Skip to content
Recherche

L'art de l'assemblage selon Jonathan Personne

Avec Nouveau Monde, l’artiste rassemble des morceaux d’époques diverses pour en faire un album libre et décomplexé qui se tient du début à la fin.

L'art de l'assemblage selon Jonathan Personne
Antoine Giroux

Après la sortie de l’album Mimi de son groupe Corridor chez Sub-Pop l’an dernier, Jonathan Personne revient en solo avec Nouveau Monde, un disque conçu dans un esprit de légèreté et de liberté artistique. Ce quatrième album solo, qui paraît ce vendredi 14 mars, est une collection de chansons accumulées par Jonathan qui n’avaient jusqu’alors pas trouvé leur place sur un album.

«J'accumule quand même pas mal de trucs. J'ai beaucoup de leftovers, des trucs qui n’étaient tout simplement pas prêts lors de l'enregistrement précédent», explique l’artiste. L’idée de Nouveau Monde est née d’une volonté d’assembler ces morceaux disparates, de leur donner une nouvelle vie, sans pression ni attentes. «Le but, c'était de regarder à travers ce que j'avais, d'essayer de rendre ça cohérent. De faire une espèce de monstre de Frankenstein avec ces morceaux-là. Il n'y avait pas de pression, pas de deadline. Ça s'est fait super vite», ajoute-t-il.


Après le processus exigeant de l’album Mimi, Jonathan Personne souhaitait cette fois-ci renouer avec une démarche plus spontanée, moins contrainte par des attentes extérieures. L’enregistrement de Nouveau Monde s’est ainsi déroulé dans une atmosphère décontractée et fluide, en collaboration avec son ami et réalisateur Emmanuel Éthier.

Inspiré par les albums des années 1990 qui mêlaient différents genres sans se préoccuper de la «case» dans laquelle on les mettrait, comme Check Your Head des Beastie Boys ou les premiers albums de Beck, Jonathan Personne a cherché à retrouver ce sentiment de liberté artistique.

La structure de Nouveau Monde est unifiée par une production minimale, mais soignée, qui permet d’intégrer des morceaux qui couvrent un vaste éventail de sous-genres du rock, valsant entre shoegaze, jangle pop et même des moments mélodiques qui rappellent des dessins animés. Son jeu de guitare distinctif et sa voix assurent la cohérence de l’ensemble. «C'est sûr que si tu écoutes l’album, autant tu as des affaires vraiment plus folk que des affaires vraiment plus noisy. C'était comment rassembler tout ça ensemble aussi.»

Sur Nouveau Monde, Jonathan signe une fois de plus le design de sa pochette d’album. «Ça a toujours fait partie du deal, autant dans le groupe que pour Jo Personne», explique-t-il. Graphiste de formation, il estime qu'«une passion a servi l'autre. Maintenant les deux se complètent. Quand je sors un album, je trouve ça le fun de signer les visuels des clips ou des pochettes. Je ne sais pas à qui je déléguerais ça. J'ai comme trop d’affaires dans la tête quand je compose de la musique. Je l'ai compris avec les années: je ne peux pas être mieux servi que par moi-même.»

Pour célébrer la sortie de l’album, Jonathan Personne et son groupe seront en spectacle jeudi soir, le 13 mars, à la Sala Rossa. Nouveau Monde sort le 14 mars chez Bonsound.

Plus de nouvelles

Billy Woods vous invite dans ses cauchemars
Griffin Lotz

Billy Woods vous invite dans ses cauchemars

Ceci est la traduction adaptée d’un article de Rob Sheffield, originalement publié par Rolling Stone le 10 mai 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Billy Woods Takes Us Inside His Nightmare avec la permission de son auteur. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.

Billy Woods est issu de la scène rap underground de Brooklyn, où il s’est imposé comme un poète virtuose, l’un des esprits les plus indépendants et brillants du hip-hop de ces vingt dernières années. Il s’est affirmé avec des perles abstraites des années 2010 comme History Will Absolve Me et Hiding Places. Il a aussi formé avec ELUCID le duo Armand Hammer, livrant des albums salués comme Shrines et We Buy Diabetic Test Strips. Son label indépendant Backwoodz Studioz publie tout autant du rap que du jazz d’avant-garde. Mais avec Golliwog, il signe un album peuplé d’histoires d’horreur: un tour de force d’une densité poétique impressionnante, où son imagination déborde dans une dystopie où les monstres réels sont plus terrifiants que ceux qu’il pourrait inventer. Bienvenue dans ses cauchemars.

