Ceci est la traduction adaptée d’un article de Nancy Dillon et Cheyenne Roundtree, originalement publié par Rolling Stone le 2 juillet 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Sean Combs Acquitted of Sex Trafficking, Racketeering Conspiracy avec la permission de ses autrices. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.
Sean Combs a été acquitté des chefs d’accusation les plus graves de trafic sexuel et de conspiration de racket, mais reconnu coupable de transport en vue de prostitution.
Depuis la plainte-choc pour trafic sexuel déposée par son ex-compagne Casandra «Cassie» Ventura en novembre 2023, qui a mené à son arrestation en septembre dernier, Combs, 55 ans, a toujours clamé son innocence. Ses avocats n’ont pas minimisé ses violences envers Ventura, mais ont insisté que «la violence conjugale n’est pas du trafic sexuel».
Lorsque le verdict de «non coupable» concernant la conspiration de racket a été prononcé, Combs a mis sa main sur son visage, visiblement soulagé.
Le verdict a été rendu dans une salle d’audience bondée, après 13 heures de délibérations par un jury composé de huit hommes et quatre femmes. Mardi soir, ils avaient déjà tranché sur les accusations de trafic sexuel et de transport en vue de prostitution visant Ventura et une ex qui a témoigné sous le pseudonyme «Jane».
Toutefois, les jurés ont d’abord déclaré être «incapables» de s’entendre sur la conspiration de racket en raison d’«opinions irréconciliables». Le juge Arun Subramanian leur a alors demandé de poursuivre les délibérations, ce qui a mené au verdict final le lendemain.
Ces trois jours de délibérations faisaient suite à sept semaines de témoignages éprouvants de 34 témoins à charge. En plaidant, l’avocat Marc Agnifilo, au bord des larmes, a accusé le gouvernement d’avoir ciblé Combs à travers Ventura, explorant sa vie privée sous prétexte de ses préférences sexuelles.
Combs aurait organisé de longues sessions sexuelles avec ses compagnes et des escorts masculins, transformant des hôtels en plateaux dignes d’un tournage de films pour adultes, avec chandelles de luxe et mise en scène.
Les procureurs affirment qu’il maintenait Ventura et Jane sous l’influence de drogues, surtout de l’ecstasy, et les forçait à participer à ces «freak-offs» sous menace ou contrainte.
Minimisant ces pratiques, Agnifilo les a qualifiées de «soirées échangistes» : «Appelez ça des plans à trois, des soirées libertines, peu importe… C’est ce que montrent les preuves. Il n’imaginait pas une seconde que c’était répréhensible.»
Le jury a semblé suivre cet argumentaire, acquittant Combs des accusations de trafic sexuel et de conspiration de racket impliquant ses employés et assistants.
Sûr de lui, Combs n’a présenté aucun témoin à la défense, misant simplement sur des échanges de textos où Ventura semblait enthousiaste à l’idée de ces rencontres sexuelles. Ses avocats ont clos leur défense en 25 minutes.
Le gouvernement accusait Combs d’avoir dirigé, de 2004 à son arrestation en septembre 2024, une organisation criminelle centrée sur sa vie sexuelle, impliquant enlèvements, incendie criminel de la voiture de Kid Cudi (ex de Ventura), subornation de témoin, distribution de drogue, et trafic sexuel.
Il aurait notamment payé des escorts masculins pour des rencontres à Los Angeles, New York, Miami et aux îles Turques-et-Caïques.
Ce n’est pas la première fois que Combs échappe à la justice. En 2001, il avait déjà été acquitté dans l’affaire de la fusillade en boîte de nuit de 1999. Et en 1991, il avait été pointé du doigt après un concert de charité surbooké à New York ayant causé la mort de neuf personnes, sans jamais être poursuivi au pénal.
Combs fait encore face à plus de 50 poursuites civiles. La plainte de Ventura, réglée pour 20 millions de dollars en 24 heures, a déclenché une vague d’allégations d’agressions sexuelles remontant à ses débuts en 1990, jusqu’en juillet 2024.
Combs nie catégoriquement toute agression sexuelle : «M. Combs n’a jamais agressé ou trafiqué sexuellement qui que ce soit, homme, femme, adulte ou mineur», a déclaré son équipe juridique.