Ceci est la traduction adaptée d’un article de Jon Blistein, originalement publié par Rolling Stone le 10 octobre 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Drake Loses Defamation Suit Over Kendrick Lamar’s ‘Not Like Us’avec la permission de son autrice. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.
Drake a perdu sa poursuite en diffamation contre Universal Music Group (UMG) au sujet de la chanson Not Like Us de Kendrick Lamar. Une juge fédérale a estimé que les propos jugés diffamatoires dans ce morceau de diss relèvent plutôt de l’«opinion non susceptible de poursuite».
Dans une décision rendue publique le 9 octobre, la juge Jeannette A. Vargas a écrit: «La question en l’espèce est de savoir si Not Like Us peut raisonnablement être compris comme affirmant de manière factuelle que Drake est un pédophile ou qu’il a eu des relations sexuelles avec des mineures. Compte tenu du contexte global dans lequel les propos de l’enregistrement ont été tenus, la Cour conclut que non.»
Un porte-parole d’UMG a déclaré à Rolling Stone que la poursuite «représentait une atteinte à la liberté de création des artistes et n’aurait jamais dû exister». Il a ajouté que le label se réjouissait du rejet de l’affaire et souhaitait «poursuivre avec succès la promotion de la musique de Drake et l’investissement dans sa carrière».
Le représentant du rappeur n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.
Drake avait déposé sa poursuite en janvier, affirmant que Not Like Us visait à transmettre «l’allégation précise, indubitable et fausse selon laquelle Drake est un pédophile criminel». Il avait toutefois choisi de poursuivre UMG, qui distribue également sa propre musique, plutôt que Lamar.
Le rappeur accusait le label d’avoir utilisé «toutes les armes à sa disposition» pour transformer Not Like Us en succès, notamment en gonflant artificiellement ses écoutes grâce à de faux bots, estimant qu’UMG savait que les accusations «choquantes et incendiaires» du morceau constituaient une «mine d’or». Le label avait nié ces allégations et demandé le rejet de la poursuite.
En rejetant l’affaire, la juge Vargas a comparé les diss tracks à des espaces comme YouTube ou X, où les gens expriment librement leurs opinions plutôt qu’à des médias d’information. Selon elle, «l’auditeur moyen ne croit pas qu’un diss track soit le produit d’une enquête réfléchie ou impartiale présentant un contenu vérifié et factuel».
Elle a également replacé l’affaire dans le contexte du duel entre Drake et Kendrick Lamar, «où les deux artistes échangeaient des insultes et accusations de plus en plus virulentes». Elle a cité la chanson Taylor Made Freestyle, sortie peu avant Not Like Us, où une voix générée par IA imitant Tupac provoquait Lamar en lui lançant que Drake «aime les jeunes filles».
Alors que Drake plaidait pour que Not Like Us soit considérée isolément, la juge Vargas a rejeté cet argument, affirmant que la chanson «devait être replacée dans son contexte factuel approprié». Elle a noté que les paroles de Lamar, notamment «Say Drake, I hear you like ’em young», «doivent être évaluées» par rapport à Taylor Made Freestyle, ajoutant que «la similarité du vocabulaire suggère fortement qu’il s’agit d’un écho direct aux paroles du morceau précédent».
Enfin, la juge a rejeté les accusations selon lesquelles UMG aurait artificiellement gonflé la popularité de Not Like Us à l’aide de faux écoutes. Elle a estimé que les preuves présentées se résumaient à des «tweets d’utilisateurs individuels et à des rapports de fans», jugeant la «dépendance envers des commentaires en ligne et des publications insuffisante pour satisfaire au critère de plausibilité».