Keep ReadingShow less
FouKi: toujours gayé, plus affûté

FouKi: toujours gayé, plus affûté

Il s’en est passé du temps depuis ma première entrevue avec FouKi, en 2017. Le rap queb peinait encore à sortir de l’underground et à se trouver une identité claire. Et, de nulle part, un kid de Jeanne-Mance commence à faire du bruit avec un son unique, qui semble taillé sur mesure pour les rassemblements estivaux dans les parcs de Montréal.

Un peu moins d’une décennie plus tard, c’est un FouKi bien différent que je rencontre dans un studio à la veille de la sortie de Still Kankan, son sixième album en carrière. C’est aujourd’hui un nom connu des petits comme des anciens, il a réussi à faire entrer le mot «gayé» dans le lexicon local, et reste l’un des artistes les plus populaires et adulés de sa génération.

Keep ReadingShow less
Inspirée, Lou-Adriane Cassidy est déjà de retour avec un nouvel album

Lou-Adriane Cassidy

Noémie D. Leclerc

Inspirée, Lou-Adriane Cassidy est déjà de retour avec un nouvel album

Lou-Adriane Cassidy est tout sauf en panne d’inspiration. À peine plus de trois mois après la sortie de son acclamé Journal d’un loup-garou, la voilà qui crée la surprise avec Triste animal, une nouvelle offrande qui rassemble huit chansons créées dans l’urgence.

Alors qu’elle bouclait la production de son plus récent album, Lou-Adriane Cassidy a été habitée d’une soif de création sans précédent. «Après le travail extrêmement minutieux qui m’avait occupée durant les deux dernières années, j’ai ressenti un grand besoin de liberté, un besoin de spontanéité que je ne pouvais pas réprimer», explique-t-elle.

Keep ReadingShow less
Pup livre un pop-punk bien affirmé sur «Who Will Look After the Dogs?»
Vanessa Heins

Pup livre un pop-punk bien affirmé sur «Who Will Look After the Dogs?»

Ceci est la traduction adaptée d’un article de Rob Sheffield, originalement publié par Rolling Stone le 2 mai 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Pup Deliver Life-Affirming Pop-Punk on ‘Who Will Look After the Dogs?’, avec la permission de son auteur. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.

«If you give me another chance, I’m probably gonna fuck it up anyway»: difficile de faire preuve d’une plus grande lucidité envers soi-même. Le groupe punk torontois Pup, actif depuis plus d’une décennie, en est maintenant à son cinquième album, Who Will Look After the Dogs?. Douze ans après un premier disque aussi frénétique qu’irrévérencieux, le groupe fonce toujours tête baissée dans ses morceaux à grand renfort de guitares saturées, tandis que les répliques narquoises de Stefan Babcock se transforment souvent en refrains braillés en chœur, façon camaraderie de sous-sol. Sauf que cette fois, Pup s’attaque à des émotions franchement plus adultes. Babcock donne voix à un certain désarroi générationnel lorsqu’il lance: «Always feeding on the rotting corpse of goodwill and what’s left of humanity/What the fuck is wrong with me?»

Keep ReadingShow less
Bienvenue dans le club intimiste de thaïs

Bienvenue dans le club intimiste de thaïs

La chanteuse et productrice montréalaise thaïs a mis près de deux ans et demi de travail pour peaufiner Personne, son deuxième long-jeu qui paraît aujourd’hui chez Bravo. Le résultat est une oeuvre qui nous montre l’artiste sous un angle différent, moins scintillant, plus percutant, mais tout aussi pop.

«Je savais que je voulais faire quelque chose plus électronique, mais résolument électro-pop. Mais je savais pas que j'allais aller aussi loin dans l'électro, j'étais étonnée», dit-elle du son de Personne. Pour l’aider à la réalisation, thaïs a fait appel à Blaise Borboën-Léonard, bien connu pour son travail avec des artistes locaux comme Lydia Képinski et Gulfer.

Keep ReadingShow less