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Les meilleurs moments du FME 2025

Pour une 23e année, le Festival des musiques émergentes en Abitibi-Témiscamingue a maintenu son statut de festival chouchou de l’industrie musicale.

Les meilleurs moments du FME 2025

Pendant plus de quatre jours, une vague urbaine s’est abattue sur Rouyn-Noranda qui, bien que frisquette les premiers jours, s’est peu à peu réchauffée. Pour une 23e année, le Festival des musiques émergentes en Abitibi-Témiscamingue a maintenu son statut de festival chouchou de l’industrie musicale.

Entre découvertes musicales, retrouvailles avec certains de nos artistes préférés et beaucoup (beaucoup) de poutines au Morasse, voici les moments marquants de notre FME 2025.


Jour 1

Après le traditionnel méchoui d’accueil, délicieux comme d’habitude, les festivaliers du premier jour ont eu droit à un coup d’envoi sans pareil. Après une solide performance de Billie du Page, c’est une Marie-Pierre Arthur avec le mode «rock» activé qui est montée sur scène, adaptant des chansons de son répertoire avec un peu plus de distorsion et de fuzz sur les guitares, des rythmes plus martelants, mais tout en gardant sa sensibilité.

William B Daigle, via FME

Un murmure grandit chez la délégation de professionnels belges et français qu’il ne faudrait surtout pas manquer un mystérieux groupe qui se produit tout à côté, au Cabaret de la dernière chance. Ils avaient raison; UTO c’est un ovni. Le duo français roule sa bosse depuis 2016, mêlant des synthés riches et denses, des mélodies qui semblent mystiques, le tout avec une présence scénique délurée et captivante.

Thomas Dufresne, via FME

Si de se laisser emporter d’une scène à l’autre par les amis qu’on s’est fait sur la (très longue) route vers Rouyn est une tradition importante du FME, les concerts secrets le sont tout autant. Tiens, ça faisait un bout qu’on n’avait pas eu de nouvelles de Les Louanges. Direction le Club de curling de Rouyn, où une poignée de chanceuses et chanceux ont pu s’entasser dans ce cadre intime, le temps de découvrir quelques chansons inédites et très prometteuses. Aura-t-on droit à un nouvel album bientôt? Reste à voir…

Jour 2

L’Abitibi-Témiscamingue a beau être un écosystème important pour les musiques de guitare, le FME fait un bel effort depuis plusieurs années de mettre en avant la pleine richesse des musiques locales, sous toutes leurs manifestations.

La preuve: une des soirées rap les plus intimistes que la province ait connues. Sur la scène du Paramount se succédaient ce soir-là le pilier du street rap Shreez et le jeune finesseur en personne, Rowjay. Devant un public certes plus petit, mais tout aussi dédié, que celui auquel ils sont habitués, les deux rappeurs se sont donnés avec bonhomie, Rowjay créant la surprise en invitant la coqueluche de la relève, Kinji00, dont les jeunes dans la salle étaient visiblement fans.

William B Daigle, via FME

Ayant été attristé par la séparation de Solids, il y a quelques années, surtout pas question de manquer une occasion de les voir. Le duo n’a rien perdu de sa superbe, avec son rock qui décape et qui estomaque. Même constat lorsqu’on s’arrête voir les Breastfeeders, légendes du garage rock des années 2000, qui faisait paraître un nouvel album à l’automne dernier.

Thomas Dufresne, via FME

Pour ceux qui ont eu l’énergie de veiller tard, Puffer était une belle récompense pour terminer la soirée en sueur, sous le signe du punk’n’roll.

Samedi

Troisième jour et la fatigue commence à se faire sentir, mais la journée chaude et ensoleillée fait son effet revigorant. On aura besoin de toute notre énergie, car ce sont les amis des OBGMs qui reviennent en ville, après quatre ans d’absence. Si quelques personnes dans le public les connaissaient, il est clair que le groupe est reparti de cette édition avec une horde de nouveaux fans, grâce entre autres à leurs tonitruantes nouvelles chansons, tirées de leur plus récent album SORRY, IT’S OVER, nommé pour un Polaris.

