Ceci est la traduction adaptée d’un article de Cheyenne Roundtree, originalement publié par Rolling Stone le 5 mai 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Sean Combs Sex Trafficking Trial Begins Today With Jury Selection avec la permission de son autrice. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.
La sélection du jury dans le procès criminel de Sean Combs pour trafic sexuel et association de malfaiteurs débutera lundi. Tant l’équipe de défense chevronnée du magnat du hip-hop que les procureurs du district sud de New York devraient interroger les jurés potentiels sur leurs opinions concernant les personnes riches et le style de vie que Combs qualifie lui-même
d’«échangiste».
Les deux parties amorceront le processus de sélection parmi 150 personnes pour constituer un jury final composé de 12 hommes et femmes ainsi que de six suppléants, dans ce procès criminel très médiatisé, qui devrait durer au moins huit semaines. La sélection du jury est prévue sur trois jours, et les déclarations d’ouverture sont fixées au lundi 12 mai.
Le fondateur de Bad Boy Entertainment, âgé de 55 ans, a plaidé non coupable aux cinq chefs d’accusation de crime grave qui pèsent contre lui: complot de racket, trafic sexuel et transport à des fins de prostitution, à la suite de son arrestation en septembre dernier. En cas de condamnation, il encourt une peine allant de 15 ans à la prison à vie. Il a déjà refusé un accord de plaidoyer.
Les procureurs entameront le voir dire lundi en donnant des consignes générales et en présentant un résumé des chefs d’accusation aux jurés potentiels. Le cœur de l’affaire repose sur l’allégation selon laquelle Combs aurait utilisé son vaste empire commercial, évalué à un milliard de dollars, comme une «entreprise criminelle» ayant recours à la violence physique, aux menaces et à la coercition pour assouvir sa «gratification sexuelle», ce qui inclurait le trafic sexuel présumé de deux ex-compagnes, entre 2009 et 2024.
Les jurés potentiels ont déjà rempli un long questionnaire sur leurs connaissances générales de l’affaire. On leur a demandé s’ils regardaient des émissions policières, où ils s’informaient, et s’ils avaient une opinion sur le hip-hop. Parmi les autres questions figurait celle de savoir s’ils avaient vécu un événement traumatisant ou s’ils «croient que les personnes riches échappent à des choses dont les moins riches ne peuvent se tirer».
L’équipe de défense de Combs s’est également intéressée à leurs perceptions de pratiques sexuelles que certains jugeraient taboues ou non-traditionnelles. «Il se pourrait que des éléments de preuve dans cette affaire concernent des personnes ayant plusieurs partenaires sexuels», indiquait une question. «Y a-t-il quelque chose là-dedans qui vous empêcherait d’être un juré impartial et équitable dans cette affaire?»
Cette ligne de questionnement semble centrale dans la stratégie de défense de Combs. Ses avocats soutiennent que les rencontres sexuelles criminelles alléguées, qualifiées de «freak-offs», étaient non seulement consensuelles, mais faisaient partie de son mode de vie alternatif. «Il s’agit d’un style de vie, qu’on l’appelle échangiste ou autre chose, qu’il jugeait approprié parce qu’il est courant», a affirmé Marc Agnifilo, avocat principal de Combs, lors d’une conférence préliminaire le mois dernier. «Beaucoup de gens estiment que c’est acceptable parce que c’est répandu.»
Les jurés potentiels ont également reçu une liste de témoins et de victimes présumées susceptibles d’être appelés à témoigner. Les procureurs leur ont demandé s’ils connaissaient personnellement des personnes sur la liste ou si des membres de leur famille avaient eu affaire à elles.
Parmi ces noms figure probablement la chanteuse de R&B Casandra «Cassie» Ventura, qui devrait témoigner contre Combs, son ancien compagnon de longue date. Ventura est au cœur du dossier des procureurs (désignée dans les documents judiciaires comme Victime 1), et aurait été victime de trafic sexuel entre 2008 et 2018. Cette période correspond aux dates mentionnées dans sa poursuite civile contre Combs, aujourd’hui réglée.
