Ceci est la traduction adaptée d’un article d'Emily Zemler et de Jon Blistein, originalement publié par Rolling Stone le 20 août 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Kneecap’s Mo Chara Will Face Judgment in U.K. Terror Case Next Month, Judge Says avec la permission de ses auteurs. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.
Une décision dans l’affaire de terrorisme visant Mo Chara, membre du groupe Kneecap, sera rendue le mois prochain au Royaume-Uni, a indiqué un juge, après que les avocats des deux parties eurent débattu pour savoir si les accusations avaient été portées dans le délai légal de six mois.
Mo Chara, de son vrai nom Liam Óg Ó hAnnaidh, a comparu pour la deuxième fois devant le Westminster Magistrates’ Court à Londres le mercredi 20 août. L’accusation découle d’un concert de Kneecap donné dans la capitale britannique en novembre 2024, où Ó hAnnaidh aurait brandi un drapeau du Hezbollah sur scène. La police métropolitaine de Londres n’aurait toutefois été informée des faits allégués qu’en avril 2025, les accusations ayant été déposées le mois suivant.
Selon The Belfast Telegraph, l’équipe de défense d’Ó hAnnaidh tente actuellement de faire annuler la procédure pour des raisons techniques, affirmant que l’accusation a été déposée un jour après l’expiration du délai légal de six mois. Les procureurs rétorquent que l’accusation a bien été portée dans les délais.
Le débat repose sur des points juridiques précis concernant la manière et le moment où une accusation peut être déposée en vertu du Terrorism Act britannique. Les avocats d’Ó hAnnaidh soutiennent que leur client a reçu un avis d’accusation le 21 mai, mais que celui-ci n’était pas valide puisque le procureur général n’avait pas encore donné son autorisation. Selon eux, l’acte a été officialisé le 22 mai, soit un jour trop tard. Le Crown Prosecution Service, de son côté, affirme que l’autorisation n’était pas nécessaire et que le dépôt du 21 mai était valide.
À la fin de l’audience, le juge Paul Goldspring a reconnu l’importance d’une «résolution rapide», mais a déclaré: «Je vais réserver mon jugement pour quelques semaines.» La prochaine audience est prévue le 26 septembre.
Ó hAnnaidh est arrivé au tribunal dans la matinée, accompagné de ses collègues Móglaí Bap (Naoise Ó Cairealláin) et DJ Próvai (JJ O’Dochartaigh). Avant l’audience, la police métropolitaine avait établi une zone restreinte pour encadrer les manifestations et éviter toute perturbation majeure, imposant des «conditions en vertu du Public Order Act pour prévenir de graves perturbations causées par une manifestation devant le Westminster Magistrates’ Court demain».
Kneecap a réagi aux restrictions la veille sur les réseaux sociaux, écrivant: «Nous apprécions énormément le soutien de ce que nous savons être la majorité du public, qui voit cette farce pour ce qu’elle est. C’est une distraction face aux crimes de guerre que soutient l’État britannique.»
Le groupe a ajouté: «Selon nous, cette action policière vise à tenter de présenter le soutien à Kneecap comme problématique. C’est une décision politique calculée, prise la veille de la comparution de Mo Chara. Il n’y a aucune raison pour cela: notre dernière audience s’est déroulée dans le calme et a été une démonstration d’amour et de solidarité, malgré la présence des participants les plus perturbateurs selon les médias de droite. Nous savons que tous nos partisans seront présents, mais nous vous demandons de faire particulièrement attention à respecter toutes les instructions, aussi dérisoires soient-elles.»
Malgré les restrictions, des centaines de personnes se sont rassemblées devant le tribunal, brandissant des pancartes «Free Mo Chara» et des drapeaux irlandais et palestiniens.
Ó hAnnaidh avait été libéré sous caution sans condition en juin, après une première comparution essentiellement procédurale le 18 juin au Westminster Magistrates’ Court. Durant cette audience, il s’était limité à confirmer son nom.
Ó hAnnaidh et Kneecap ont à plusieurs reprises nié les accusations, affirmant qu’ils «ne soutiennent pas et n’ont jamais soutenu le Hamas ni le Hezbollah». Ils ont déclaré que les images du concert de novembre 2024 ont été «délibérément sorties de leur contexte» et estiment que l’accusation de terrorisme constitue des représailles contre leur soutien public à la Palestine, leurs appels à un cessez-le-feu à Gaza et leurs critiques des gouvernements britannique et américain pour leur financement et leur fourniture d’armes à Israël.
Mardi, Kneecap a publié un message sur les réseaux sociaux pour soutenir la Palestine: «Demain, Mo Chara retourne au Westminster Magistrates’ Court, alors que le carnaval de distraction du gouvernement britannique se poursuit. Depuis sa dernière comparution, Israël a tué 9 000 Palestiniens de plus, principalement des enfants et des femmes. Plus de 1 000 personnes ont été tuées alors qu’elles faisaient la file pour recevoir de l’aide, affamées par le siège, pendant que des quantités dérisoires d’aide étaient livrées par une agence factice contrôlée par Israël. De jeunes enfants ont été abattus par des snipers alors qu’ils se disputaient un sac de farine. Des familles entières, des bébés aux grands-parents, ont été massacrées alors qu’elles se réfugiaient dans des tentes de fortune.»
Ils ont conclu: «Les tribunaux britanniques ont longtemps accusé des habitants du Nord de l’Irlande de “terrorisme” pour des crimes qu’ils n’ont jamais commis. Nous allons nous battre. Nous allons gagner.»