Ceci est la traduction adaptée d’un article de Jon Blistein, Cheyenne Roundtree et Nancy Dillon, originalement publié par Rolling Stone le 1er juillet 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Sean Combs Jury Reaches Partial Verdict, Deadlocks on Racketeering Conspiracy avec la permission de ses auteurs. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.
Les jurés du procès pour trafic sexuel et racket visant Sean Combs ont rendu mardi un verdict partiel, mais restent divisés sur l’accusation principale selon laquelle le producteur dirigeait une organisation criminelle. Les délibérations reprendront mercredi dès 9h.
Le jury a envoyé une note au juge fédéral Arun Subramanian vers 16h05, indiquant qu’après moins de deux jours complets de discussions, ils étaient parvenus à une décision unanime sur quatre des cinq chefs d’accusation. Ils ont précisé être «incapables» de s’entendre sur le premier chef, soit la conspiration de racket, évoquant des «opinions irréconciliables des deux côtés».
Informé du verdict partiel, Combs est resté debout un instant avant de s’effondrer sur son siège. Entouré de ses huit avocats, le producteur, visiblement secoué, fixait le vide jusqu’à ce que son avocat principal, Marc Agnifilo, lui remette la note manuscrite pour qu’il la lise lui-même. Pendant que les parties discutaient de la suite, les trois fils et les trois filles aînées de Combs entraient dans la salle.
Selon cette note, les jurés se sont prononcés sur une accusation de trafic sexuel concernant l’ex-compagne de Combs, Casandra «Cassie» Ventura, une autre de trafic sexuel liée à une ex qui a témoigné sous le pseudonyme «Jane», ainsi que deux chefs de transport en vue de prostitution. La note ne précisait pas le sens de ces verdicts, selon la lecture faite en audience. Les verdicts individuels pourraient encore évoluer. Combs plaide non coupable et nie les faits.
Les deux parties ont demandé au juge de maintenir les délibérations, mais divergeaient sur la façon d’y répondre. Les procureurs souhaitaient une version modifiée de la directive dite «Allen», incitant le jury à parvenir à une décision, assortie d’un ajout utilisé au procès de Michael Avenatti, rappelant qu’aucun autre jury ne serait plus compétent ou intelligent.
La défense estimait qu’un tel ton n’était pas nécessaire. Examinant leur proposition, le juge a jugé qu’«elle manquait de consistance» et qu’il fallait être plus direct.
«Je ne pense pas que le jury ait besoin d’aide», a déclaré Agnifilo, qualifiant le panel de «remarquablement efficace» pour avoir tranché quatre chefs en seulement 12 heures. Le juge a opté pour un compromis.
«Je vous demande de poursuivre vos délibérations», a-t-il ordonné, rappelant les règles: «Votre devoir est de délibérer ensemble en vue d’un accord. Chacun doit décider en conscience après avoir échangé avec ses pairs, sans hésiter à changer d’avis s’il est convaincu d’une erreur. Débats sans passion, sans préjugé, sans parti pris, et suivez mes instructions sur le droit.»
Pour un verdict sur l’accusation de conspiration criminelle (loi RICO), les jurés doivent conclure qu’au moins deux personnes ont convenu de participer à une entreprise criminelle, que Combs en était membre volontaire, qu’au moins deux crimes dits «préalables» ont été commis dans le cadre du complot, et que ces activités ont affecté le commerce interétatique ou international.
Huit actes préalables sont en cause: corruption, trafic de drogue, incendie criminel, enlèvement, trafic sexuel, travail forcé, subornation de témoin et transport en vue de prostitution.
Durant sa plaidoirie, la procureure Christy Slavik a détaillé les témoignages, notamment celui d’un garde d’hôtel à qui Combs aurait remis 100 000 dollars pour récupérer l’unique copie d’une vidéo où il frappait Ventura à Los Angeles en 2016. Elle a aussi soutenu que le travail forcé englobait les «marathons sexuels exténuants» que Combs aurait imposés à Ventura et à une autre ex-compagne.
Agnifilo a contesté le chef de racket en rappelant que seul Combs est inculpé et qu’aucun témoin n’a affirmé faire partie d’une entreprise criminelle. Il a aussi réfuté l’accusation d’incendie criminel liée à l’explosion supposée d’une voiture de Kid Cudi, ex de Ventura, qualifiant l’incendie d’«acte lâche» qui ne correspondrait pas au «style» de Combs, lequel aurait préféré un «bon vieux combat à mains nues».
Mardi, le jury a demandé à réécouter plusieurs extraits du témoignage de Ventura, ce qui démontre leur attention à des faits qualifiés par l’accusation d’exemples clairs de trafic sexuel. La veille, ils avaient réclamé des précisions sur la définition du trafic de drogue.
Avant de quitter la salle sous escorte, Combs a salué ses six enfants présents au second rang, ainsi que sa mère à qui il a répété «Je t’aime». Plus tôt, il avait tenté de la rassurer: «Détends-toi, ça va aller maman. Je t’aime.»
S’il est reconnu coupable de trafic sexuel, Combs risque entre 15 ans de prison et la perpétuité. Le chef de transport en vue de prostitution est passible de 10 ans d’emprisonnement.