Billy Eff

Du côté du Cabaret de la dernière chance, c’est la jeune légende de l’underground Mike Shabb qui ravissait un public hétéroclite, qui l’a connu à travers ses projets solo, mais également ses collaborations avec des artistes de haut-vol comme Westside Gunn, Run the Jewels et le regretté Jeune Loup. Autre mention spéciale à Kinji00, passé par la scène faire quelques chansons.

Billy Eff

Phénomène désormais mondial, le collectif Moonshine a attiré une foule cosmopolite au Petit Théâtre du Vieux-Noranda, avec son mélange hybride de formule DJ set avec instruments live, et sons qui surfent la ligne entre musiques afros et électroniques.

Autre belle découverte ce soir-là, en tombant sur l’artiste helvético-guatémaltèque Baby Volcano. Passant aisément du reggeaton à l’hyperpop au rap scandé électronique qui rappelle par moments Pelada, et de l’espagnol au français, c’est un projet prometteur qui trouvera sans doute un vaste public dans la scène musicale actuelle, aux frontières plus brouillées que jamais.

Dimanche

Dernière ligne droite, mais aussi cette douce amertume de savoir que c’est déjà presque la fin.

Soirée sous le regard bienveillant d’un grand de la chanson québécoise, Lucien Francoeur, malheureusement disparu plus tôt cet été. C’est Les Freaks de Montréal, le groupe-hommage au groupe de Francoeur, Aut’Chose, qui ont rendu nostalgique le public avec certains des plus grands succès du chanteur et poète. Ponctué d’invités spéciaux, le spectacle s’est soldé avec une grande grande performance en chœur d’artistes allant de Meggie Lennon à Alix Fernz et Félix B. Desfossés, qui ont interprété le fameux Rap à Billy.

William B Daigle, via FME

De l’autre côté de la ville, les métalleux abitibiens ont eu la grande visite de Despised Icon, le légendaire groupe de deathcore montréalais. Alternant entre les classiques et des pièces de son prochain album, Shadow Work, prévu pour Halloween, Despised a prouvé qu’il reste un des groupes les plus tight et généreux de sa génération.

Forcément, on termine comme ça a débuté, avec un DJ set de la légende locale Félix B. Desfossés et sa boîte de vinyles, allant de surprise en surprise jusqu’à ce que la 7e rue se vide.


Christian Leduc, via FME


Encore une fois, le FME aura tenu sa promesse: transformer Rouyn-Noranda en un terrain de jeu musical où se rencontrent la découverte, la nostalgie et l’effervescence créative. Entre artistes établis et nouvelles voix à surveiller, concerts secrets et moments de communion collective, le festival demeure un passage obligé pour quiconque veut prendre le pouls de la scène émergente d’ici.


Quatre jours plus tard, on repart fatigués, repus, mais surtout heureux d’avoir participé à l’une des plus belles vitrines de musique actuelle au pays.

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Ceci est la traduction adaptée d’un article de Jason Fine, originalement publié par Rolling Stone le 18 juin 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Brian Wilson’s Last Playlist, avec la permission de son auteur. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.

La dernière fois que j’ai vu Brian Wilson, c’était en mars dernier. Depuis la mort de sa femme, Melinda, en 2024, j’allais lui rendre visite tous les deux ou trois mois. Brian avait cessé de faire des tournées deux ans plus tôt ; il était essentiellement à la retraite. On passait du temps à regarder des documentaires musicaux et des matchs des Lakers, ou simplement à se détendre dans sa cour pendant que ses enfants nageaient dans la piscine ou faisaient leurs devoirs à la table de la cuisine. Son chien préféré, un caniche noir arthritique de 12 ans nommé Jet, restait constamment à ses côtés, tandis qu’un véritable zoo de chiens aboyaient jalousement depuis la cuisine. Toutes les quelques minutes, Jet déposait son jouet à mâcher sur les genoux de Brian. Ancien athlète vedette au secondaire, Brian rêvait autrefois de jouer au champ centre pour les Yankees de New York, avant d’être «dévié de sa trajectoire» par la musique. À 82 ans, il lançait encore le jouet à travers la pièce avec une facilité déconcertante — son bras était resté naturel.

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