Ceci est la traduction adaptée d’un article de Nancy Dillon, originalement publié par Rolling Stone le 23 septembre 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Sean Combs Seeks 14-Month Sentence, Cites ‘Serious Substance Abuse Issues’ avec la permission de son autrice. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.
Sean Combs a plaidé pour plus d’«équité» avant sa condamnation du 3 octobre, soutenant dans un nouveau mémoire qu’il ne mérite pas plus de 14 mois de prison pour ses deux chefs d’accusation liés au transport dans le but de se livrer à la prostitution.
Dans un mémoire de 182 pages déposé lundi peu avant la date limite de minuit, ses avocats ont retracé sa trajectoire de vie dans une tentative apparente d’obtenir de la clémence, rappelant qu’il avait souffert dès l’enfance après l’assassinat de son père alors qu’il n’avait que trois ans. Ils avancent que cette perte a causé un «traumatisme profond» à l’origine des problèmes de toxicomanie qui ont marqué ses relations violentes avec les deux ex-compagnes concernées par sa condamnation.
«Pendant des décennies, M. Combs a lutté contre une toxicomanie grave, la colère, l’anxiété et d’autres failles qu’il n’a pas su gérer convenablement avant son incarcération l’an dernier», indique le document obtenu par Rolling Stone. «Comme toute personne dépendante, son comportement sous antidouleurs était erratique et imprévisible, et souvent à l’origine des agressions évoquées au procès.»
Les avocats ont aussi joint plus de 75 lettres de soutien, notamment de sa mère Janice, de sa sœur Keisha, de ses trois filles adolescentes Chance, Jessie et D’Lila, ainsi que de Dana Tran, la mère de sa plus jeune fille Love, âgée de deux ans.
Âgé de 55 ans, Combs a été reconnu coupable le 2 juillet de deux infractions liées à la prostitution, après un procès de neuf semaines. Le jury a rejeté trois accusations plus graves, estimant que l’accusation n’avait pas prouvé qu’il dirigeait une organisation criminelle ni qu’il avait fait de la traite sexuelle. Ces acquittements l’ont soulagé de la menace d’une peine à vie. Il avait alors levé le poing et fléchi les genoux en célébrant dans la salle d’audience.
Les infractions liées au Mann Act, une loi vieille de plus d’un siècle, prévoient chacune une peine maximale de dix ans de prison fédérale. Les procureurs avaient évalué la fourchette de condamnation à environ quatre à cinq ans derrière les barreaux, mais leur recommandation officielle, attendue le 29 septembre, pourrait être plus lourde.
Combs, qui a déjà purgé un an de détention, fait valoir que l’analyse de plus de 60 cas similaires sous le Mann Act montre une moyenne de 14,9 mois d’incarcération. Lui et ses avocats affirment qu’il serait «illégal et une perversion de la justice» que la cour dépasse 14 mois en se basant sur ses propres conclusions concernant la coercition ou le crime organisé.
Les juges fédéraux ne sont toutefois pas tenus de suivre les lignes directrices. Dans le district Sud de New York, ils s’y sont conformés seulement 34,5 % du temps l’an dernier, selon la U.S. Sentencing Commission. Le juge Arun Subramanian aura donc une grande marge de manœuvre le 3 octobre.
Au moment du verdict, alors que beaucoup spéculaient sur une libération sous caution immédiate, Subramanian avait refusé. Il avait souligné que la défense avait admis que Combs avait été violent avec son ex-partenaire Casandra «Cassie» Ventura et avec une autre ex-compagne, identifiée sous pseudonyme. L’avocat principal de Combs, Mark Agnifilo, avait même reconnu devant le jury la réalité des violences conjugales: «En matière de responsabilité personnelle, nous l’assumons. Ça s’est produit.»
Subramanian avait par ailleurs mentionné la vidéo troublante de l’agression de Ventura en 2016 à Los Angeles, ainsi que d’autres épisodes décrits comme particulièrement violents. Il avait noté que ces comportements, survenant en privé et liés à des accès de colère, ne pouvaient être contenus par des conditions de libération.
Combs est détenu au Metropolitan Detention Center de Brooklyn depuis son arrestation en septembre dernier. Parallèlement, il demande l’annulation de sa condamnation ou un nouveau procès limité aux accusations de prostitution.
Dans un mémoire déposé le 20 août, les procureurs affirment que sa requête doit être rejetée, évoquant des preuves «abondantes» : selon eux, Combs a transporté ses ex-compagnes et des travailleurs du sexe masculins pour organiser des rencontres sexuelles qu’il dirigeait et enregistrait. Ils soutiennent qu’il «orchestrait chaque aspect» de ces soirées, engageait directement des activités sexuelles et ne demandait pas le consentement pour filmer, alors que plusieurs participants s’y opposaient explicitement.