter alors qu’il la violait, tandis que Combs et l’autre célébrité observaient.
Plus tard, Combs l’aurait présumément violée tandis que Carter et la célébrité étaient témoins. Combs, dit-elle, l’aurait ensuite forcée à lui faire une fellation, mais elle s’est débattue et l’a frappée dans le cou, ce qui a «freiné sa tentative», selon la poursuite.
Les documents indiquent qu’après ces événements présumés, la plaignante a remis ses vêtements et a quitté. Elle a marché jusqu’à une station-service, où elle a pu appeler son père pour qu’il vienne la chercher, dit-elle.
Les avocats de Carter n’ont pas immédiatement répondu aux demandes d’entrevue de Rolling Stone. Mais Jay-Z a indiqué dans une déclaration accuser l’avocat de Doe, Tony Buzbee, de chantage sous forme d’une poursuite.
«Ce qu'il avait calculé, c'est que la nature de ces allégations et l'attention portée par le public me pousseraient à conclure un accord», peut-on lire dans la déclaration. «Non, monsieur, cela a eu l'effet inverse! Cela m'a donné envie de vous dénoncer TRÈS publiquement pour l’arnaqueur que vous êtes».
«La nature de ces allégations est si odieuse que je vous implore de déposer une plainte pénale, et non civile», poursuit la déclaration. «Quiconque commet un tel crime contre un mineur devrait être emprisonné. Ces victimes présumées mériteraient une véritable justice, si c'était le cas. Mon cœur et mon soutien vont aux vraies victimes dans le monde, qui doivent regarder l'histoire de leur vie être travestie pour le profit de ce chasseur d'ambulances en costume bon marché», ajoute la déclaration.
«La plainte amendée et la récente tentative de poursuite pour extorsion exposent sa vague de poursuites contre M Combs pour ce qu’elles sont: des coups de publicité éhontés, conçus pour soutirer des paiements à des célébrités qui craignent que des mensonges soient répandus à leur sujet, tout comme des mensonges ont été répandus au sujet de M Combs», a déclaré l'équipe juridique de Sean Combs dans un communiqué. «Comme son équipe juridique l'a déjà dit, M Combs a pleinement confiance dans les faits et dans l'intégrité du processus judiciaire. Au tribunal, la vérité prévaudra: M. Combs n'a jamais agressé sexuellement ni fait de trafic d'êtres humains, qu'il s'agisse d'hommes ou de femmes, d'adultes ou de mineurs.»
Jane Doe demande des frais de dommages qui n’ont pas été spécifiés. Sa poursuite est l’une d’au moins 20 plaintes faites par des clients de Buzbee contre Combs jusqu’à maintenant. L’avocat basé au Texas dit représenter plus de 120 clients contre Combs. Il a déposé une première vague de six poursuites contre le magnat du rap en octobre dernier. Il y a eu plus de 30 plaintes d’inconduite sexuelle déposées contre Combs depuis novembre 2023, alors qu’il était accusé par Casandra ‘Cassie’ Venture, son ancienne partenaire, de viol et de trafic humain. La poursuite a été réglée à l’amiable en moins de 24 heures, mais elle a ouvert les portes à un déluge d’allégations et une enquête criminelle.
Combs, âgé de 55 ans, a été accusé en septembre et a plaidé non coupable à des accusations de trafic sexuel, de complot de racket, de transport pour s’adonner à la prostitution. Le magnat des médias a été arrêté à New York le 16 septembre et est détenu depuis. Son audience est fixée pour mai 2025.
En novembre, une célébrité autoproclamée a anonymement poursuivi Buzbee, affirmant que l’avocat tentait «sans vergogne» de l’extorquer, alors qu’il représentait plus 100 hommes et femmes avec des raisons de poursuivre Combs. Selon une déclaration de Buzbee postée sur X dimanche, la célébrité en question serait Carter. «Ma firme a envoyé à son avocat une lettre de demande de la part d’une victime alléguée, qui ne lui a jamais demandé un centime», a écrit Buzbee en réponse à la déclaration de Carter. «Plutôt, elle a seulement demandé une médiation confidentielle. Depuis que j’ai envoyé cette lettre, M Carter ne m’a pas seulement poursuivi, mais a également tenté d’intimider et d’harceler la plaignante et moi-même.»