Durant leur relation de dix ans, Ventura affirme que son patron de maison de disques la forçait régulièrement à avoir des rapports sexuels avec des escortes masculins pendant qu’il la regardait et se masturbait. Au cours de ces rencontres, Ventura affirme avoir reçu d’importantes quantités d’alcool et de drogues illicites, notamment de l’ecstasy, de la kétamine, du GHB et de la cocaïne. Si elle refusait de participer, elle affirme que Combs la battait.
Les procureurs décrivent Combs comme dangereux et abusif. Ils l’accusent d’avoir forcé au moins deux partenaires romantiques à se soumettre à ses fantasmes sexuels par la manipulation, la coercition, les menaces et la violence, y compris en tentant une fois de défoncer la porte d’une femme à coups de marteau. Il est également accusé de travail forcé et de mauvais traitements envers son personnel, qu’il aurait maintenu sous son contrôle en leur faisant croire qu’ils seraient «en danger, y compris de perdre leur emploi, s’ils ne se soumettaient pas à ses demandes», selon l’accusation.
L’équipe de Combs réfute ces accusations, affirmant pouvoir faire témoigner d’anciens employés qui décrivent une expérience de travail positive avec lui. Elle soutient également que, malgré les antécédents de violence admis par Combs à l’égard de Ventura, il se présente désormais au tribunal comme un homme changé. Père de sept enfants, il aurait suivi une thérapie et effectué une cure de désintoxication il y a plusieurs années pour traiter ses problèmes de dépendance. Toutefois, une enquête de Rolling Stone publiée en janvier décrit un Combs toujours instable, consommant encore des substances altérant l’état de conscience et accusé d’abus sexuels jusqu’à son arrestation. Rolling Stone avait également mis au jour un comportement abusif remontant à l’époque où Combs étudiait à l’Université Howard.















Kanye West rencontre un rabbin, s'excuse pour ses commentaires antisémites
Kanye West a rencontré un rabbin et présenté ses excuses pour ses propos antisémites.
Le rappeur, qui se fait désormais appeler Ye, a rencontré ce mardi un rabbin new-yorkais de renom, Yoshiyahu Yosef Pinto, afin d’aborder les diatribes antisémites qu’il a tenues sur les réseaux sociaux au cours des dernières années. Le rabbin est un proche allié du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu. Il n'est pas clair qui a mis Pinto et Ye en contact.
Dans une vidéo de la rencontre diffusée en ligne, on voit l’artiste tenir la main du rabbin et s’excuser, attribuant ses déclarations passées à son trouble bipolaire. «Je me sens vraiment béni de pouvoir m’asseoir ici avec vous aujourd’hui et simplement prendre mes responsabilités. Je faisais face à divers problèmes liés à mon trouble bipolaire, ce qui amplifiait mes idées jusqu’à un point où j’oubliais la protection des gens autour de moi, ou la mienne», a dit le rappeur.
«Je voulais donc venir ici et assumer mes actes», ajoute-t-il. «Parfois, les gens ne comprennent pas bien ce qu’est le trouble bipolaire, ses causes ou la façon dont on agit lorsqu’on vit avec cette maladie.»
Le rabbin, par l’entremise d’un traducteur, a ensuite qualifié West de «très bon homme» avant de le prendre dans ses bras. Dans une publication sur Instagram, Pinto a déclaré: «Une personne n’est pas définie par ses erreurs, mais par la manière dont elle choisit de les corriger. C’est là la véritable force de l’être humain: la capacité de revenir sur ses pas, d’apprendre et de bâtir des ponts d’amour et de paix.»
Pinto ajoute également qu’il espère que cette conversation «serve d’exemple au monde quant au pouvoir de la foi et de la réconciliation».
Kanye West a essentiellement ruiné sa réputation dans les dernières années, en partie à cause de ses diatribes antisémites publiées sur X, une plateforme qui n'est pas particulièrement reconnue pour la modération de commentaires haineux, mais qui a dû sévir et fermer le compte de West. De plus, ses commentaires haineux lui ont valu de perdre son gigantesque contrat avec Adidas, et le rappeur est maintenant impliqué dans plusieurs poursuites intentées par d'anciens employés et collaborateurs.
Ces controverses n'ont pas aidé à l'aboutissement de Bully, le prochain album annoncé par West, maintes fois délayé.